Me revoilà, près d’un mois plus tard…
Septembre a été pour moi l’époque de la reprise du travail et mon rythme de lecture s’en est ressenti, d’autant plus que j’avais choisi un ouvrage qui ne se lit pas tout seul. J’ai apprécié cette aventure du Chinois Shan au Tibet mais sans doute pas autant que si j’avais été plus disponible. La lecture décousue a fait que j’avais parfois du mal à reprendre le fil du récit.
Voici maintenant de quoi il s’agit : notre héros est chargé de rapporter dans la vallée de Yapchi l’oeil de pierre d’une divinité qui avait été volé par des troupes chinoises au début du 20° siècle, durant le règne du 13° dalaï-lama (celui que rencontre Sherlock Holmes dans Le mandala de Sherlock Holmes). Dans la-dite vallée un consortium américain prospecte à la recherche de pétrole. Ils sont proches du but et le mode de vie traditionnel des paysans du coin va s’en trouver détruit. Au milieu de tout cela le pauvre Shan est un peu dépassé, porté par les circonstances (ou les dieux ?) plutôt qu’agissant.
Dans cet épisode comme dans les deux précédents Eliot Pattison montre bien avec quelle brutalité la Chine opère au Tibet. Il y a d’abord les violences officielles : les monastères détruits, les moines dont on a coupé les pouces au sécateur pour les empêcher de dire leur rosaire, les enfants enlevés à leurs parents pour être élevés dans la doctrine communiste… Il y a aussi les violences liées à l’isolement : loin de Pékin le Tibet est considéré par nombre de Chinois qui y officient comme une nouvelle frontière où qui sait jouer des coudes peut s’enrichir ou monter en grade rapidement.
Jamyang Norbu, Le mandala de Sherlock Holmes, Picquier
Où était Sherlock Holmes quand tout le monde le croyait mort après sa disparition dans les chutes de Reichenbach ? Il le dit lui même à Watson dans La maison vide : « J’ai voyagé pendant deux ans au Thibet, et me suis occupé à visiter Lhassa où j’ai passé quelques jours en compagnie du lama en chef. Vous avez peut-être entendu parler dans les journaux des remarquables explorations d’un Norvégien du nom de Sigerson, mais je suis sûr qu’il ne vous est jamais venu à l’esprit que vous receviez des nouvelles de votre ami. »
En Inde, Jamyang Norbu a retrouvé le récit des aventures de Sherlock Holmes au Tibet, rédigé par son compagnon de voyage, Hurree Chunder Mookerjee, par ailleurs personnage de Kim.
Sherlock Holmes, Kim, les références littéraires sont nombreuses dans ce roman. L’auteur connaît manifestement fort bien l’oeuvre d’Arthur Conan Doyle. Le résultat en est une lecture plaisante bien que la fin soit un peu trop mystique à mon goût : âme qui change de corps et forces de l’esprit qui font voler des objets. En attendant tout ça m’a donné envie de reprendre une dose de Tibet.
Luce Rostoll, L’Algérie à l’ombre de Maria, Loubatières
Luce Rostoll est née en Algérie, près d’Oran, en 1952. Elle a grandit dans l’enceinte de l’hôpital d’une petite ville de l’Oranie dont son père était directeur. Son enfance coïncide avec les années de la guerre d’Algérie. Ses parents, d’origine espagnole, sont des amis des Algériens et refusent d’être assimilés aux colons dominateurs. Ils pensaient rester en Algérie après l’indépendance mais doivent finalement quitter le pays dans l’urgence.
Luce Rostoll raconte les souvenirs de cette enfance algérienne. Le soleil et la mer, la beauté des paysages. Le personnel de l’hôpital : Bagdad l’infirmier, Sauvageo le garçon de courses, Djilali qui s’occupe du jardin. Et puis la guerre, les attentats, la torture, les blessés, les morts. Enfin la difficile installation en France.
C’est un texte très beau. Il y a un peu de nostalgie bien sûr puisqu’il s’agit d’un lieu et d’un temps disparus à jamais mais aucune aigreur, pas d’auto-apitoiement. De ses parents, de sa grand-mère, Maria, morte le jour de son premier anniversaire, Luce Rostoll trace le portait de gens « biens ».
Dans les années 70 j’ai passé trois ans en Algérie où mon père était coopérant. Je garde de cette époque mes plus beaux souvenirs d’enfance. Pour cette raison le livre de Luce Rostoll me touche particulièrement. J’y retrouve des impressions et des sensations qui furent aussi les miennes.
Serge Michel et Michel Beuret, La Chinafrique, Grasset
Pékin à la conquête du continent noir
Serge Michel et Michel Beuret, deux journalistes, ont enquêté en Chine et en Afrique pour écrire ce livre. Le résultat est intéressant et facile à lire. Les rencontres avec les témoins sont racontées de façon vivante, les chiffres sont frappants. L’ouvrage est illustré de photographies de Paolo Woods.
Aujourd’hui la Chine se développe à toute vitesse et pour nourrir ce développement elle a besoin de toujours plus de matières premières et de sources d’énergie (jusqu’en 1986 la Chine était le deuxième exportateur d’Asie de pétrole. Depuis 2005 elle en est le deuxième importateur mondial derrière les Etats-Unis). Dans cette course aux ressources la Chine s’est tournée vers l’Afrique. En échange des matières premières du continent elle investit, notamment dans les infrastructures : routes, chemin de fer, logements, hôpitaux…; elle fournit les gouvernements en armes, comme au Soudan.
L’Afrique est aussi devenue un débouché pour les produits manufacturés bon marché de la Chine. En 2007 la Chine est devenue le deuxième plus gros partenaire commercial de l’Afrique à la place de la France. La Chine exporte aussi une partie de son surplus de population. On rencontre de plus en plus de Chinois en Afrique. Des entrepreneurs qui ont ouvert des commerces, des restaurants, qui ont repris et renfloué des usines dont plus personne ne voulait, qui exploitent le bois. Des cadres des grandes sociétés. Des ouvriers amenés par ces sociétés pour travailler dans le bâtiment. Ils laissent leur famille au pays pour plusieurs années, ils sont logés en dortoirs et travaillent six jours sur sept pour des salaires qui peuvent être dix fois supérieurs à ce qu’ils avaient chez eux.
L’installation de la Chine en Afrique est facilitée par le fait qu’elle vient uniquement pour faire des affaires (c’est du moins sa position officielle car économie et politique sont forcément liées). Aujourd’hui les Etats-Unis et l’Europe conditionnent leur aide au développement à la démocratisation, la Chine est indifférente à la question des droits de l’homme. Cependant, pour pérenniser ses installations en Afrique, elle a besoin d’un minimum de stabilité et est donc amenée de plus en plus à intervenir.
En conclusion les auteurs s’interrogent sur l’avenir de l’implantation chinoise. Sera-t-elle une occasion de développement pour l’Afrique ? Ils veulent le croire. La Chine a « redonné à L’Afrique une vraie valeur, tant aux yeux de ses habitants qu’à l’étranger. Jamais l’Occident ne s’est autant intéressé à l’Afrique que depuis que la Chine est partie à sa conquête. Américains, Européens, Japonais ou Australiens, tous ont bien capté le message. Ils ont compris que si les Chinois se déplacent et investissent à ce point sur le continent, lui prêtent, lui achètent et lui vendent, c’est qu’il doit y avoir un intérêt qu’eux-mêmes ont sous-estimé ».
On souhaite que cette prise de conscience se fasse au bénéfice des populations africaines.
Stieg Larsson, Les hommes qui n’aimaient pas les femmes, Millénium 1, Actes sud
Il y a quarante ans Harriet Vanger, 17 ans, membre d’une famille d’industriels suédois, a disparu sans laisser de traces dans des conditions improbables. Henrik Vanger, l’oncle chez qui elle vivait, pense qu’elle a été assassinée et que son assassin se moque de lui car depuis, chaque année, pour son anniversaire, il reçoit par la poste une fleur séchée sous verre ainsi qu’Harriet avait coutume de lui en offrir.
Henrik Vanger se fait vieux et aimerait s’assurer avant de mourir que tout a bien été fait pour retrouver l’assassin d’Harriet. Il embauche Mikael Blomkvist, journaliste économique à Millénium qui vient d’être condamné à trois mois de prison pour diffamation. Sa mission : reprendre tous les éléments de l’enquête et vérifier que rien n’a été négligé.
Alors voilà, depuis que j’en entendais parler sur les blogs et ailleurs, je l’ai lu à mon tour. Je l’avais réservé à ma bibliothèque depuis trois mois et je craignais un peu qu’il ne se libère au mauvais moment pendant mes vacances mais non, il m’attendait à mon retour. Bon, c’est pas mal mais je n’en ferais pas des folies non plus. J’ai trouvé le démarrage bien long. Une fois que Mikael a découvert l’indice qui lui permet d’avancer ça commence à devenir plus palpitant. Il y a beaucoup de précisions techniques. Elles m’ont intéressées quand il s’agit de montrer le travail de fourmi que peut être une enquête, beaucoup moins lorsque l’auteur détaille comment pirater un ordinateur ou comment trafiquer un compte en banque domicilié dans un paradis fiscal.
Ca se passe en Suède et ça a donc un côté exotique pour moi qui ne connaît rien à ce pays ou à sa littérature (à part Fifi Brindacier) à laquelle il est régulièrement fait référence.
Les héros sont attachants, particulièrement Lisbeth Salander, une jeune surdouée asociale qui devient l’assistante de Mikael. J’ai envie de savoir ce qu’elle devient.
Ca n’est pas très bien écrit.
Le bilan c’est que j’ai réservé le tome 2 en allant rendre le 1. Il y trois personnes inscrites avant moi mais rien ne presse. Charlie Bobine trouve que c’est de mieux en mieux en avançant et Gambadou confirme que le 2 démarre plus rapidement.
Rabindranath Tagore, La maison et le monde, Petite bibliothèque Payot
L’histoire se déroule au Bengale, au début du 20° siècle. Nikhil et Bimala sont mari et femme. Nikhil est ouvert aux idées modernes. Il offre des vêtements occidentaux à sa femme, a engagé une gouvernante anglaise pour lui apprendre la langue et la pousse à lire des oeuvres d’auteurs contemporains. Très amoureux de sa femme il aimerait avoir la certitude que Bimala l’aime pour lui-même et non pas par devoir. Pour cela il pense que si elle menait une vie moins recluse, qu’elle sorte et qu’elle rencontre des personnes extérieures, elle pourrait le choisir vraiment. Mais Bimala se satisfait de son sort de servante de son seigneur et maître.
Arrive Sandip, ami de Nikhil et agitateur nationaliste. Bimala l’a toujours considéré comme un pique-assiette mais après avoir assisté à un de ses discours elle est séduite par son énergie. Elle demande alors à son mari à rencontrer Sandip avec lui. Nikhil est d’abord content de cette manifestation d’indépendance puis assiste à l’émergence d’une passion entre Bimala et Sandip qui s’est installé sous son toit et ne semble pas pressé de repartir.
Nikhil et Sandip sont deux personnages aux caractères très différents. Nikhil est un modéré à la recherche de la vérité et des nuances qui permettent de l’atteindre. Pour lui rien n’est jamais tout noir ou tout blanc. C’est un seigneur local mais il refuse de se servir de son pouvoir pour imposer ses idées même s’il est persuadé qu’elles sont justes. De même dans ses relations avec sa femme : il ne fait rien pour l’éloigner de Sandip alors qu’il en aurait la possibilité. Pour cela son entourage, et Bimala la première, le considère parfois comme un mou.
Sandip pense au contraire que pour obtenir ce que l’on souhaite tous les moyens sont bons -le mensonge, la violence, car le monde se donne à ceux qui savent le prendre :
« Ma théorie de la vie m’oblige à croire que tout ce qui est grand est cruel. La justice convient aux hommes du commun; aux grands hommes seuls est réservée l’injustice. La surface de la terre était plate : le volcan l’a percée de sa corne enflammée et s’est créé lui-même sa montagne; sa justice ne s’est pas exercée envers ce qui lui faisait obstacle, mais envers lui-même. La réussite dans l’injustice et dans la cruauté, voilà la seule force qui a donné fortune et pouvoir aux individus et aux nations. »
Sandip s’entoure d’adolescents qu’il subjugue par son charisme et qui lui servent d’hommes de main. Ses idées et son comportement m’ont parus dignes d’un fasciste et je me suis souvenue que certains nationalistes indiens avaient été attirés par le nazisme.
J’ai trouvé ce livre intéressant. Rabindranath Tagore montre bien que les hommes doivent passer avant les idées et quels sont les dangers d’un nationalisme qui prétend lutter pour le pays tout en piétinant son peuple. « Tyranniser pour le pays, c’est tyranniser le pays » dit Sandip à Bimala qui veut le convaincre de faire confisquer les marchandises étrangères vendues sur son marché. Un autre personnage dit aussi que « le pays, ce n’est pas la terre, ce sont les hommes que cette terre nourrit ».
La narration alterne les récits des trois personnages principaux, Bimala, Nikhil et Sandip, chacun analysant les événements tels qu’il les a perçus et dévoilant ainsi sa conception profonde de la vie. J’ai mis un certain temps à me faire au style que j’ai trouvé souvent alambiqué, peut-être vieilli ? A moins que ce ne soit dû à la traduction qui ne semble pas dater d’hier non plus.
Inge Scholl, La rose blanche, six Allemands contre le nazisme, Les éditions de minuit
Inge Scholl était la soeur de Hans et Sophie Scholl. Dans ce livre elle raconte l’origine de l’engagement de son frère et de sa soeur et leur action dans la résistance contre le régime hitlérien. Les enfants Scholl se sont tout d’abord engagés avec enthousiasme dans les jeunesses hitlériennes. Inge Scholl montre bien comment cette organisation pouvait attirer de jeunes idéalistes :
« Nous croyions être membres d’une vaste organisation, qui englobait tout et appréciait chacun, de l’enfant de dix ans à l’homme adulte. Nous nous sentions solidaires d’une cause, d’un mouvement qui, de la masse, créaient un peuple. Nous pensions que le temps arrangerait certaines choses déplaisantes. Une fois, après une longue randonnée à bicyclette, nous avions planté nos tentes sous un immense ciel étoilé; brusquement, une camarade de quinze ans me dit : « tout serait parfait… sans cette question des Juifs, qui m’obsède. » La dirigeante répondit que Hitler savait ce qu’il faisait et qu’on devait, pour le bien supérieur de l’Allemagne, accepter de bon coeur ce qui nous paraissait incompréhensible. La jeune fille ne fut pourtant pas satisfaite de cette réponse, et d’autres partagèrent son inquiétude. Ce fut une soirée agitée, mais, finalement, la fatigue l’emporta. Le jour suivant fut magnifique, et on oublia provisoirement la conversation de la nuit ».
Mais de telles discutions ne sont bientôt plus permises et Hans qui n’entre pas bien dans le moule est déchu de son rang de chef d’équipe.
Petit à petit, Hans et Sophie comprennent mieux tous les aspects pervers du régime nazi. De plus ils sont motivés par leur foi chrétienne profonde. En 1942, lorsque Sophie rejoint Hans à Munich pour y être étudiante, celui-ci commence à résister et elle le suit. Leur groupe se compose aussi de trois autres étudiants, Christoph Probst, Willi Graf, Alexander Schmorell et d’un professeur de philosophie, Kurt Huber. Leur action consiste à éditer des tracts appelant à la résistance passive et à les diffuser dans l’université puis en ville. Ils analysent la situation présente -la bataille de Stalingrad est en train d’être perdue- et le sort fait aux Juifs. Pendant ses congés Hans, étudiant en médecine, a du aller servir en Russie et il a été témoin du travail forcé. Ils appellent leurs concitoyens à dire non pour que, dans un avenir forcément proche, l’Allemagne ne soit pas mise au ban des nations.
Le 18 février 1943 Hans, Sophie et Christoph sont arrêtés par la gestapo. En quatre jours ils sont jugés, condamnés à mort et exécutés. Hans Scholl avait 24 ans, Sophie Scholl 21, Christoph Probst, 23 ans, était père de trois enfants. Les autres membres de la rose blanche sont aussi arrêtés et exécutés avant la fin de l’année.
Je connaissais l’existence de la rose blanche et de Hans et Sophie Scholl mais rien de plus. J’ai trouvé ce petit livre fort intéressant. Inge Scholl montre des jeunes gens intelligents qui réfléchissent sur le monde dans lequel ils vivent et analysent bien la situation. Leur foi chrétienne et un élément très important de leur vie et de leur engagement. Inge Scholl dit qu’ils sont morts en héros, je dirais plutôt qu’ils sont morts en martyrs.
Vacances en République Tchèque
Depuis une petite semaine je suis de retour de vacances après deux semaines en République Tchèque. Voici quelques images de mon séjour là-bas :
Dans le Paradis Tchèque, au nord du pays. On se promène au pied mais aussi au-dessus de ces énormes blocs de roche. C’est du grès mais notre guide ne nous dit rien des processus géologiques qui ont permis la création de ce relief.
A Prague, dans la vieille ville et à l’ancien cimetière juif. Prague est une ville où on trouve une concentration de monuments historiques incroyable. Surtout beaucoup de constructions baroques. Et donc il y a aussi énormément de touristes.
Dans la Bohême méridionale, au sud du pays. A Cesky Krumlov nous avons visité un théâtre du 18° siècle conservé avec tous ses décors et mécanismes. Il n’en reste que quatre au monde.
Rohinton Mistry, L’équilibre du monde, Le livre de poche
Après un court mariage Dina s’est retrouvée veuve et elle cherche un moyen de subvenir à ses besoins afin de ne pas dépendre de la charité de son frère. Elle engage d’abord deux tailleurs, Ishvar et son neveu Om, pour travailler chez elle à façon. Dina sert d’intermédiaire entre ses employés et un grossiste. Ishvar et Om sont des Chamaars, des basses-castes astreints au dépeçage des animaux morts qui se sont élevés en apprenant -contre les traditions et non sans difficultés- un autre métier.
Dina décide aussi de sous-louer sa chambre à un étudiant, Manek, un Parsi comme elle, le fils d’une ancienne camarade de classe. Les quatre protagonistes vont se lier d’amitié et leur association improbable va durer pendant un an avant que les dures réalités de la vie ne viennent les séparer.
L’équilibre du monde est d’abord une histoire d’amitié avec une réflexion sur les souvenirs et la mémoire. Rohinton Mistry nous dit qu’il faut profiter de l’instant présent car le temps coule. Un personnage remarque que les souvenirs sont toujours tristes : des événements désagréables on se souvient sans joie et on regrette les moments heureux. Un autre dit que « l’ensemble est beaucoup plus important que chaque pièce qui le compose ».
Dans ce roman l’auteur donne toute leur place aux miséreux de l’Inde : basses-castes de la campagne assujettis à leur sort par les castes supérieures qui s’entendent pour les exploiter; petits métiers des grandes villes habitant les bidonvilles; mendiants. Ils sont victimes de toutes les injustices et de la corruption des puissants mais il existe une solidarité entre eux.
Enfin le cadre historique est celui de l’année 1975, quand le premier ministre Indira Gandhi, désavouée par le parlement a décrété l’état d’urgence pour se maintenir au pouvoir. Les brutalités policières s’accroissent, il y a une volonté de « nettoyer » les centres-villes : les bidonvilles sont rasés, les mendiants chassés et des campagnes de stérilisation forcée sont organisées.
Malgré quelques péripéties qui m’ont semblé peu vraisemblables j’ai trouvé ce roman sympathique et plaisant à lire.
Philippe Paquet, L’ABC-daire de la Chine, Picquier
Philippe Paquet connaît et aime la Chine. Il y a étudié et y a beaucoup voyagé. D’Adoption à Yang (en passant par Inde !) il nous présente l’état du pays aujourd’hui. Mon édition a été remise à jour en 2008. De nombreux sujets sont abordés : les moeurs; l’histoire; la rapide modernisation du pays, les inégalités qu’elle engendre et les risques qu’elle fait courir à l’environnement; le système politique, l’accès aux libertés et les relations avec les minorités… Le propos est amical et critique, toujours très bien documenté, souvent amusant.
J’ai trouvé cet ouvrage très intéressant. Facile à lire par son format de dictionnaire il constitue un manuel pratique à garder sous le coude et à consulter à l’occasion.