Le docteur Hilla Driver a hérité d’une vieille maison coloniale au bord de la mer dans les environs de Bombay. Elle envisage de la transformer en pension de luxe. Pour lancer son projet elle organise un week-end d’inauguration auquel elle convie amis et personnalités en vue : un écrivain, un danseur, un top model, un critique gastronomique… Il y a aussi un cuisinier de talent qui a promis de surprendre les plus difficiles. Le but pour Hilla est de faire parler d’elle en page 3, la page people des journaux. Pour ça, elle va être servie.
Quand le cuisinier présente à chaque convive un plat spécial qui lui rappelle un événement de son passé, certains souvenirs ne sont pas les bienvenus. C’est alors que la scène se transforme en huis-clos avec l’intervention d’une pluie diluvienne qui empêche toute communication avec l’extérieur. Un des participants est assassiné. L’enquête est prise en charge par miss Lalli, policière à la retraite, amie de Hilla et invitée avec sa nièce, la narratrice, qui va lui servir d’assistante.
Un point de départ assez classique (l’assassin est forcément un des invités) et une enquête plutôt bien ficelée. Il y a du suspense et aussi des indices qui permettent de deviner certaines choses.
Vikram Seth, Le lac du ciel, du Sin-K’iang au Tibet, Grasset
En 1980-1982 Vikram Seth a vécu en Chine où il étudiait à l’université de Nan-King. En juillet 1981 il obtient un visa pour le Tibet dans des circonstances inattendues qui font intervenir la chanson principale du film indien des années 50, Awara. Voulant profiter de cette aubaine mais attendu pour l’été par sa famille en Inde, Vikram Seth décide alors de rentrer chez lui en stop, en passant par le Tibet.
Il suit une des principales routes utilisées pour le transport des marchandises et qui relie le Sin-K’iang au Tibet à travers l’ouest de la Chine. Il obtient une place auprès de routiers qui font le trajet régulièrement. Il y a Sui, le Han qui fume cigarette sur cigarette. Pour lui la route est un mode de vie. Il a tissé tout un réseau de connaissances sur son chemin, chez qui il s’arrête pour discuter, boire du thé ou fournir quelques marchandises à ces gens souvent éloignés de tout. Sui est accompagné de son neveu, un adolescent boudeur qui retourne chez ses parents. Et il y a Gyanseng, le Tibétain, pressé d’arriver à la maison. Pendant plusieurs jours les quatre hommes cohabitent, serrés les uns contre les autres dans la cabine. La route est rendue difficilement praticable par des inondations et le camion s’embourbe à plusieurs reprises.
Pendant son voyage Vikram Seth est frappé par le bon accueil qu’il reçoit généralement chez les autochtones. L’administration est très procédurière. Il faut faire tamponner son laisser-passer, avoir les bonnes autorisations et « le règlement, c’est le règlement » mais les fonctionnaires locaux sont aussi capables de se mettre en quatre pour lui faciliter les choses dès qu’apparaît une affinité partagée : un goût commun pour une chanson de Bollywood, une photo entraperçue de ses parents en costume traditionnel. Les étrangers, particulièrement quand ils voyagent seuls, sont peu nombreux dans cette région de la Chine à cette époque et les habitants ont le souci de laisser une bonne image de leur pays.
L’auteur séjourne quelques jours à Lhassa. Les traces sont encore visibles des temples détruits pendant la révolution culturelle. Il fait la connaissance d’une famille dont le père et un fils ont été emprisonnés pendant douze ans comme ennemis du peuple avant d’être réhabilités.
Finalement il traverse à pieds par des petits chemins la frontière entre la Chine et le Népal, les crues ayant emporté le pont qui servait aux camions. Puis, après encore quelques jours à Katmandou, prend l’avion pour Delhi.
J’ai trouvé cette lecture plutôt plaisante.
Slumdog millionaire
Ce film de Danny Boyle est inspiré du livre Les fabuleuses aventures d’un Indien malchanceux qui devint milliardaire. Jamal Malik (Dev Patel), un enfant des bidonvilles, gagne le gros lot au jeu « Qui veut gagner des millions ». On soupçonne la tricherie. Pourtant il explique comment chaque épisode de sa vie aventureuse lui a permis de répondre aux diverses questions posées. Les péripéties retenues ne sont pas toujours les mêmes que dans le roman.
J’ai beaucoup apprécié ce film (beaucoup plus que le livre). J’ai été particulièrement impressionnée par toutes les scènes du début qui sont tournées dans un grand bidonville de Bombay. J’ai lu que c’était Dharavi (le plus grand bidonville d’Asie). Il y a une course poursuite dans les ruelles et une montée de la caméra avec des vues du ciel de plus en plus larges. C’est saisissant. J’ai bien aimé aussi le clin d’oeil au cinéma de Bollywood avec Amitabh Bachchan en référent, présent à travers des extraits de ses films.
C’est un film dynamique et euphorisant que je vous recommande. Il m’a réjouie.
Shashi Tharoor, L’émeute, Points
Priscilla Hart, une jeune Américaine de 24 ans, bénévole dans une ONG en Inde, a été tuée de 16 coups de couteau la veille de son retour dans son pays. Ses parents font le voyage vers Zalilgarh pour essayer de comprendre ce qu’il s’est passé et ce que fut la vie de leur fille là-bas.
Shashi Tharoor situe son roman en 1989 au moment des violences inter-religieuses provoquées par des fondamentalistes hindous qui réclamaient la destruction d’une mosquée d’Ayodhya, la Babri Masjid, prétendant qu’elle avait été construite sur le lieu de naissance du dieu Ram. Priscilla Hart apparaît comme une victime collatérale d’une des nombreuses émeutes qui ont éclaté dans le nord de l’Inde à cette époque. (La Babri Masjid a finalement été détruite en 1992 par une foule fanatisée, ce qui a entraîné des émeutes qui ont fait des milliers de morts).
La narration se présente sous forme d’extraits d’entretiens, de lettres, de journaux intimes.
L’auteur mène deux récits de front : l’histoire de Priscilla pendant son séjour en Inde, son travail pour une ONG qui tente de promouvoir le contrôle des naissances et surtout sa liaison clandestine avec un fonctionnaire local.
En parallèle il y a la découverte par les parents de Priscilla des réalités de l’Inde contemporaine. Divers protagonistes viennent leur expliquer le contexte de la mort de leur fille : les affrontements inter-religieux depuis les massacres de la Partition, les moments où la tolérance a semblé l’emporter, ceux où la haine domine.
J’ai trouvé que ces récits avaient un caractère un peu artificiel. Il s’agit manifestement de faire un cours au lecteur supposé ignorant de tous ces faits. J’aime bien m’instruire en lisant un roman mais j’apprécie aussi que cela soit fait habilement. Ou alors autant lire un ouvrage documentaire. Ici la lecture m’a semblée parfois fastidieuse et j’ai sauté des lignes. Peut-être que ce serait plus intéressant pour quelqu’un qui découvrirait ces aspects de l’histoire de l’Inde avec ce roman ?
Je me demande qui est la femme en photo sur la couverture. Madhuri Dixit ? Est-ce que quelqu’un pourrait confirmer ou infirmer ?
Pascale Haag et Blandine Ripert, L’Inde, idées reçues, Le cavalier bleu
Ce petit livre reprend un certain nombre d’idées reçues sur l’Inde et les analyse : d’où viennent ces idées, qu’ont-elles de vrai, en quoi sont-elles fausses ? Les auteures, chercheuses spécialistes de l’Inde, s’attaquent ainsi à « les Indiens sont fatalistes », « Gandhi est le père de la non-violence », « le système des castes paralyse la société indienne » et d’autres encore.
Plus facile d’accès que L’Inde, continent rebelle; L’Inde, idées reçues se situe un peu sur le même créneau et vient bien en compléter la lecture.
J’avais d’abord écrit que [Pascale Haag et Blandine Ripert n’étaient pas elle-mêmes à l’abri des idées reçues : « le cinéma bollywoodien présente, le plus souvent, ses héroïnes en position de victimes ». J’ai en mémoire certains personnages de mères vengeresses, incarnations de Kali, poursuivant les méchants jusqu’à la mort qui sera forcément violente.] mais Joël m’invite à nuancer mon propos (voir commentaires). Je retire donc le reproche que je faisais aux auteures d’être tombées dans l’idée reçue. Mais elles auraient écrit plus justement « le cinéma bollywoodien présente, de moins en moins souvent, ses héroïnes en position de victimes ».
Guy Deleury, L’Inde, continent rebelle, Seuil
Guy Deleury est un spécialiste de l’Inde où il a séjourné et voyagé tout au long de sa vie. Dans ce livre il fait le point sur un certain nombre d’idées fausses ou tronquées qu’on a de ce pays et de sa culture. La véritable culture indienne a été transformée (et pas en bien) par la colonisation. C’est à dire que pour gouverner, le colonisateur britannique s’est appuyé sur une fraction de la population, les brahmanes, leur donnant ainsi une prépondérance qui était loin d’être la leur auparavant. Guy Deleury développe donc sur une tradition mystique indienne selon laquelle chaque homme a la même valeur pour Dieu. Dans cette partie je n’ai pas tout saisi. A la fois parce que c’est un sujet qui ne me concerne guère et aussi j’ai eu l’impression que l’auteur était parfois un peu confus. (Mais peut-être que ceci explique cela).
Par contre j’ai trouvé beaucoup plus intéressant le chapitre « Le poids des castes ». Guy Deleury y décrit l’organisation traditionnelle villageoise avec les différentes jâti (on parle parfois de sous-castes) qui ont chacune leur rôle économique ou religieux à jouer. Enfin ce que j’ai appris sur la marche à l’indépendance de l’Inde m’a passionnée. J’ai réalisé que je n’avais encore rien lu de spécifique sur ce sujet et ça m’a donné envie de m’y mettre en commençant par une biographie de Gandhi. Guy Deleury présente de façon très vivante les grandes figures de l’indépendance : Gandhi, Jinnah, Nehrou, Ambedkar.
V. S. Naipaul, La moitié d’une vie, 10-18
Willie Somerset Chandran est le fils d’un brahmane et d’une mère de basse caste. Par rejet de l’avenir tout tracé que lui préparait sa famille, attiré par les discours des chefs du mouvement pour l’indépendance, le père de Willie a renoncé à ses études et a épousé la personne la plus humble qu’il a pu trouver. Cependant il méprise sa compagne pour ses origines et du coup ses enfants aussi :
« Je songeais : « Petit Willie, petit Willie, qu’est-ce que je t’ai fait là ? Pourquoi t’ai-je infligé cette souillure ? » Puis je me reprenais : « Mais non, c’est absurde. Il n’est ni toi ni l’un des tiens. Il n’y a qu’à voir son visage. Tu ne lui as infligé aucune souillure. Ce que tu as pu lui transmettre a disparu dans l’ensemble de son héritage. »
Cette idée de souillure, et de pureté qui va avec, me fait vraiment penser aux conceptions nazies sur la race.
Devenu jeune homme Willie a donc une bien piètre idée de lui même quand son père l’envoie à Londres pour y poursuivre ses études. Il s’y lie avec des « sang-mêlés » comme lui : Jamaïcains, métis africains. Il tombe amoureux d’Ana qu’il convainc de retourner avec lui dans son pays d’origine, une colonie portugaise d’Afrique de l’est. Là ils s’installent dans la plantation qu’Ana a hérité de sa famille, ils fréquentent d’autres planteurs « moitié-moitié » ou « Portugais de deuxième classe » : métis!
La moitié d’une vie est l’histoire d’un homme à qui il a fallu 41 ans (la moitié d’une vie) pour digérer l’humiliation de sa naissance et découvrir qui il était au fond. A 41 ans, il recommence de zéro.
J’ai trouvé tout le début du livre -une bonne moitié en fait- relativement ennuyeux à lire. Les personnages -le père puis Willie- semblent ballottés par les circonstances. Ils prennent des décisions dont les suites leur échappent et subissent les événements de leurs vies. J’ai plus apprécié la description de la société coloniale que fréquente Willie en Afrique et du lent délitement qui accompagne le pays vers son indépendance.
Jhumpa Lahiri, L’interprète des maladies, Folio
L’interprète des maladies c’est Mr. Kapasi, interprète pour un médecin dont un grand nombre de patients sont Gujaratis et qui ne parle pas cette langue. Le week-end Mr. Kapasi, qui parle aussi l’Anglais, est guide pour des touristes étrangers. Il emmène ainsi la famille Das, des Indiens expatriés, et Mrs. Das lui fait des confidences sur son mariage malheureux, pensant qu’il a l’habitude d’entendre les maux des autres.
A l’image de la famille Das, les personnages de ce recueil de nouvelles sont le plus souvent des Indiens (des Bengalis) expatriés en Angleterre ou aux Etats-Unis. Je suis très partagées en ce qui concerne la nouvelle comme genre littéraire. A la fois son format court m’attire mais en même temps je le trouve souvent aussi frustrant. Là, j’ai apprécié la plupart des histoires.
Le troisième et dernier continent est une de celles que j’ai préférées. A la fin le narrateur se souvient de ses premiers pas aux Etats-Unis où il arriva le jour où les hommes ont marché sur la lune et où il prit pension chez une très vieille dame. Il se souvient des premiers temps de son mariage, quand sa femme et lui étaient encore des étrangers l’un pour l’autre et du moment où ils commencèrent à se rapprocher.
« Alors que les astronautes, héros à jamais, n’ont passé que quelques heures sur la Lune, cela fera bientôt trente ans que je vis dans ce Nouveau Monde. Je sais que cela n’a rien d’extraordinaire ; bien d’autres avant moi, et après, sont allés chercher fortune loin de chez eux. Et pourtant il y a des moments où je suis frappé d’étonnement en pensant à tous les miles que j’ai parcourus, tous les repas que j’ai mangés, tous les gens que j’ai connus, toutes les pièces où j’ai dormi. Si ordinaire que tout cela paraisse, il y a des moments où cela dépasse mon imagination ».
Il y a une nostalgie de moments que le temps a adoucis en gommant les anxiétés dues à l’incertitude du lendemain et en ne laissant que les souvenirs les plus doux. Et en même temps que j’écris cela je repense avec plaisir à des repas que j’ai mangés, à des gens que j’ai connus, à des pièces où j’ai dormi.
Vikram Seth, Deux vies, Albin Michel
A l’âge de 17 ans Vikram Seth quitta son Inde natale pour aller poursuivre ses études en Grande-Bretagne. Il fut accueilli à Londres par son grand-oncle Shanti (le frère de son grand-père maternel) et la femme de celui-ci, Henny, une Juive allemande. Ils n’avaient pas d’enfant et s’attachèrent à lui comme à un fils. Des années plus tard, à la mort de Henny, Shanti traversa une période de dépression. Sur la suggestion de sa mère qui pensait que cela pourrait distraire l’oncle, Vikram Seth commença à l’interroger sur sa vie dans l’optique d’en faire un livre. La découverte au grenier d’une caisse de la correspondance de sa tante permit d’ajouter l’histoire de Henny à cette biographie.
Shanti Seth fit ses études de dentiste à Berlin dans les années 30. Il était logé en pension chez les Caro, la famille de Henny. Il se lia à leur cercle d’amis. En 1936 il doit quitter l’Allemagne, ne pouvant y exercer en tant qu’étranger. Il s’installe alors en Grande-Bretagne. Quand la guerre éclate il s’engage dans l’armée britannique. Il perd son bras droit en 1944 à la bataille de Monte-Cassino.
Pendant ce temps, ayant perdu son emploi parce qu’elle est Juive, Henny a eu la chance de pouvoir quitter l’Allemagne pour la Grande-Bretagne en 1939. Elle entretient une relation épistolaire avec Shanti, ils se revoient après la guerre et se marient finalement en 1951. Beaucoup d’éléments de son histoire manqueraient si Vikram Seth n’avait pas retrouvé toute une partie de la correspondance qu’elle eut après la guerre avec des amis restés en Allemagne (des chrétiens ou des membres de couples mixtes, les Juifs sont partis ou morts). Elle cherche à savoir ce que sont devenues sa mère et sa soeur. Puis, quand elle apprend qu’elles ont été victimes du génocide, elle veut savoir qui parmi leurs amis est resté proche d’elles, qui les a aidées, qui s’en est détourné. A travers ses courriers et leurs réponses j’ai découvert aussi les dures conditions de vie en Allemagne, et plus particulièrement à Berlin, jusqu’au début des années 50.
De l’histoire des deux personnages c’est celle de Henny qui m’a le plus intéressée quoique Vikram Seth ait un don pour accrocher le lecteur. Au moment où Shanti soutient son doctorat il y a un développement sur la dentisterie positivement passionnant. Je n’aurais pas cru ça possible.
Un autre grand intérêt de ce livre c’est qu’en présentant son oncle et sa tante l’auteur se dévoile aussi. Moi qui avais beaucoup aimé Un garçon convenable j’ai appris que les membres de la famille Seth avaient servi de modèles aux personnages du roman. Ainsi Mrs Rupa Mehra est inspirée par la grand-mère de l’auteur, veuve prématurément d’un employé des chemin de fer. Quant au père de Vikram Seth c’était un cadre de Bata-Inde, mâchant du pan et portant des chaussures voyantes…
Vikram Seth lui-même m’épate. Il écrit très bien (cela je le savais déjà) et manie divers genres (roman, poésie, récit de voyage, livret d’opéra), il parle quatre langues (Hindi, Anglais, Allemand, Chinois) et en plus il apparaît comme fort sympathique. Je suis conquise. Ma PAL vient de s’augmenter d’un autre de ses romans et cela tombe très bien.
En vrac, je cite pour terminer deux passages, un amusant et l’autre émouvant.
L’auteur étudie à Stanford. « Peu après avoir commencé le cycle de cours obligatoires en macro- et micro-économie, je découvris que je ne pourrais pas me maintenir à niveau sans gaspiller un temps considérable à étudier. »
L’auteur évoque la mort de son oncle et de sa tante. « Je me rendis compte qu’à un certain point de notre existence, quand elle est longue, notre entourage se réduit à la petite troupe de ceux que nous avons connus. J’entretiens une sorte de conversation avec quelque-uns de mes amis décédés, mais souvent, je n’obtiens aucune réponse, et je suis envahi de chagrin. Je persiste, cependant, afin qu’ils ne soient pas oubliés, et surtout pour ne pas me retrouver complètement privé d’eux. »
Jamyang Norbu, Le mandala de Sherlock Holmes, Picquier
Où était Sherlock Holmes quand tout le monde le croyait mort après sa disparition dans les chutes de Reichenbach ? Il le dit lui même à Watson dans La maison vide : « J’ai voyagé pendant deux ans au Thibet, et me suis occupé à visiter Lhassa où j’ai passé quelques jours en compagnie du lama en chef. Vous avez peut-être entendu parler dans les journaux des remarquables explorations d’un Norvégien du nom de Sigerson, mais je suis sûr qu’il ne vous est jamais venu à l’esprit que vous receviez des nouvelles de votre ami. »
En Inde, Jamyang Norbu a retrouvé le récit des aventures de Sherlock Holmes au Tibet, rédigé par son compagnon de voyage, Hurree Chunder Mookerjee, par ailleurs personnage de Kim.
Sherlock Holmes, Kim, les références littéraires sont nombreuses dans ce roman. L’auteur connaît manifestement fort bien l’oeuvre d’Arthur Conan Doyle. Le résultat en est une lecture plaisante bien que la fin soit un peu trop mystique à mon goût : âme qui change de corps et forces de l’esprit qui font voler des objets. En attendant tout ça m’a donné envie de reprendre une dose de Tibet.