Ivan Choutov est un écrivain d’une cinquantaine d’années, d’origine russe et vivant en France. Son amie, beaucoup plus jeune que lui, vient de le quitter et il décide d’aller en Russie. Il souhaite y revoir Iana qu’il aimât trente ans plus tôt.
A Saint Petersbourg Choutov est volontiers accueilli par Iana mais elle n’a guère de temps à lui consacrer. Elle est devenue une femme d’affaires pressée, toute occupée à gagner de l’argent et à le dépenser. Choutov découvre alors que la Russie d’aujourd’hui n’a plus grand chose à voir avec celle qu’il a quittée. Elle est entrée dans cette société de consommation qu’il avait du mal à supporter en France.
C’est cependant ici qu’il va rencontrer Volski. Ce vieil homme lui raconte sa vie : survivant du siège de Leningrad, déporté au goulag, interné en hôpital psychiatrique, il a finalement été réhabilité après la mort de Staline mais surtout il a vécu un grand amour qui a surmonté toutes ces difficultés et a donné son sens à sa vie.
Des deux personnages c’est Volski qui est le plus intéressant. Toute son histoire est liée à celle de la Russie depuis la deuxième guerre mondiale. Choutov quant à lui ne m’est pas très sympathique, c’est un homme aigri. Je me demande à quel point ce n’est pas en partie Makine qui se cache derrière le personnage. Il termine son récit avec une conclusion à laquelle je n’adhère pas. Comparant l’époque actuelle avec celle de l’URSS il constate que c’était « une époque qu’il sait indéfendable et où pourtant vivaient quelques êtres qu’il faudra coute que coute sauver de l’oubli« . Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas dire la même chose du monde d’aujourd’hui.
Philip K. Dick, La vérité avant dernière, J’ai lu
En 2010 la troisième guerre mondiale a opposé bloc-est et bloc-ouest. Ca a été une guerre nucléaire et la surface de la terre a été entièrement irradiée. Mais les hommes avaient eu le temps de se creuser des abris souterrains et ils ont survécu. 15 ans plus tard ils y sont encore, ils fabriquent des robots, les solplombs, qui -croient-ils- continuent la guerre à la surface. Sur terre la radioactivité s’est en fait rapidement dissipée et une minorité de privilégiés, les Yancees, occupe d’immenses domaines, servie par les solplombs. Ils produisent de fausses informations destinées à maintenir la majorité souterraine dans son ignorance de la réalité.
Mon fils qui est un fan de Philip K. Dick m’a souvent conseillé d’en lire mais je dois dire que la SF ne m’attire guère à priori. Me trouvant un peu à court de lecture sur mon lieu de vacances j’ai fini par m’y mettre et, ma foi, j’ai bien apprécié.
Ce roman date de 1964 et s’inscrit dans le cadre de la guerre froide. En 2025 on parle encore de l’URSS et au début j’ai trouvé que ça avait un petit côté désuet mais ensuite je m’y suis faite.
La deuxième chose qui préoccupe Philip K. Dick c’est le totalitarisme, nazi ou stalinien, et son intérêt pour la propagande et la manipulation de l’information. Chez les Yancees la fabrication des nouvelles occupe un certain nombre de techniciens.
Je remarque enfin que les femmes sont quasi inexistantes, confinées à des rôles de figuration. Mes enfants m’assurent que ce n’est pas une habitude chez Philip K. Dick.
Amin Maalouf, Le dérèglement du monde, Grasset
Depuis la fin de la guerre froide le monde dans lequel nous vivons est déréglé. Dérèglement climatique, économique et intellectuel. Les cultures occidentale et arabo-musulmane s’opposent en des affrontements meurtriers. Amin Maalouf, Libanais d’origine et vivant en France depuis longtemps, se considère comme héritier de ces deux cultures. Dans cet ouvrage il analyse le dérèglement du monde actuel et plus particulièrement le ressentiment du monde arabe à l’égard de l’occident en général et des Etats-Unis en particulier.
J’ai beaucoup aimé cette lecture. Je l’ai trouvée intelligente, claire et facile à comprendre sur des sujets qui ne le sont pas toujours. C’est vraiment un ouvrage de vulgarisation et de réflexion qui permet de mieux comprendre le monde dans lequel on vit. Amin Maalouf renvoie chacun à ses responsabilités et ne prend pas un parti plus que l’autre : « ce que je reproche aujourd’hui au monde arabe c’est l’indigence de sa conscience morale; ce que je reproche à l’occident, c’est sa propension à transformer sa conscience morale en instrument de domination. »
La situation est grave mais pas désespérée et l’auteur termine sur les voies qui pourraient permettre d’en sortir. Il pense que les populations migrantes ont un rôle important à jouer pour être un lien entre orient et occident. Là aussi j’adhère totalement à son propos mais je ne suis pas sûre qu’on aille dans ce sens aujourd’hui en Europe et je reste à la fin sur un sentiment un peu inquiet.
Henri aussi a apprécié.
Jean-François Parot, Le noyé du Grand Canal, JC. Lattès
1778, Nicolas le Floch, commissaire au Châtelet, doit déjouer des cabales menées contre la reine Marie-Antoinette. A l’issue d’une soirée costumée elle n’a pas retrouvé un bijou offert par le roi. A-t-il été égaré, a-t-il été volé ? Des personnes mal intentionnées pourraient-elles utiliser cette perte contre elle ? De plus il se trouve que la reine est enfin enceinte après des années d’attente. Voilà encore une occasion de la déshonorer : et si Louis 16 n’était pas le père? Un maître-chanteur menace de répandre un libelle à ce sujet.
Quel panier de crabes cette cour de Versailles ! De haut en bas nombreux sont ceux qui essaient de faire leur profit sans trop regarder aux moyens. Le frère du roi, Provence, et son cousin Chartres, futur Philippe-Egalité, aimeraient bien régner. Pour cela il leur semble que médire contre la reine peut être une bonne solution.
J’ai beaucoup aimé cette nouvelle aventure de Nicolas le Floch. Jean-François Parot apporte tout un tas de petites anecdotes qui rendent très vivante et crédible la peinture de la société parisienne de la fin du 18° siècle. Anton Mesmer et son « baquet » font courir la foule et la cour, friandes de découvertes scientifiques. C’est l’époque des Lumières et notre héros et ses amis s’essaient même à la psychologie quand il s’agit de démasquer un tueur psychopathe. C’est aussi fort bien écrit.
Il y avait eu l’automne dernier une adaptation télévisée des deux premiers épisodes de la série. D’autres sont à venir pour cette année, parait-il. Je les attends avec impatience. En tout cas depuis Nicolas le Floch a pour moi les traits de l’acteur Jérome Robart.
Vacances en Allemagne
Me voici de retour de vacances. Je suis notamment allée camper deux semaines en famille en Allemagne, dans l’est du pays. Nous avons d’abord été dans la Suisse Saxonne qui est la version allemande du Paradis Tchèque où nous étions l’an dernier. Cette région se trouve à la frontière de la République Tchèque, au sud-est de Dresde. C’est touristique depuis la fin du 19° siècle. J’aime beaucoup ces anciens lieux de villégiature.
De là nous sommes allés passer une journée à Dresde :
Depuis la réunification la ville est en plein chantier. Elle a subi des bombardements très violents en 1945 et a été détruite en grande partie. L’église au fond de la photo (église Notre Dame) était restée un tas de pierres et a été reconstruite depuis 1994.
Il reste encore des souvenirs de l’ancienne RDA :
Nous avons terminé la journée au Zwinger, palais baroque où nous avons visité la galerie de peinture des maîtres anciens et apprécié la cour du bâtiment.
Nous avons ensuite été planter notre tente sous les pins, au bord du lac de Falkensee, dans la banlieue de Berlin. J’ai beaucoup aimé visiter cette ville immense au riche passé. A chaque instant on marche dans les pas de l’histoire et on en trouve des traces.
Nous avons aussi été en excursion pour une journée à Postdam qui se trouve au sud-ouest de Berlin. Nous avons visité le château de Sans-Souci. Il est entouré d’un parc immense plein de merveilles rococo.
Conclusion : jusqu’à présent je ne connaissais pas Berlin et ça ne me manquait pas. Maintenant que je sais tout ce que j’ai raté je ressens un petit sentiment de frustration. Je crois qu’il faudra y revenir pour une semaine complète.
En rentrant à la maison nous avons fait escale à Rothenburg (dans l’ouest du pays cette fois), charmante petite ville médiévale :
Paul Auster, Seul dans le noir, Actes sud
Immobilisé par un accident de voiture August Brill, un critique littéraire à la retraite, veuf depuis peu et pas encore bien remis de la mort de sa femme, est venu habiter chez sa fille Miriam le temps de sa convalescence. Miriam elle-même souffre encore de son divorce, cinq ans auparavant. Elle héberge aussi sa propre fille, Katya, laquelle se sent responsable de la mort de son ex-petit ami qui vient d’être assassiné en Irak.
Dans cette maison des âmes en peine chacun cherche un moyen d’éviter de ressasser ses souvenirs difficiles. August s’invente, pendant ses insomnies, des histoires dans lesquelles le 11 septembre n’a pas eu lieu et où l’Amérique est en proie à la guerre civile. Miriam écrit la biographie d’une femme qui a complétement changé de vie à l’âge de 45 ans et Katya visionne des films qu’elle analyse ensuite avec son grand-père.
« Et ce monde étrange continue de tourner. »
Dans ce roman plusieurs histoires se mélangent, la réalité des personnages et l’imagination d’August Brill laquelle se nourrit aussi de sa propre réalité. Il y a aussi l’histoire de la femme dont Miriam écrit la biographie et celles des héroïnes des films choisis par Katya. Paul Auster raconte bien les histoires et c’est plaisant à lire mais je ne suis pas sure que ça me laissera un souvenir impérissable.
Urvashi Butalia, Les voix de la Partition, Inde-Pakistan, Actes sud
Urvashi Butalia est une féministe indienne. Elle a fondé une maison d’édition qui publie des livres écrits par des femmes et sur les femmes. Dans cet ouvrage elle étudie la Partition (la séparation de l’Inde et du Pakistan au moment de l’indépendance, en 1947) du point de vue de ceux que l’histoire a souvent oubliés, les femmes, les enfants et les intouchables. La façon dont la Partition a été organisée administrativement (armée, administration) est présentée et ses conséquences sur les populations étudiées illustrées par des témoignages recueillis par l’auteur.
La Partition a provoqué le plus grand déplacement de population de l’histoire, environ 12 millions de personnes, hindous et sikhs quittant le Pakistan pour l’Inde, musulmans quittant l’Inde pour le Pakistan. On estime à un million le nombre de victimes à cause des massacres inter-religieux mais aussi de malnutrition ou de maladie.
75 000 femmes auraient été enlevées et violées. Pour les rechercher les deux pays ont mis en place des équipes chargées de les ramener auprès de leurs familles. Il a fallu d’abord définir quelles femmes étaient concernées : toute femme qui, à partir de mars 1947, vit avec un homme de l’autre religion. Dans ce cas là on ne leur demande pas ce qu’elles souhaitent, elles sont ramenées dans leur pays alors que leurs familles n’acceptent pas toujours de les reprendre. Si elles ont eu des enfants, la situation se complique encore.
Urvashi Butalia montre aussi que, contrairement à une idée répandue, les exactions n’ont pas tant été le fait d’inconnus des victimes mais plutôt de proches, de voisins, voire même de membres de leur famille. Pour les protéger de la conversion forcée, beaucoup de femmes et d’enfants sont tués par leur propre famille. Chez les sikhs ils sont considérés comme des martyrs. Aujourd’hui ces histoires sont encore citées en exemple et les exécuteurs respectés.
A travers tous ces exemples, l’auteure mène aussi une réflexion sur la mémoire de la Partition en Inde. Elle a jusqu’à présent été peu entretenue et au moment où Urvashi Butalia mène ses entretiens on lui demande souvent pourquoi elle le fait et quel intérêt ça présente. Elle-même ne s’est vraiment intéressée à la question qu’après l’assassinat d’Indira Gandhi en 1984 qui a provoqué des pogroms anti-sikhs (elle est à moitié sikhe) qui ont fait remonter chez beaucoup des souvenirs de la Partition.
J’ai trouvé tout cela passionnant et intelligemment mené. Les traumatismes de la Partition sont régulièrement évoqués dans les romans qui se déroulent dans l’Inde contemporaine, j’ai donc apprécié d’en apprendre plus sur le sujet.
Kazuo Ishiguro, Les vestiges du jour, 10-18
En 1956, Mr Stevens, un majordome vieillissant qui a passé 35 ans de sa vie au service d’un lord Darlington, part une semaine en voyage à la rencontre d’une ancienne collègue, miss Kenton. Ce temps de vacances est l’occasion pour lui de se remémorer sa carrière et ses relations avec Miss Kenton et de se livrer à une introspection au sujet de sa conception profonde du métier et, partant, du sens qu’il a donné à sa vie. Les vestiges du jour est présenté sous la forme du journal tenu par Stevens pendant ce voyage.
Le sujet du roman est l’étude psychologique du personnage. Stevens est de nature compassé, handicapé des relations humaines et sa fonction est aussi un refuge pour lui. Il se protège en jouant son rôle très codifié. Quelques années avant le début du récit Darlington Hall a été racheté par un riche Américain qui semble attendre de son employé un peu de spontanéité, ce qui déconcerte fort ce dernier. Sa semaine de vacances lui ouvre un espace de liberté inhabituel, l’amène à discuter avec des inconnus et, petit à petit, à reconsidérer certaines de ses positions.
Dans ses relations, et même avec ses proches (son père, Miss Kenton), le narrateur se montre également incapable d’exprimer ses sentiments. Ainsi quand il décrit ce qu’il voit ou fait, il utilise le « je » mais dès lors qu’il pourrait être impliqué de façon plus personnelle, il passe au « on » : « Je discernais à travers la brume un clocher entouré d’un amas de toits d’ardoise sombre; ça et là, des volutes de fumée blanche montaient des cheminées. On est forcé d’avouer qu’à ce moment-là, on s’est senti submergé par un certain sentiment de découragement. »
Cette incapacité l’empêche même souvent de prendre conscience qu’il ressent certaines choses.
Pour toutes ces raisons Stevens s’est totalement investi dans son métier au point d’avoir vécu par procuration à travers son maître. Celui-ci, manipulé par l’extrême-droite, a tenté de jouer un rôle dans les relations entre l’Allemagne nazie et la Grande-Bretagne avant la seconde guerre mondiale et Stevens, incapable de recul critique, est persuadé qu’en servant lord Darlington il a servi son pays. Son voyage qui est aussi un cheminement intérieur l’amène à la révélation finale qu’en vivant pour et par les autres il n’a pas vécu lui-même.
Tout ça n’est pas très gai mais tellement bien mené par Kazuo Ishiguro qui excelle à décrire le fonctionnement de Stevens et qui montre ainsi tout ce que l’on perd quand on se contrôle trop. J’ai beaucoup aimé cette lecture.
Toni Morrison, Un don, Christian Bourgois
Un don est l’histoire de l’esclave Florens, séparée de sa mère à l’âge de huit ans, à la fin du 17° siècle, pour être donnée à un fermier en paiement d’une dette. Le roman alterne des passages qui sont des épisodes de la vie de Florens, racontés par elle-même, et l’histoire d’un certain nombre de personnages qui interviennent dans la vie de Florens, par un narrateur extérieur.
On rencontre les maîtres de Florens, Sir et Mistress, Jacob et Rebekka Vaark. Ce sont des libre-penseurs qui espèrent mener leur vie en indépendants, sans trop de relations avec la communauté anabaptiste voisine. A la ferme il y a aussi Lina, une esclave indigène; Sorrow, une fille trouvée un peu bizarre et occasionnellement Willard et Scully, deux travailleurs loués. Les travailleurs loués sont des esclaves blancs. Ils sont engagés, parfois tout jeunes, pour payer une dette -ou celle de leurs parents- ou en punition d’un délit quelconque. Leur peine a en théorie une durée déterminée mais est généralement prolongée pour une raison ou une autre.
J’ai trouvé intéressant de découvrir cette société américaine à une époque où le pays était encore peu peuplé, où il y avait encore des Indiens (des indigènes) en liberté. Toni Morrison montre les méfaits de la superstition de sectes venues là pour trouver la liberté religieuse et qui imposent leurs croyances aux plus faibles. Le thème principal reste le traumatisme pour Florens de la séparation d’avec sa mère. Je n’ai compris le sens véritable du titre qu’à la toute dernière page et ce fut un coup au coeur. Cette révélation teinte toute l’histoire de Florens d’un caractère encore plus tragique.
Toni Morrison est une de mes auteurs favoris et j’ai lu pratiquement tous ses livres. Elle m’a conquise avec Beloved. A l’époque je m’intéressais un peu à la question de l’esclavage aux Etats-Unis et j’avais lu plusieurs biographies ou récits d’anciens esclaves, livres de témoignages mais c’est avec Beloved, un roman, que j’ai eu le sentiment de comprendre vraiment ce que signifiait l’esclavage. Il me semble depuis que si la notion de péché, ou de Mal, a un sens, c’est ici une des situations où elle peut s’appliquer. Le critique du New York Times, repris en quatrième de couverture, compare Un don à Beloved. J’ai le souvenir que ce roman m’avait fait une impression plus forte que je retrouve à la dernière page de Un don.
MG Vassanji, La troublante histoire de Vikram Lall, Rivages
Vikram Lall, le héros et narrateur de ce roman, est un Indien du Kenya. Son grand-père y a immigré pour travailler à la construction de la voie de chemin de fer qui traverse le pays. Agé de 50 ans environ, réfugié au Canada, il se remémore les épisodes de sa vie, tachant d’expliquer ce qui a fait de lui « l’homme le plus corrompu d’Afrique ».
Le point de départ est en 1953. Vikram, alors âgé de huit ans, et sa soeur Deepa étaient amis avec un jeune Africain, Njoroge et des enfants de colons anglais, Bill et Annie. Ils jouaient souvent ensemble. Deepa était amoureuse de Njoroge et Vikram d’Annie. Mais un jour Bill, Annie et leurs parents sont massacrés par la guérilla Mau-Mau qui lutte pour l’indépendance du Kenya. Ce drame traumatise profondément Vikram et va marquer tout le reste de sa vie.
J’ai beaucoup aimé cet excellent roman. Malgré sa carrière d’intermédiaire de la corruption Vikram Lall est un personnage sympathique du fait de sa capacité à analyser son comportement et à reconnaître sa responsabilité. Les mécanismes de la corruption, la façon dont hommes politiques et fonctionnaires ont profité des largesses distribuées par leurs alliés de l’est ou de l’ouest dans le cadre de la guerre froide est bien montré.
J’ai trouvé passionnant aussi de découvrir l’histoire récente du Kenya. Il y avait dans ce pays une importante communauté indienne (dont est issu l’auteur). Ils ont d’abord été favorisés par le colonisateur par rapport aux Africains puis discriminés après l’indépendance. Ils occupaient souvent des emplois de commerçants prospères et ont été considérés (et traités) comme les Juifs de l’Afrique de l’est.
MG Vassanji fait un parallèle entre l’entrée de Vikram Lall dans la vie adulte et l’accession à l’indépendance de son pays. Alors tout semble possible : le Kenya est un pays neuf où une nouvelle société va naître, sans discriminations. Avec l’âge viennent les désillusions. Les promesses n’ont pas été tenues. C’est toujours une minorité qui détient pouvoir et richesse. Elle a changé mais elle utilise parfois les mêmes hommes de main que la précédente. Pourquoi ne pas prendre sa part ?
Tout cela est très bien menée