
L’écrivaine et activiste féministe Cathy Bernheim est morte le 8 avril 2025. Elle était née le 10 avril 1946. Le 26 août 1970, elle fait partie des 9 femmes qui déroulent une bannière sous l’arc de triomphe : « Il y a plus inconnu que le soldat inconnu : sa femme ». En 1971 elle est une des co-rédactrices de l’Hymne des femmes et une des signataires du Manifeste des 343 : elle était une des grandes figures du féminisme français mais méconnue car elle ne cherchait pas à se mettre en avant.

Mary Shelley, Au-delà de Frankenstein. Mary Wollstonecraft Godwin (1797-1851) est la fille de deux grands intellectuels : Mary Wollstonecraft, philosophe féministe, et William Godwin, écrivain politique. Elle a 16 ans quand elle fuit le domicile paternel (sa mère est morte en la mettant au monde) avec son amoureux, le poète Percy B. Shelley (1792-1822), alors marié à une autre. Les deux amants voyagent à travers l’Europe accompagnés de Claire Clairmont, fille de la seconde épouse du père de Mary : France, Suisse, Italie. Ils vivent selon leurs idées romantiques, toujours à court d’argent. Ils admirent de beaux paysages, fréquentent d’autres artistes dont Byron, écrivent et lisent énormément. Nous connaissons leurs lectures car Mary en note les titres dans son journal.
Mary et Percy se marient en 1816, après le suicide de la première femme de Shelley. C’est cette même année que Mary Shelley commence la rédaction de son premier roman : Frankenstein.
A 22 ans Mary Shelley a déjà eu trois enfants, tous morts jeunes et elle est enceinte du quatrième. A 25 ans, elle est veuve. Après la mort de Shelley, elle retourne en Angleterre où elle se consacre à l’éducation de son seul fils survivant. Elle écrit d’autres romans mais ils ont moins de succès que Frankenstein.
Après avoir, dans la première moitié du livre, présenté la biographie de Mary Shelley ainsi que l’histoire et les personnages de Frankenstein, Cathy Bernheim explore diverses thématiques plus ou moins en rapport avec ce roman. Je trouve intéressante la réflexion sur la traduction littéraire (Cathy Bernheim a traduit l’Autobiographie d’Angela Davis et L’épopée d’une anarchiste d’Emma Goldman) et sur les différentes versions de Frankenstein. Je suis plus réservée quant à la tentative d’analyser Mary Shelley à partir de son œuvre : dès que le dr Frankenstein parle de son père ou la Créature de son concepteur Cathy Bernheim y voit des éléments autobiographiques concernant le propre père de Mary Shelley. Enfin j’ai parfois l’impression que l’autrice est en roue libre et oublie son sujet de départ quand elle s‘engage dans des considérations sur les dérives de la science contemporaine, les robots, l’ADN, l’Intelligence Artificielle ou le transhumanisme. Mon avis sur cette lecture est donc mitigé.
J’achète l’ouvrage chez un bouquiniste en ligne. A la réception je découvre que mon exemplaire est dédicacé par l’autrice !
