
Londres, 1949 . Deux semaines après le dénouement de l’affaire du Cercle de Farthing, l’inspecteur Carmichael de Scotland yard est appelé sur les lieux de l’explosion d’une villa, qui a entraîné la mort de son occupante, l’actrice Lauria Gilmore, et d’un homme méconnaissable. Un attentat fomenté par les Juifs et les communistes ? L’inspecteur arrive cependant rapidement à la conclusion que Gilmore et son compagnon ont été tués par la bombe qu’ils étaient en train de fabriquer. Mais dans quel but ? Le lecteur, lui, le sait bien avant la police car, si un chapitre sur deux est consacré à l’enquête de Carmichael, l’autre est la confession de l’actrice Viola Lark, impliquée dans le complot dont il est question ici, un procédé déjà utilisé dans le précédent tome de cette série.
Je retrouve avec plaisir l’Angleterre de plus en plus fasciste et antisémite d’une uchronie où l’Allemagne nazie domine l’Europe -ce n’est pas cette situation fictive qui me fait plaisir mais l’histoire palpitante et l’envie d’en connaître le dénouement. Le nouveau premier ministre, Mark Normanby, vient de rendre obligatoires les cartes d’identité avec mention de la religion et s’apprête à mettre en place une sorte de Gestapo britannique. Le personnage de Viola Lark, au départ ne se posant pas de questions sur la situation politique puis prenant conscience de ce qui se passe, est intéressant. Cette fille de la grande noblesse a rompu avec sa famille en devenant actrice. Elle est l’une des six célèbres sœurs Larkin dont l’une est communiste et une autre nazie (elle a épousé Himmler), inspirées des sœurs Mitford, semble-t-il. J’ai donc beaucoup apprécié ce deuxième épisode de la trilogie du subtil changement. Le troisième vient d’arriver de chez le libraire.