Pour évoquer l’histoire de l’Inde de la civilisation de l’Indus au début du 21° siècle en 120 pages il faut bien sur résumer sévèrement. Les débuts jusqu’à la domination britannique sont rapidement survolés. Il s’agit surtout d’énumérations de dates, de rois et de batailles. Tout cela est un peu sec. Moi qui ai besoin de me documenter sur la période Gupta, il faudra que j’aille voir ailleurs.
La suite, et plus particulièrement à partir des luttes pour l’indépendance, est plus détaillée. C’est une bonne façon rapide de prendre connaissance des événements et de la politique menée par la famille Nehru-Gandhi qui forment l’arrière-plan de certains romans indiens. Un petit manuel facile d’accès qui plante les premiers éléments. Si l’on veut approfondir, il faut trouver autre chose.
Frank Tallis, Les pièges du crépuscule, 10-18
Revoilà le sympathique docteur Max Liebermann. Avec son ami, l’inspecteur Oskar Rheinhardt, il enquête sur des crimes contre des antisémites. Les victimes ont été violemment décapitées. L’affaire se déroule dans un contexte où les Juifs de Vienne sont l’objet d’attaques nombreuses de la part du maire Karl Lueger et de son parti chrétien-social. Notre héros lui-même est inquiété dans le cadre de son travail.
En tant que psychiatre il doit soigner un homme… enceint !
En ce qui concerne sa vie sentimentale, les choses piétinent un peu. Max Liebermann pense beaucoup à Miss Lydgate, rêve d’elle même, et dans une scène bien étrange, mais n’agit guère. Miss Lydgate n’est d’ailleurs présente qu’à travers le journal intime de Liebermann. La romance passe un peu au second plan dans cette nouvelle aventure par contre l’enquête est toujours menée de façon palpitante. J’ai dévoré Les pièges du crépuscule.
Stieg Larsson, La reine dans le palais des courants d’air, Actes sud
La fin du tome 2 a laissé Lisbeth Salander en bien mauvais état après une violente confrontation avec de dangereux truands. Dans ce dernier épisode de la trilogie Millénium on la retrouve à l’hôpital où elle va séjourner assez longtemps.
Pendant ce temps, à l’extérieur, des forces contraires s’opposent. Il y a les opposants à Lisbeth à la tête desquels une section secrète des services secrets suédois. Pour cacher leurs erreurs passées ces hommes qui se voient en dernier rempart de la démocratie mais qui n’obéissent qu’à eux-mêmes et se placent au-dessus des lois, sont prêts à commettre toujours plus de crimes.
Mais Lisbeth a aussi des soutiens, menés par Mikael Blomkvist. Celui-ci organise tout un réseau pour faire enfin éclater la vérité. Et alors, quel suspense ! Tout de suite j’ai été happée et j’ai parfois eu du mal à lâcher ma lecture. J’ai trouvé particulièrement jubilatoire la façon dont les méchants se font avoir (surtout cette infâme crapule qu’est le psychiatre Peter Teleborian). C’est leur trop grande confiance en eux qui les perd. Le roman montre bien comment la nasse se referme autour d’eux sans qu’ils s’en rendent compte. Finalement le bien triomphe et en toute légalité. La Suède apparait comme un modèle de démocratie.
Elif Shafak, La bâtarde d’Istanbul, 10-18
Armanoush Tchakmakchian est une jeune Américaine, d’origine arménienne par son père. Ses parents ont divorcé quand elle était toute petite et sa mère, en partie pour faire enrager son ex-belle-famille, s’est remariée avec un Turc. Elevée par sa mère, Armanoush s’est néanmoins imprégnée de culture arménienne à chaque fois qu’elle séjournait dans sa famille paternelle.
A l’âge de 20 ans Armanoush éprouve le besoin de mieux connaître ses origines. Sans prévenir ses parents elle s’envole alors pour Istanbul où elle se fait héberger par la famille de son beau-père, Mustafa Kazanci. Dans cette maison de femmes (Mustafa, le seul homme encore vivant a émigré il y a 20 ans et n’a plus remis les pieds en Turquie) Armanoush se lie d’amitié avec Asya, la fille bâtarde d’une des soeurs de Mustafa. L’arrivée de cette intruse, les questions qu’elle pose sur les Turcs et les Arméniens, vont faire émerger des secrets de famille dont certains profondément enfouis.
J’ai bien aimé cette lecture qui m’a tenue en haleine. Dès le début je me doutais que l’histoire des familles Tchakmakchian et Kazanci était liée mais comment ? La réponse est plutôt crédible, conforme à ce que j’ai pu lire sur certains épisodes du génocide des Arméniens. Pour en arriver au dénouement il faut en passer par l’intervention des esprits mais cela ne m’a pas gênée. Elif Shafak dit dans les remerciements qu’elle a eu des problèmes avec la justice de son pays à cause de certaines choses qu’elle a écrites dans ce livre. A l’heure où certains Turcs demandent pardon pour des événements survenus il y a près de cent ans La bâtarde d’Istanbul pose aussi la question de la responsabilité collective.
Rohinton Mistry, Un si long voyage, Le livre de poche
Un si long voyage est une tranche de vie d’un père de famille parsi, vivant à Bombay. En cette année 1971 Gustad Noble traverse une période où ses enfants lui causent des soucis. Sa fille cadette Roshan, une enfant de 9 ans, est régulièrement malade, s’affaiblit et doit garder le lit tandis que son fils aîné, Sohrab, qui vient d’être admis dans un prestigieux institut de technologie, prétend qu’il veut être un artiste. A la même époque Gustad reçoit enfin des nouvelles de son ami le major Bilimoria qui a disparu quelque temps auparavant sans plus donner de nouvelles et qui lui écrit maintenant qu’il travaille pour les services secrets et lui demande un service particulier au nom de leur amitié.
Tous ces sujets d’inquiétude ramènent Gustad aux souvenirs de son enfance. Petit-fils d’un ébéniste, fils d’un libraire, tous deux petits patrons, il a du renoncer à faire des études après la ruine de son père et n’est qu’un simple employé de banque. Depuis il est habité par la nostalgie de la grandeur passée de sa famille.
J’ai eu un peu de mal à rentrer dans ce roman et sa lecture a trainé en longueur. A moins que ce ne soit le contraire : j’ai lu lentement donc j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire. Finalement, arrivée à la moitié, j’ai commencé à me laisser prendre et j’ai plutôt apprécié cette lecture. Gustad est un brave homme qui accorde du prix à l’amitié et tente de transmettre des valeurs familiales à ses enfants. Un si long voyage montre l’importance de scènes apparemment anodines de la vie quotidienne.
Jane Austen, Mansfield Park, 10-18
Fille aînée d’une famille nombreuse et pauvre Fanny Price a été élevée depuis l’âge de dix ans par ses tante et oncle lady et sir Thomas Bertram dans leur propriété de Mansfield Park. Elle a grandi près de ses cousins, les deux aînés Tom et Edmond, déjà jeunes gens quand elle est arrivée chez eux et leurs soeurs Maria et Julia, à peine plus âgées qu’elle mais qui l’ont toujours traitée comme une parente pauvre. En fait seul Edmond s’est intéressé à Fanny, l’a consolée au moment où sa famille lui manquait et est devenu son ami et son confident. Avec l’âge les sentiments que Fanny ressent pour lui sont de plus en plus tendres.
Fanny a dix-huit ans. Chacun s’est habitué à sa discrétion, sa grande réserve, voire son excessive timidité. Elle sert de dame de compagnie à sa tante, une femme indolente qui ne quitte guère son sofa. Le départ de sir Thomas à Antigua pour affaires, l’arrivée concomitante dans le voisinage de Mary et Henry Crawford, une soeur et un frère en recherche de plaisirs faciles, vont changer beaucoup de choses.
La relecture de Mansfield Park m’a réjouie. On y retrouve tout ce qui, pour moi, fait le plaisir à lire Jane Austen. L’histoire se déroule dans le milieu de l’aristocratie campagnarde. Ses occupations simples -promenades, lectures, travaux d’aiguille pour les dames- sont opposées aux divertissements légèrement scandaleux des adeptes de la Saison en Ville personnifiés par les Crawford et Tom Bertram. Quel remue-ménage quand jeunes gens et jeunes filles décident de monter une pièce de théâtre à Mansfield. Seule Fanny reste ferme dans ses convictions, consciente jusqu’à la fin que tout ceci n’est pas convenable.
Si la morale est nettement datée, je ne m’ennuie pas un instant car Jane Austen excelle à analyser en profondeur la psychologie de ses personnages. Le fond des sentiments quant à lui (l’amour basé sur des valeurs communes) est intemporel. Le tout est fait avec beaucoup d’humour fin, les travers de chacun sont épinglés. La tante Norris par exemple, femme mesquine, est un bon élément comique, si bien observé.
Mansfield Park adapté à l’écran :
Un film de Patricia Rozema avec Frances O’Connor dans le rôle de Fanny.
C’est après m’être procurée cette adaptation (en Anglais, sous-titrée de même) que j’ai eu envie de revenir à l’original. Dans ce film Fanny est beaucoup moins introvertie que dans le livre. Son personnage est en partie inspiré de la biographie de Jane Austen. Je peux concevoir que sa personnalité très réservée, qui ne laisse voir aucun des sentiments qui l’habitent, soit difficile à porter à l’écran. Par contre ce que je trouve moins juste c’est quand le film lui fait accepter la demande en mariage de Crawford pour changer d’avis le lendemain. Il me semble que ce n’est pas du tout le genre de Fanny.
Puis le film modifie d’autres personnages d’une façon qui n’ajoute rien d’indispensable à l’histoire voire apporte un brin d’anachronisme. Lady Bertram devient une droguée à l’opium, son fils Tom un malheureux artiste traumatisé par la conduite brutale de son père à l’égard de ses esclaves. Il y a là une dénonciation de l’esclavage, Fanny apparaît comme une abolitionniste alors que dans le roman elle ne fait que poser des questions sur le commerce des esclaves comme elle en poserait, semble-t-il, sur celui de n’importe quelle autre denrée. Il y a eu une volonté de moderniser les idées et les comportements comme si le spectateur ne pouvait pas comprendre qu’on pense et qu’on agit différemment à deux siècles d’écart. Enfin la tante Norris a quasiment disparu et tout cela rend le film beaucoup moins drôle que le livre.
J’ai ensuite mis la main sur cette autre version : un film de Iain Mac Donald avec Billie Piper dans le rôle de Fanny. Ici Fanny est encore une jeune fille enjouée qui court et rit mais on est néanmoins beaucoup plus proche de la version originale.
Ce que j’ai apprécié : le caractère intéressé des Crawford est bien montré par les conversations entre le frère et la soeur et Hayley Atwell est une Mary Crawford piquante et mignonne ; la tante Norris est parfaitement aigrie et méchante ; les jeux de regards entre les personnages.
Ce que j’ai moins aimé : une traduction française acrobatique qui fait dire à Mary Crawford quelque chose comme : « Avec lequel d’entre vous aurai-je le plaisir de faire l’amour ? » (ça ne devrait pas être plutôt « faire la cour » ? ou dans la traduction de 10-18 : « Quel gentleman parmi vous aurai-je le bonheur d’aimer ?« ) ; Billie Piper a un visage trop volontaire pour le rôle, ce me semble. Et un ensemble qui manque un peu d’épaisseur. Je ne suis pas persuadée que quelqu’un qui découvrirait Mansfield Park avec ce film aurait envie de lire le livre.
Du fait du caractère de son héroïne Mansfield Park est sans doute une oeuvre difficile à adapter à l’écran et je n’ai guère été convaincue par ces deux versions.
Vikram Seth, Quatuor, Le livre de poche
Michael, un violoniste, a aimé Julia, une pianiste. Ils étaient tous deux jeunes étudiants à Vienne. Alors qu’il traversait une période de dépression Michael a cru que Julia avait pris parti contre lui et il l’a quittée. Quand il a compris qu’il s’était trompé, il a tenté par tous les moyens de reprendre contact avec elle mais elle s’y est refusé.
Dix ans ont passé. Michael poursuit sa carrière musicale à Londres. Il n’a plus eu aucune nouvelle de Julia mais il ne l’a pas oubliée et l’aime toujours. Quand soudain il se retrouve en face d’elle.
C’est une histoire d’amour bien sur mais aussi celle d’une vie consacrée à la musique. Fils d’un boucher, Michael n’a pas suivi la voie que ses parents avaient envisagée pour lui. Ayant atteint une certaine reconnaissance dans sa profession il collabore occasionnellement à plusieurs orchestres en plus du quatuor Maggiore dont il est membre, donne des leçons pour boucler les fins de mois. Il vit de sa musique mais pas très largement et la perspective de devoir acheter un nouveau violon, instrument de prix, soulève bien des complications. J’ai découvert ce monde de la musique qui m’est totalement étranger, j’ai trouvé cela intéressant.
Je dois maintenant révéler qu’un des personnages devient sourd. On imagine aisément ce que cela représente pour un musicien mais Vikram Seth a bien montré aussi l’importance de tous les sons quotidiens dont on ne réalise pas vraiment le prix. En ce début de printemps j’aime particulièrement entendre les premiers chants des oiseaux au petit matin. Non loin de chez moi il y a une église qui sonne les heures et ce bruit est aussi pour moi un repère que j’apprécie. Pendant un certain temps elle n’a pas fonctionné et c’est là que je me suis rendue compte que cela me manquait.
Et vous, vous appréciez quoi comme bruits quotidiens ?
Une semaine à Paris
En février j’ai passé une semaine à Paris. Ce séjour a été pour moi l’occasion de visites et de découvertes. J’ai d’abord visité l’exposition « Six milliards d’autres », un projet de Yann Arthus-Bertrand et de l’association GoodPlanet. J’y étais le dernier jour, elle fermait le soir même.
Dans le cadre superbe du Grand Palais (que je ne connaissais pas) il y avait des yourtes dans lesquelles étaient diffusées des vidéos classées par thèmes.
Des personnes du monde entier ont été invitées à s’exprimer sur divers sujets : la famille; l’amour; quels sont vos rêves; quelle a été votre plus grande épreuve; à votre avis, qu’y a-t-il après la mort ? … C’est souvent émouvant, parfois drôle, toujours intéressant. Cela m’a amenée à m’interroger sur ce que pouvaient être mes propres réponses à ces mêmes questions et j’ai trouvé que cela donnait des raisons d’espérer dans l’espèce humaine.
L’autre grande visite c’est celle du musée Albert Kahn à Boulogne. Albert Kahn (1860-1940) était un riche banquier qui a utilisé une partie de sa fortune à créer les « Archives de la planète ». Il a envoyé à travers le monde des photographes et des cameramen chargés de fixer les modes de vie de divers peuples. Ses photographes utilisent l’autochrome, procédé qui permet de photographier en couleur. Albert Kahn pensait que la connaissance des cultures étrangères encourage le respect et les relations pacifiques entre les peuples (une sorte de Yann Arthus-Bertrand de son temps mais en moins médiatisé).
Cette semaine sur Arte, et encore la semaine prochaine (du 2 au 5 mars 2009), il y a, à 18 heures 15, une série documentaire sur « Le monde d’Albert Kahn ». J’ai regardé les premiers épisodes, c’est passionnant. On y voit ces superbes photos couleur du début du 20° siècle. Ce sont à chaque fois les premières prises dans le pays et en même temps le témoignage d’un monde, d’un mode de vie qui va bientôt disparaître.
Le musée Albert Kahn propose actuellement une exposition « Infiniment Indes ». Je ne pouvais donc pas rater ça. Elle devait se terminer le 8 mars 2009 mais a été prolongée jusqu’à l’été.
A partir de postes informatiques on peut aussi avoir accès aux collections permanentes du musée.
Enfin le musée est installé dans ce qui fut la propriété d’Albert Kahn et est donc entouré des jardins qu’il s’était fait aménager : une (petite) forêt vosgienne (il était originaire du nord-est de la France), une roseraie, un palmarium, un jardin japonais.
Un homme très bien cet Albert Kahn et un musée à sa mesure auquel il faudra revenir à chaque nouvelle exposition et puis aussi au printemps, en été, pour profiter des jardins en toutes saisons. Un dernier argument pour vous convaincre que cette visite vaut le coup : l’entrée ne coûte que 1 euro 50.
Et puis c’était des vacances à Paris alors repas au restaurant (passage Brady), visites à des amis, cinéma (l’étrange histoire de Benjamin Button), librairies et beaucoup de marche à pied dans cette belle ville.
Anne Perry, Buckingham Palace gardens, 10-18
Une prostituée a été retrouvée assassinée dans un placard du palais de Buckingham. La femme était totalement nue, elle avait été égorgée et éventrée. Le crime a été découvert à l’issue d’une partie fine qui réunissait le prince de Galles et quatre entrepreneurs qui travaillaient avec lui sur un projet de ligne de chemin de fer trans-africaine le Cap-le Caire. Il ne s’agit pas d’ébruiter une affaire qui pourrait causer un grand scandale quelques années après que l’on ait murmuré le nom du prince de Galles dans l’enquête sur Jack l’éventreur. Aussi la Special branch est-elle convoquée en la personne de son meilleur agent: Thomas Pitt.
Au départ chacun pense que le meurtrier ne peut être qu’un domestique. Hélas, il faut vite renoncer à cette idée : c’est l’un des messieurs le coupable. Mais lequel ? et pourquoi ? Pour l’aider à répondre à toutes ces questions Pitt entraîne avec lui la jeune Gracie Phipps qui se fait embaucher comme domestique au palais pour enquêter incognito. J’espère ne pas trop en révéler en disant que la solution est une machination stupéfiante. « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? » ai-je pensé.
Cela n’a pas gâté le plaisir que j’ai pris à cette lecture cependant car, comme toujours, le propos d’Anne Perry est d’amener ses personnages à s’interroger sur leurs choix personnels et ce qui a le plus de valeur à leurs yeux : réussite matérielle et pouvoir sur les autres ou amour et estime de soi. Dans ses relations avec ses proches, quelle part de soi-même et de ses désirs profonds révèle-t-on? Pas grand chose semble-t-il dans cette haute société victorienne où l’apparence est si importante.
« Quel que fût le coupable, était-il possible que son épouse l’ignorât ? Comment pouvait-on vivre aux côtés d’un homme, adopter son nom, coucher dans le même lit, et ne rien savoir de ses convictions, de ses peurs et de ses envies ? A l’inverse, qui savait ce qui lui tenait à coeur puisqu’elle ne parlait que de banalités ? »
Claude Izner, La momie de la Butte-aux-Cailles, 10-18
Alphonse Ballu, le cousin de la concierge de l’immeuble voisin de la librairie Elzévir, a disparu. Sa cousine s’en inquiète auprès de Victor Legris et Joseph Pignot, associés à la tête de la librairie. Dans le même temps la brocanteuse Alexandrine Piote, fait part à Victor de la découverte, dans l’estomac d’un poisson, d’un livre miniature contenant une formule mystérieuse. Le lendemain Victor retrouve Alexandrine pendue. Suicide ou assassinat ? Une maison abandonnée de la Butte-aux-Cailles semble être le lieu où se trouvent les solutions à ces différents mystères.
On peut penser que c’est une sacrée coïncidence qui fait se retrouver nos héros au milieu de tout cela mais ils sont si sympathiques que cela passe. Et puis l’histoire se déroule dans le cadre pittoresque du Paris de la fin du 19° siècle. Le petit peuple qui est décrit me fait penser à celui d’un pays du tiers-monde aujourd’hui avec ses enfants des rues, ses miséreux qui triment pour quelques sous, ses petits employés qui essaient de s’élever à force de travail et que le moindre accident de parcours peut renvoyer au caniveau. Enfin, j’ai apprécié de lire ce livre à l’occasion d’un séjour à Paris. Lors de promenades dans les vieux quartiers de la capitale j’ai eu parfois l’impression de mettre mes pas dans ceux de Victor Legris.