En Provence, à trois époques différentes, trois hommes assistent à la chute de leur civilisation.
Manlius Hippomanes à la veille de la chute de l’empire romain, au moment où la Gaule est envahie par les barbares.
Olivier de Noyen, au début du 14° siècle ravagé par la peste noire.
Et Julien Barneuve en 1940, dans la France vaincue et occupée par les Allemands.
A ces trois périodes les Juifs sont persécutés, jugés responsables des malheurs du temps. Face au triomphe de la barbarie et des instincts bestiaux comment l’intellectuel doit-il réagir ? Peut-on pactiser avec l’ennemi dans le but de le civiliser ? Ce sont les questions que se posent ces trois hommes et auxquelles ils répondent en s’engageant avec plus ou moins de succès.
Dans ce roman où Iain Pears entrelace les destins de ses trois personnages l’humour qui m’avait réjouie dans la série des aventures de Jonathan Argyll et Flavia di Stephano fait défaut. Il faut dire que le sujet s’y prête moins sans doute. Le résultat en est une lecture parfois un peu rébarbative. Il faut s’accrocher au début pour entrer dans l’action qui est rarement trépidante. Cependant j’ai apprécié la description des conditions de vie à la fin de l’empire romain. Iain Pears sait de quoi il parle et cela donne envie d’en apprendre plus sur cette époque.
Anne Wiazemsky, Une poignée de gens, Folio
Juillet 1916, Nathalie épouse le prince Adichka Belgorodsky et s’installe avec lui dans sa propriété de Baïgora en Russie centrale. Elle a 18 ans et lui 31 et ils sont très amoureux. Elle joue du piano, se baigne dans la rivière avec ses amies, profite de la vie. Il gère son exploitation modèle, rempli son office de recruteur pour l’armée russe et s’inquiète de l’agitation naissante parmi le peuple. C’est un réformiste qui pense que des changements sont nécessaires.
Août 1917, cet homme apprécié est massacré, sa famille quitte la Russie.
Mars 1994, Marie Belgorodsky, petite-nièce d’Adichka, Française, reçoit la visite d’un historien russe qui lui apporte le « livre des destins », le journal de son grand-oncle. Elle découvre l’histoire de sa famille qu’elle ignorait jusqu’à présent.
Ce roman est présenté un peu comme une enquête. Il alterne des passages de narration, racontant l’histoire de Nathalie et d’Adichka durant leur court mariage; des extraits du journal d’Adichka; des témoignages et rapports de personnes ayant assisté aux événements relatés. Le résultat est varié et facile à lire.
L’histoire rappelle le gâchis qu’a été cette révolution. Ici, c’est celui qui était prêt à changer les choses qui est massacré, c’est un jeune couple amoureux qui est brisé. Je compatis à la peine de Nathalie Belgorodsky et cependant je n’arrive pas à me sentir concernée par les malheurs de ces pauvres riches.
Je sui choquée par la description d’un objet : « Sur la desserte, le compotier en argent présentait des fruits dont certains étaient vrais et d’autres en porcelaine, faïence et jade« . Etait-ce vraiment nécessaire ? Est-ce qu’on a besoin de ce genre de choses quand à côté d’autres vivent misérablement ?
Paul Auster, Brooklyn follies, Actes sud
Nathan Glass, le narrateur, a 60 ans. Le cancer des poumons dont il est atteint est en rémission, il est pré-retraité et après son divorce récent il a emménagé à Brooklyn où il vit seul. Pour occuper son temps, il décide d’écrire « Le livre de la folie humaine » dans lequel il consigne les lapsus, les stupidités, les faiblesses, les inepties commis durant sa vie. Plus tard, il prévoit de rapporter les mésaventures de même type arrivées à des personnes de sa connaissance et enfin de se pencher sur les balourdises de l’humanité à travers les âges.
Quand il sort de chez lui Nathan se promène dans Brooklyn, quartier qu’il apprécie particulièrement, évoluant entre un restaurant dont la serveuse l’a séduit et une bouquinerie, le Grenier de Brightman. C’est là qu’un jour il tombe sur son neveu Tom qu’il n’avait pas revu depuis sept ans bien qu’il l’aimât beaucoup. La dernière fois que Nathan avait rencontré Tom celui-ci était un étudiant en littérature prometteur, futur professeur d’université et, à 30 ans, le voilà avec 20 kg de plus, employé d’Harry Brightman. Entre temps sa mère (la soeur de Nathan) est morte et sa soeur a disparu. La vie n’a pas été facile pour lui et les deux homme se retrouvent de nouveau très liés, unissant leurs solitudes.
Nathan fait la connaissance d’Harry Brightman, l’employeur de Tom. Le trio sympathise et tous les trois, lors de longues discussions, partagent leurs rêves de l’hôtel Existence, un endroit où on serait bien, où on pourrait vivre à l’écart des soucis du monde contemporain.
C’est un roman qui parle du bonheur de vivre, des plaisirs quotidiens, de l’amitié et de la solidarité, du moyen d’atteindre autant que possible son hôtel Existence. Je l’ai trouvé sympathique et agréable à lire.
Sharon Maas, Noces indiennes, J’ai lu
Trois personnages, trois lieux, trois époques.
Nat est né en 1943 et a été abandonné dans un orphelinat du Tamil-Nadu, région de Madras. A l’âge de quatre ans il est adopté par un médecin anglais qui vit dans un petit village des environs où il soigne les plus pauvres. Devenu un jeune homme, Nat part en Grande-Bretagne faire ses études et découvre les plaisirs d’une vie facile.
Saroj est née en 1952 en Guyane britannique (Amérique du sud) où elle grandit entourée d’une soeur docile, d’un frère qui se plait à faire le clown, d’une mère dévouée et aimante et d’un père très sévère. Lorsqu’elle atteint ses 13 ans son père annonce qu’il lui a trouvé son futur mari. Saroj entre alors en résistance et en révolte.
Savitri est née en 1915 à Madras. Son père est le cuisinier d’une riche famille anglaise et Savitri, depuis son enfance, aime David, le fils des maîtres. Ensemble ils grandissent libres et insouciants jusqu’au jout où le père de Savitri commence à penser mariage pour sa fille.
L’auteur nous présente chacun des personnages dans sa petite enfance puis les suit au fur et à mesure qu’ils grandissent. La narration est alternée, chaque paragraphe portant à tour de rôle sur chacun des personnages. On les voit grandir en parallèle alors qu’ils ne sont pas des parfaits contemporains. Petit à petit on découvre les liens qui unissent les trois héros.
L’histoire est agréable et facile à lire. On est tenu en haleine par les nombreux rebondissements et surprises. Cette qualité est aussi un reproche qu’on peut faire au roman car certains coups de théâtre sont vraiment énormes. Mais après tout c’est cela aussi qui accroche alors ne boudons pas notre plaisir.
Yojana Sharma, Les jardins de Mardpur, Le livre de poche
Après la mort accidentelle de son père et de sa petite soeur et le remariage de sa mère, Deepa a été élevée par sa grand-mère, Amma. Quand ils étaient jeunes, Amma et son mari, astrologues des cours des royaumes du nord ont voyagé de résidence princière en résidence princière pour être présents lors des accouchements et préparer les horoscopes des nouveaux-nés. Amma raconte ses souvenirs à sa petite fille. En échange de ses services, elle s’est vu offrir de somptueux bijoux. Elle prétend qu’ils sont toujours cachés dans sa modeste demeure et qu’un jour Deepa trouvera le trésor.
En vieillissant Amma est devenue aveugle tandis que son don de double vue, au contraire, s’affirmait. Au contact des autres elle peut lire dans leur esprit et prédire leur avenir. Auprès de sa grand-mère et de leur bufflonne Jhotta, Deepa grandit tranquillement, sans soucis du lendemain.
Dans la même ville de Mardpur vit aussi Raman, un modeste employé de bureau. Raman a toujours été dénué de toute ambition et, tandis que ses frères sont de riches marchands de saris, il se contente des joies familiales et du calme de son jardin. Mais Raman a deux filles jumelles qui ont atteint l’âge de quinze ans et chacun estime qu’il est temps de les marier. Il va falloir payer dot et réjouissances. Où trouver l’argent ? Raman décide d’écrire un roman à succès. Hélas, l’inspiration ne vient pas facilement.
Convaincu que la bufflonne d’Amma donne un lait aux pouvoirs magiques Raman s’avise de s’en procurer les quantité nécessaires à la rédaction de son livre. Lors de ses fréquentes visites à Amma celle-ci lit dans ses pensées et en fait émerger les idées encore confuses. De retour chez lui Raman se trouve prêt à coucher par écrit les étapes d’un roman d’aventures palpitant.
J’ai beaucoup aimé ce bon roman, intéressant à plus d’un point. On entre dans l’intimité de familles indiennes et on découvre leurs modes de vie et de pensée. Tout confirme l’obsession de parents de filles de leur trouver un mari. La mère d’une amie de Deepa alors âgée de 12 ans observe celle-ci jouer et à quoi pense-t-elle ? « Elle se dit que son air d’abandon joyeux faisait plaisir à voir, tout comme ses mouvements, infiniment gracieux. Sa mère n’aurait aucun mal à la marier » !
La question des castes apparaît aussi car Raman est un bania (caste de commerçants) et à ce titre son projet d’écriture choque le prêtre du temple local, brahmane qui tente de lui mettre des bâtons dans les roues : les activités intellectuelles sont réservées aux brahmanes.
Tout ceci est présenté sur le ton d’un humour léger, non dénué d’esprit critique : « Sans dénigrer les mérites de Satyanarayan, Ma se fit la réflexion que le prêtre n’était pas exactement un cadeau pour Mardpur. Mais elle la garda pour elle-même, ne voulant pas critiquer un brahmane devant une servante.«
Enfin, par dessus tout, le message est qu’il faut devenir acteur de sa vie : « Le trésor est pour celui qui prend son destin entre ses mains« .
Siri Hustvedt, L’envoûtement de Lily Dahl, Babel
Lily Dahl a 19 ans et vit à Webster, une bourgade du Minnesota. Lily est serveuse à l’Idéal-Café et met de l’argent de côté pour pouvoir se payer des études. Elle est attirée par le théâtre et répète « Le songe d’une nuit d’été » dans la troupe locale d’amateurs. C’est par ce biais qu’elle se lie d’amitié avec Mabel, sa voisine, professeur à la retraite qui lui propose de l’aider à apprendre son rôle.
Dans l’hôtel en face de chez Lily est installé Edouard Shapiro, un peintre new-yorkais venu à Webster pour y réaliser une série de tableaux. Lily se sent attirée par cet homme. Elle le séduit et ils entament une liaison.
A l’Idéal-Café Lily sert leur petit déjeuner aux frères Bodler, Franck la Crasse et Dick le Sale, des ferrailleurs et à Martin Petersen, un garçon de son âge qui a été un ami d’enfance. Martin est affecté de bégaiement, c’est un solitaire au comportement parfois étrange. Martin s’est vu attribuer le petit rôle de Toile d’Araignée dans « Le songe d’une nuit d’été ».
Dans cette petite ville où tout le monde se connaît et s’observe voilà que se déroulent des événements étranges: plusieurs personnes affirment avoir vu un homme portant une femme inanimée, morte ? Selon certains témoins l’homme serait Martin Petersen ou… Jessie James et la femme Lily Dahl elle-même.
Les relations que Lily Dahl noue avec les diverses personnes qui traversent sa vie l’aident peu à peu à trouver sa voie. A travers une galerie de portraits pittoresques Siri Hustvedt nous raconte ici les quelques mois pendant lesquels une jeune fille encore hésitante devient une femme qui trouve l’envie et la force de vivre ses désirs pour elle-même. C’est bien fait et plutôt plaisant à lire.
Didier Daeninckx, Cannibale, Folio
En 1931 Paris accueille l’exposition coloniale où la France fait l’étalage de ses conquêtes outre-mer et des peuples dominés. Pour l’instruction des visiteurs, on a fait venir des indigènes des colonies et monté un petit zoo humain. Y figure un groupe de Kanak de Nouvelle-Calédonie dont Gocéné, le narrateur. On les oblige à déambuler à moitié nus et à pousser des cris sauvages pour impressionner le passant. Gocéné est parti de chez lui avec pour mission de veiller sur sa fiancée qui fait aussi partie du groupe. Mais voilà que la jeune fille et une partie des Kanak sont emmenés vers une destination inconnue. Accompagné de Badimoin, Gocéné s’évade et entreprend de retrouver ses camarades.
Ce bon petit livre, bien écrit, se lit rapidement. Didier Daeninckx dénonce ici le racisme et le colonialisme, les idées reçues de supériorité qui mènent à traiter des hommes comme des animaux : ici des êtres humains sont échangés contre des crocodiles à un cirque allemand. Et tout ceci est basé sur des faits réels.
Chitra Banerjee Divakaruni, La maîtresse des épices, Picquier
La narratrice, Tilottama (Tilo) est maîtresse des épices. Dans son épicerie d’Auckland, Californie, elle vend et distribue des spécialités indiennes et bien sur des épices. Epices pour la cuisine mais aussi épices qui soignent et qui aident : la cannelle qui favorise l’amitié, le curcuma qui porte bonheur… Formée sur l’Ile par la Première Mère, Tilo est une magicienne et officie sous les traits d’une vieille femme. Sa mission est d’aider ses frères indiens exilés en Amérique. Pour cela elle a le pouvoir de sentir ce que vivent les gens.
Un jour, un Américain entre dans sa boutique puis y revient à plusieurs reprises. Celui-là n’est pas comme les autres. Tilo a l’impression d’être percée à jour. Il lui semble que Raven lit en elle et voit la vraie Tilo sous l’apparence. L’amour et l’attirance qu’elle ressent bientôt vont l’amener à transgresser les interdits liés à ses pouvoirs mais aussi à être plus proche des autres.
J’ai moyennement aimé ce livre. Il est plutôt bien écrit et se lit sans difficulté mais je n’ai pas vraiment adhéré à l’histoire. Les passages concernant la formation de Tilo sur l’Ile et son amour naissant pour Raven ne m’ont pas convaincue. Les descriptions empruntent parfois à des stéréotypes pas très heureux : j’ai trouvé que les rencontres entre Tilo et son Américain se situaient à la limite du roman rose et à la fin le tremblement de terre m’a donné l’impression d’être dans un film de possession démoniaque. Pour cela je suis restée en retrait et n’ai pas été emportée par l’histoire. J’ai mieux aimé tout ce qui touchait à la vie des immigrés indiens et à leurs difficultés d’intégration en Amérique.
Paul Auster, La nuit de l’oracle, Actes sud
Le narrateur, l’écrivain Sidney Orr, a été très gravement malade et sort juste de l’hôpital où il a fait un long séjour. Pendant sa convalescence il découvre dans son quartier une petite papeterie où il achète un carnet bleu fabriqué au Portugal. Rentré chez lui, il se met à écrire dans le carnet les bases d’un nouveau roman. Il est dans un état second et les mots arrivent sans qu’il ait besoin de les chercher.
L’histoire qui surgit presque d’elle même est celle de Nick Bowen, un éditeur new-yorkais. Alors qu’il effectue une course dans son quartier un morceau de corniche d’un immeuble se détache et s’écrase juste à côté de lui, l’épargnant de peu. Cet accident entraîne Bowen à s’interroger sur le sens de sa vie, son mariage qui bat de l’aile, sa rencontre peu de temps auparavant avec une jeune femme, Rosa Leightman, pour qui il a ressenti une grande attirance.
Interprétant le fait qu’il n’a pas été tué comme un signe, Bowen décide de recommencer sa vie. Il disparaît volontairement, prend le premier avion qui quitte New-York. Il emporte avec lui un manuscrit écrit par Sylvia Maxwell, la grand-mère de Rosa Leightman.
Ce manuscrit s’intitule « La nuit de l’oracle » et raconte l’histoire d’un aveugle, mutilé de la première guerre mondiale, qui fait des rêves prémonitoires.
L’histoire de Sidney Orr et celle de Nick Bowen s’entrecroisent dans ce roman plein d’invention et de rebondissements. Sidney Orr à un moment ne sait plus très bien s’il est dans sa vie ou dans celle de son personnage et moi-même j’étais dans une situation identique, ne sachant plus dans quel récit je me trouvais. En plus des deux récits principaux, d’autres viennent s’ajouter, plus ou moins esquissés : celui du manuscrit qui donne son titre au roman, ceux des personnages secondaires. L’un de ces personnages secondaires, Jacob Trause, a de nombreux points communs avec Mark de Tout ce que j’aimais (Siri Hustvedt). L’un a manifestement inspiré l’autre, à moins que les deux aient été inspirés par la même personne. Siri Hustvedt est la femme de Paul Auster.
La question de fond est celle du lien entre la fiction et la réalité. Un écrivain décrit des évènements qui se réalisent peu de temps après. le fait d’avoir pensé et écrit les choses les a-t-il amené à se produire ou l’auteur a-t-il prédit l’avenir ? « Nous savons parfois les choses avant qu’elles ne se produisent, même si nous ne savons pas que nous savons » répond Sidney Orr.
Anita Nair, Compartiment pour dames, Picquier
Le père d’Akhila est mort quand elle avait 19 ans. Fille aînée elle a du travailler pour subvenir aux besoins de sa famille. Elle a sacrifié sa jeunesse pour les siens et tout le monde a trouvé cela normal. Le temps a passé. Ses frères et sa soeur se sont mariés et Akhila est restée célibataire. Sa mère est morte à son tour mais Akhila est restée akka, la soeur aînée dévouée dont la personnalité s’est effacée derrière ce rôle. Aucun de ses proches n’imagine qu’elle puisse avoir des désirs propres et elle-même semble l’avoir presque oublié.
Cependant, à 45 ans, Akhila commence à se lasser de cette place que les circonstances lui ont assignée et se pose des questions sur son avenir : va-t-elle continuer à nier ce qu’elle ressent ou va-t-elle enfin exister pour elle-même ? Elle a besoin de temps pour y réfléchir et décide de partir en voyage. Elle prend un billet de train pour Kanyakumari, à l’extrémité sud de l’Inde, là où trois mers se rencontrent. L’océan indien, la baie du Bengale et la mer d’Arabie. Elle réserve une couchette dans un compartiment pour dames.
Elle se retrouve là avec cinq autres femmes avec qui elle va passer la nuit et à qui elle pose la question qui la taraude : une femme peut-elle vivre sans homme ?
Pour répondre à la question, chacune de ces femmes va raconter sa propre histoire. Akhila puisera dans ces itinéraires la force de faire un choix personnel.
Il y a Janaki, une dame d’un certain âge que son mari a toujours entourée et traitée comme si elle était incapable de se débrouiller seule. Elle l’a d’abord accepté comme quelque chose de normal, puis cela lui est devenu insuportable, enfin elle s’est aperçue qu’elle aimait son mari.
Il y a Sheela, 14 ans, qui a accompli le dernier voeux de sa grand-mère mourante, malgré la désaprobation de sa famille.
Il y a Margaret qui a trouvé comment neutraliser son mari, directeur d’école autoritariste qui traumatisait ses élèves avec ses punitions sadiques.
Il y a Prabha Devi. Epouse parfaite et mère modèle elle a oublié qu’elle était aussi une femme. A 40 ans elle décide de s’accorder un peu de temps et d’apprendre à nager.
Enfin il y a Marikolanthu. Mère célibataire à la suite d’un viol il lui a fallu de nombreuses années avant de surmonter son traumatisme et d’accepter son fils.
Un bien bon roman. Il est écrit dans un style simple et plein d’heureuses trouvailles. Les récits de ses compagnes font revenir à la mémoire d’Akhila des épisodes de sa propre vie et la narration alterne histoires des unes et souvenirs de l’autre. Bien sur les vies de ces femmes sont influencées par le poids de la société traditionnelle indienne mais leurs aspirations sont universelles. Ce roman nous invite à nous pencher sur une question qui concerne chacun d’entre nous : comment être maître de son destin ?