Trois récits, trois femmes confrontées à la solitude.
Après un accident de voiture, Ida trouve refuge chez un couple de personnes âgées qui habitent une maison isolée et l’hébergent le temps qu’elle reprenne ses esprits. Dans ce lieu comme hors du temps Ida revoit des épisodes de sa vie. En rêve elle croise sa mère et sa fille. Elle pense à son mariage raté, à son ex-mari qu’elle revoit de loin en loin malgré leur divorce, non par envie mais par habitude et faute d’avoir su lui dire non.
Paraskewia, dite Parka, la mère d’Ida, vit dans une maison isolée au dessus d’un village de montagne et aujourd’hui coupée du monde par la neige alors que son mari, Petro, vient de mourir. Tout en s’activant pour signaler la situation au village, Parka se souvient du passé. Parka et Petro sont des exilés qui ont dû quitter leur région d’origine suite aux changements de frontières de la Pologne après la seconde guerre mondiale. Enceinte jeune fille Parka a dû épouser un homme qu’elle n’aimait pas. Ses sentiments pour le mort sont un mélange de colère, d’agacement mais aussi une forme de tendresse due à une longue vie commune.
Maya, la fille d’Ida, séjourne en Malaisie avec son fils de onze ans. Officiellement c’est pour écrire un guide touristique mais Maya semble surtout tenter de fuir un grand mal être.
Même si ces trois femmes sont liées par des relations de parenté, les trois récits sont indépendants et pourraient se lire séparément. Le point commun ici est la réflexion sur le sens de la vie. L’autrice excelle à transcrire les pensées de ses personnages, la façon dont elles vagabondent. Il y a aussi de très belles descriptions des paysages et de la nature, nature enneigée de Pologne, fonds sous-marins de Malaisie. Ida et Parka sont plus attachantes que Maya dont le lecteur reste un peu à distance. Son récit est d’ailleurs rédigé en focalisation externe alors que celui de ses mère et grand-mère l’est en focalisation interne. C’est un ouvrage que j’ai apprécié, plus particulièrement les deux premiers récits, donc.
L’avis de Keisha.