Radha et Shyam sont mariés mais ne sont pas heureux ensemble. Malentendus, non-dits et ressentiments se sont installés entre eux. Elle qui a toujours vécu dans le confort méprise son goût pour l’argent et son désir d’arriver. Lui croit qu’en la couvrant de cadeaux elle l’aimera enfin.
Arrivent Chris et son violoncelle. C’est un Anglais qui vient séjourner dans ce coin du Kérala pour interviewer l’oncle de Radha, un célèbre danseur de kathakali. Entre Chris et Radha, l’attirance est immédiate.
Le quatrième personnage c’est Koman, l’oncle, qui observe l’échec du mariage de sa nièce et qui raconte sa vie à Chris et Radha, se livrant plus qu’il ne l’avait jamais fait auparavant.
Le roman est divisé en neuf chapitres représentant chacun un des neuf rasas, sentiments que l’acteur de kathakali fait naître chez le spectateur par ses expressions. Chaque chapitre est lui-même découpé en quatre parties. D’abord une suite de narrateurs, Radha, Shyam et Koman qui se succèdent pour décrire les événements qu’ils traversent tels qu’ils les ressentent. Puis Koman qui raconte un épisode de sa vie passée.
Je n’ai pas été enthousiasmée. J’avais beaucoup mieux aimé Compartiment pour dames. Néanmoins cela m’a donné envie de voir un spectacle de kathakali.
Sarat Chandra Chatterjee, Devdas, Les belles lettres
L’histoire de l’amour impossible de Devdas et de Parvati. Devdas est un enfant gâté, habitué à avoir tout ce qu’il veut. Il est le fils du chef du village. C’est un galopin qui sèche l’école et tape sur sa petite voisine, Parvati, de sept ans sa cadette. Ils grandissent ensemble. Parvati est issue d’une famille plus modeste que celle de Devdas, bien que de haute caste elle aussi.
Quand Parvati atteint l’âge de treize ans il devient urgent de la marier. Pour elle, il ne fait aucun doute qu’elle est destinée à Devdas mais la mère de celui-ci refuse cette mésalliance et Devdas ne veut pas s’opposer aux souhaits de ses parents. Par dépit, Parvati accepte d’épouser un riche veuf de plus de quarante ans. C’est au moment où il la perd que Devdas comprend qu’il aime Parvati. Il tente alors de noyer son chagrin dans la boisson.
Ce roman écrit en 1917 est traduit du Bengali. De tous les livres que j’ai lu sur l’Inde, c’est le premier à avoir été écrit dans une langue indienne. Les auteurs contemporains écrivent souvent en Anglais. Sarat Chandra Chatterjee est un auteur classique en Inde et le premier écrivain indien à avoir vécu de ses oeuvres.
Devdas est facile à lire, écrit dans un style simple. L’auteur nous montre des personnages dont toutes les actions sont guidées par « ce qui se fait » et la crainte du qu’en-dira-t-on. Plus que l’amour, la honte est le sentiment qui revient fréquemment et on sent tout le poids d’une société traditionnelle sur les individus.
Depuis sa parution en Inde, Devdas a été adapté neuf fois au cinéma dont la denière en 2002 avec Shahrukh Khan et Aishwarya Rai dans les rôles principaux. C’est un film de Sanjay Leela Bhansali.
Etant donné qu’il ne se passe pratiquement rien dans le livre il a bien fallu, pour durer trois heures, trouver un peu d’action. Aussi les péripéties ont été dramatisées, ce qui donne un résultat furieusement romantique. L’accent est mis sur l’amour qui ne meurt jamais.
Ce que j’apprécie particulièrement dans le film c’est la musique de qualité, les chants et les danses. Je ne me lasse pas de me repasser la bande originale. Enfin je dirai que les costumes sont superbes et qu’avec Shahrukh Khan dans le rôle du héros on en arriverait presque à trouver sympathique cet enfant gâté de Devdas.
Vikas Swarup, Les fabuleuses aventures d’un Indien malchanceux qui devint milliardaire, Belfond
Le jeune Ram Mohammad Thomas, serveur de restaurant de 18 ans, a gagné au jeu télévisé Qui Va Gagner un Milliard (de roupies) ? Il a répondu juste aux douze questions posées. La production soupçonne aussitôt une tricherie : comment un enfant des rues qui n’est jamais allé à l’école pourrait-il avoir une telle culture générale ? Ram est arrêté par la police et torturé pour lui faire avouer son truc. Heureusement pour lui, il est tiré de ce mauvais pas par l’avocate Smita Shah qui l’emmène chez elle. Là Ram lui raconte sa vie et lui explique comment il a pu gagner.
Au cours de son existence mouvementée entre Delhi et Bombay en passant par Agra, il a exercé de nombreux métiers et rencontré de nombreuses personnes. Il a été domestique chez une actrice vieillissante de Bollywood et chez l’attaché militaire d’Australie en inde. Il a travaillé comme barman et comme guide pour les touristes du Taj Mahal. Il a habité le plus grand bidonville de toute l’Asie. Il a échappé de justesse à un trafiquant d’enfants qui voulait lui crever les yeux. Il est tombé amoureux d’une prostistuée.
Ram Mohammad Thomas raconte à Smita comment toutes ces rencontres et toutes ces expériences lui ont permit de répondre aux questions posées.
A travers la vie aventureuse de son personnage Vikas Swarup nous présente l’Inde pauvre et misérable, celle des enfants abandonnés, celle des petits métiers, celle où survivre est un combat. C’est plutôt plaisant et facile à lire mais je n’ai pas vraiment été accrochée. J’ai trouvé que cela manquait d’épaisseur.
Alaa el Aswany, L’immeuble Yacoubian, Actes sud
Rue Soliman Pacha, au Caire, se trouve l’immeuble Yacoubian. L’auteur nous présente les destinées de plusieurs des habitants de cet immeuble. Taha Chazli, le fils du concierge de l’immeuble, jeune homme brillant, a dû renoncer à son rêve d’intégrer l’école de police car il n’avait pas les moyens de payer les dessous de table nécessaires pour y accéder. Amer, il se lie d’amitié avec un étudiant islamiste.
Boussaïra doit travailler pour faire vivre sa mère veuve et ses jeunes frères et soeurs. Pour arrondir ses fins de mois elle est obligée d’accepter les attouchements de ses patrons. Sa route croise celle de Zaki Dessouki, âgé de 65 ans et héritier d’une riche famille. Il vit de ses rentes dans la nostalgie de l’Egypte de sa jeunesse où la bonne société occidentalisée parlait Français et profitait ouvertement des plaisirs de la vie.
Hatem Rachid est plus jeune mais issu du même milieu. Homosexuel il courtise le conscrit Abd Rabo et essaie de se l’attacher par des cadeaux.
Le hadj Azzam est un homme d’affaires qui désire maintenant se lancer dans la politique. Alors que ses enfants sont des adultes il envisage de prendre une seconde épouse plus jeune que la première qui ne veut plus l’accueillir dans son lit.
Nous sommes à l’époque de la première guerre du Golfe et Alaa el Aswany nous décrit une société gangrenée par la corruption, l’injustice sociale et l’absence de démocratie. Dans cette société profondément inégalitaire les plus modestes ne peuvent espérer s’élever socialement (voire même survivre) que par les magouilles petites ou grandes ou le mariage pour les femmes. La corruption est généralisée et on comprend alors que l’islamisme attire des jeunes qui voient leur avenir entièrement bouché. D’autant plus que Dieu est mis à toute les sauces dans la bouche même des corrompus.
Je relève ce dialogue entre le hadj Azzam et Kamel el-Fawli, un fonctionnaire qui s’est engagé à lui faire gagner les élections moyennant un million de livres: « C’est à dire Kamel bey, que si je paie cette somme je suis sûr d’être élu, avec la permission de Dieu.
– Vous n’avez pas honte, hadj ? Vous parlez à Kamel el-Fawli. Une expérience de trente ans au parlement! Oh! Egypte, il n’y a pas un seul de tes candidats qui puisse gagner si nous ne le désirons pas. Par la volonté de Dieu. »
Ce mélange de prévarication et de bigoterie hypocrite est bien représentatif de l’ambiance générale. Au total c’est une ouverture intéressante mais bien triste sur une société sans espoir. On en ressort avec le sentiment que l’Egypte est mal partie.
Stefanie Zweig, Le bonheur est ailleurs, Editions du Rocher
C’est l’histoire de la famille Procter dans les années 70, au moment où leurs enfants adolescents commencent à vouloir prendre leur indépendance. Seulement les Procter sont une famille qui a une histoire douloureuse. Les grands-parents ont traversé les persécutions antisémites des nazis et tous ne sont pas revenus. Les parents sont des survivants et leurs enfants portent cet héritage difficile.
Les parents de Liesel, la mère, ont fui l’Allemagne pour le Kenya avec leur fille dès les années 30. Après la guerre, ils se sont installés à Londres. C’est là que la jeune fille a rencontré son mari, Emil, envoyé en Angleterre par ses parents qui eux n’ont pas survécu à la déportation. Juifs libéraux mais attachés à leurs origines, Liesel et Emil ont deux enfants, Rose et David.
Le départ des enfants est toujours un moment difficile dans une famille unie. L’auteur nous montre qu’il l’est encore plus quand cette famille a connu des séparations définitives. Le talent de Stefanie Zweig est d’avoir dépeint tout en finesse les sentiments de ces parents aimants. On est dans l’introspection qui pousse à s’interroger sur ses propres pratiques.
Kavita Daswani, Mariage à l’indienne, le livre de poche
Anju, jeune femme native de Bombay, fait le désespoir de sa famille : elle a 32 ans et elle n’est toujours pas mariée. Pourtant sa mère s’est mise en chasse de bonne heure pour trouver le gendre idéal. Depuis que Anju a dix-sept ans elle a exploré toutes les possibilités. Au début la jeune fille a refusé les prétendants qui ne lui convenaient pas puis, petit à petit, ce sont les prétendants eux-mêmes qui se sont faits rares.
Enfin, pour échapper à la pression familiale qui se faisait de plus en plus lourde, Anju a arraché à ses parents l’autorisation d’aller étudier puis travailler aux Etats-Unis. Elle est devenue attachée de presse dans la mode et a commencé à s’émanciper. Cependant il est difficile de s’affranchir totalement de trente ans de matraquage permanent et elle est elle-même convaincue de la nécessité de se trouver un mari indien.
Au début du roman, Anju retourne en Inde, pour assister à un mariage, après deux ans d’absence. Pour sa mère et sa tante, c’est l’heure de se remettre en chasse.
Comme dans les nouvelles de Lavanya Sankaran (Le tapis rouge) on trouve ici une jeune femme tiraillée entre ses aspirations à une vie moderne et son souhait de complaire à ses parents plus traditionnels. Cependant chez Kavita Daswani la réalisation est moins bien réussie. Il y a de l’humour par instants mais j’ai aussi trouvé souvent la lecture fastidieuse. On s’englue dans la recherche du mari et on se demande comment on va s’en sortir (peut-être que cela vise à nous mettre à la place de l’héroïne qui doit aussi trouver le temps long). On a aussi droit à des descriptions presque techniques du métier d’attaché de presse et du monde superficiel de la mode qui m’ont parues superflues. Peut-être qu’ici une nouvelle aurait suffit.
Amit Chaudhuri, Une étrange et sublime adresse, Picquier
Un jeune garçon de Bombay, Sandeep, passe ses vacances à Calcutta chez son oncle et sa tante et ses cousins Abhi et Babla. L’étrange et sublime adresse du titre c’est celle de la maison de Calcutta que Sandeep découvre ainsi écrite dans un livre de classe de son cousin Abhi :
« Abhijit Das
17 Vivekananda Road
Calcutta (Sud)
Bengale Ouest
Inde
Asie
Terre
Système Solaire
Univers »
Dans cette maison où se retrouvent les membres de la famille élargie le temps coule doucement. Les adultes discutent et font la sieste, les enfants jouent entre eux. Le soir on monte sur la terrasse prendre le frais et observer les voisins :
« Un bambin apprenait à marcher : il avançait un pied hésitant et prudent puis effectuait un pas avec une conviction mélodramatique; l’autre jambe oubliait qu’elle était jambe et l’enfant, dérouté par son propre corps, s’affaissait comme un petit tas. Alors il se mettait à pleurer et ses larmes faisaient sourire sa grande soeur. Elle se penchait vers lui et le soulevait dans ses longs bras adorables. »
Il ne se passe rien de particulier mais tout le livre est empreint de poésie et de la nostalgie d’une enfance paisible et insouciante. C’est particulièrement bien écrit, les descriptions sont travaillées, utilisant des comparaisons imagées :
« Au démarrage, le moteur et la carrosserie déglinguée unissaient leurs voix en un grincement caverneux, comme un vieux qui balance une plaisanterie obscène en dialecte guttural tout en continuant de s’esclaffer. »
En bref c’est un régal à lire et c’est pourquoi je ne résiste pas au plaisir de citer un dernier passage :
« Calcutta est une ville de poussière. Quand on se promène dans ses rues, on voit sur les trottoirs des monticules de poussière hauts comme des dunes, où chiens et enfants restent assis à ne rien faire, tandis que des ouvriers en sueur défoncent le macadam à coup de pioches et de marteaux-piqueurs. Sans cesse on démolit les routes, soit pour la construction du nouveau métro soit pour tout autre raison obscure, comme le remplacement d’une canalisation qui ne marche pas par une autre qui ne marche pas mieux. Calcutta se met alors à ressembler à une oeuvre d’art contemporain dénuée de sens et de fonction, mais qui continue d’exister pour quelque raison esthético-ésotérique. Partout des tranchées et des tas de poussière donnent à la ville l’air d’avoir été pilonnée. Les vieilles maisons aux murs apaisés s’effritent en lente poussière, leurs portails jadis rutilants sont désormais rouillés. Du plafond des bureaux s’écaille la poussière; les bâtiments tombent en poussière, les routes se font poussière. Sans cesse, sous l’action arbitraire du vent, la poussière s’érige en formes nouvelles surprenantes, des formes sur lesquelles les chiens et les enfants restent assis à ne rien faire. Jour après jour, sans un murmure, Calcutta part en poussière, et jour après jour, Calcutta renait de sa poussière. »
Radhika Jha, L’odeur, Picquier
D’origine indienne Lîla est née et a grandi au Kenya. Quand le père de famille est tué, victime d’une émeute, la famille doit se disperser. Sa mère et ses deux jeunes frères sont accueillis chez un parent en Grande-Bretagne. Quant à Lîla, âgée de 18 ans, elle est envoyée chez le frère de son père, en banlieue parisienne.
Une période difficile commence alors pour Lîla. Sur le chemin de l’émancipation elle doit couper les liens avec sa famille, son oncle et sa tante qui l’utilisent comme domestique, sa mère qui l’oublie pour se remarier. Elle découvre l’attrait qu’elle exerce sur les hommes, des hommes pas toujours désintéressés.
Sa particularité est d’avoir un odorat particulièrement développé. Cette faculté est une bénédiction ou une malédiction. Bénédiction quand elle se met à la cuisine car les épices et les ingrédients lui parlent par l’odeur et elle sait sans goûter ce qu’il faut pour obtenir le plat parfait.
Malédiction dans ses périodes difficiles car alors elle ne peut littéralement plus se sentir. Elle a l’impression qu’elle pue et que tout le monde s’éloigne d’elle, dégoûté par cette odeur infecte :
« Mon odeur de pourri m’enrobe comme un linceul et fermente avec suavité. Je décide que mon corps pue plus fort qu’une benne à ordures. A l’inverse du camion à ciel ouvert où s’accrochent chaque jour les éboueurs, mon odeur reste bouclée à l’intérieur, en un lieu privé d’air et de lumière et filtre par tous mes pores comme un redoutable déchet chimique auquel personne ne veut toucher. Je sens ses relents d’épices tout autour de moi, agglutinés à l’air humide, et la puanteur d’aliments pourris s’accentue chaque fois que je prends une inspiration. »
Il faudra à Lîla rencontrer enfin des personnes qui l’apprécient pour elle-même pour comprendre que cette puanteur n’était qu’une barrière qu’elle érigeait entre elle et le monde et accepter de prendre en main sa vie.
Je pense que L’odeur retranscrit bien les sentiments et l’état d’esprit dans lequel peut se trouver une jeune fille de 18 ans, livrée à elle-même dans un pays étranger. Radhika Jha montre bien la difficulté d’accéder à l’indépendance quand on n’est pas entouré par des personnes bienveillantes.
Iain Pears, Le songe de Scipion, Pocket
En Provence, à trois époques différentes, trois hommes assistent à la chute de leur civilisation.
Manlius Hippomanes à la veille de la chute de l’empire romain, au moment où la Gaule est envahie par les barbares.
Olivier de Noyen, au début du 14° siècle ravagé par la peste noire.
Et Julien Barneuve en 1940, dans la France vaincue et occupée par les Allemands.
A ces trois périodes les Juifs sont persécutés, jugés responsables des malheurs du temps. Face au triomphe de la barbarie et des instincts bestiaux comment l’intellectuel doit-il réagir ? Peut-on pactiser avec l’ennemi dans le but de le civiliser ? Ce sont les questions que se posent ces trois hommes et auxquelles ils répondent en s’engageant avec plus ou moins de succès.
Dans ce roman où Iain Pears entrelace les destins de ses trois personnages l’humour qui m’avait réjouie dans la série des aventures de Jonathan Argyll et Flavia di Stephano fait défaut. Il faut dire que le sujet s’y prête moins sans doute. Le résultat en est une lecture parfois un peu rébarbative. Il faut s’accrocher au début pour entrer dans l’action qui est rarement trépidante. Cependant j’ai apprécié la description des conditions de vie à la fin de l’empire romain. Iain Pears sait de quoi il parle et cela donne envie d’en apprendre plus sur cette époque.
Anne Wiazemsky, Une poignée de gens, Folio
Juillet 1916, Nathalie épouse le prince Adichka Belgorodsky et s’installe avec lui dans sa propriété de Baïgora en Russie centrale. Elle a 18 ans et lui 31 et ils sont très amoureux. Elle joue du piano, se baigne dans la rivière avec ses amies, profite de la vie. Il gère son exploitation modèle, rempli son office de recruteur pour l’armée russe et s’inquiète de l’agitation naissante parmi le peuple. C’est un réformiste qui pense que des changements sont nécessaires.
Août 1917, cet homme apprécié est massacré, sa famille quitte la Russie.
Mars 1994, Marie Belgorodsky, petite-nièce d’Adichka, Française, reçoit la visite d’un historien russe qui lui apporte le « livre des destins », le journal de son grand-oncle. Elle découvre l’histoire de sa famille qu’elle ignorait jusqu’à présent.
Ce roman est présenté un peu comme une enquête. Il alterne des passages de narration, racontant l’histoire de Nathalie et d’Adichka durant leur court mariage; des extraits du journal d’Adichka; des témoignages et rapports de personnes ayant assisté aux événements relatés. Le résultat est varié et facile à lire.
L’histoire rappelle le gâchis qu’a été cette révolution. Ici, c’est celui qui était prêt à changer les choses qui est massacré, c’est un jeune couple amoureux qui est brisé. Je compatis à la peine de Nathalie Belgorodsky et cependant je n’arrive pas à me sentir concernée par les malheurs de ces pauvres riches.
Je sui choquée par la description d’un objet : « Sur la desserte, le compotier en argent présentait des fruits dont certains étaient vrais et d’autres en porcelaine, faïence et jade« . Etait-ce vraiment nécessaire ? Est-ce qu’on a besoin de ce genre de choses quand à côté d’autres vivent misérablement ?