Fin octobre j’ai assisté à une représentation de Bharati, une comédie musicale indienne actuellement en tournée en France. L’histoire des amours de la belle Bharati (Bharat = Inde en hindi) n’est qu’un prétexte au spectacle de danses, chants et musique.
Elevée selon les traditions indiennes Bharati tombe amoureuse (et vice-versa) d’un jeune ingénieur occidentalisé. Le père de la jeune fille refuse le mariage jusqu’au moment où le jeune homme comprend qu’il ne peut pas rejeter ses origines (Bharat tumhara desh hai aur Bharati tumhara prem : l’Inde est ton pays et Bharati ton amour). Le père donne alors son assentiment. Un canevas tout à fait digne d’un film de Bollywood. Je trouve que ça ressemble un peu à l’histoire du film Swades.
Sur la scène, près de 70 artistes nous présentent l’histoire. Une cinquantaine de danseurs et danseuses dans de grands ballets avec toujours de nouveaux costumes. Encore une fois, la comparaison qui s’impose c’est celle avec les films de Bollywood : couleurs, mouvement, tout y est pour plaire aux amateurs (dont je suis).
Ils sont accompagnés par un petit orchestre indien. Une dizaine de musiciens assis de part et d’autre en avant de la scène. D’un côté les percussions (tablas), de l’autre les vents et les cordes.
Comme dans les films précédemment cités ce ne sont pas les danseurs qui chantent. Ils sont doublés par trois chanteuses et deux chanteurs. Les femmes en saris, les hommes en kurtas se tiennent immobiles et droits et accompagnent leurs chants d’amples mouvements du bras droit. Ils reprennent des standards de Bollywood plus des chansons originales. J’ai particulièrement apprécié Silsila ye chahaat ka tiré du film Devdas. C’était parfait. La chanteuse était tout simplement excellente.
Et puis il y a les personnages principaux : Bharati, son père, son amoureux, son ami d’enfance (bien sur, il y a un ami d’enfance!) qui dansent des solos et enfin, le narrateur. Dans ce rôle Rahul Vohra (au cinéma vu dans Swades, dans le rôle de l’ami du héros, expatrié comme lui) est très bon. En fait c’est lui le personnage principal. il raconte l’histoire, explique l’Inde aux spectateurs, fait patienter entre deux grands ballets (quand les danseurs doivent aller se changer) en racontant de petites histoires humoristiques. Et tout cela dans un Français presque parfait.
Quand j’aurai dit qu’en plus de tout ce monde en action il y a un écran au fond de la scène qui montre des images de l’Inde, qui sert d’arrière-plan aux ballets, vous aurez compris que dans ce spectacle on ne sait pas où donner de l’oeil. A droite, à gauche, devant, derrière, il y a à voir de tous les côtés. Je n’ai pas regretté ma soirée.
Iain Pears, Le cercle de la croix, Pocket
Oxford, 1663. Le professeur Grove est retrouvé mort dans son appartement. L’enquête laisse penser qu’il a été empoisonné. Rapidement la rumeur publique accuse sa servante du crime. Elle est arrêtée, jugée et exécutée. Que s’est-il réellement passé ? Quatre témoins présentent à tour de rôle leur version des faits.
Le premier est Marco da Cola, gentilhomme vénitien qui a étudié la médecine par curiosité aux Pays-Bas et qui se trouve en Angleterre pour y régler des affaires familiales. A Oxford, Cola fréquente les scientifiques les plus en avance de leur temps: Robert Boyle, père de la chimie et Richard Lower, médecin et physiologiste. Son récit nous fait pénétrer dans une société où les idées bouillonnent. On pratique les dissections pour tâcher de comprendre le fonctionnement du corps humain, on s’interroge sur la circulation et le rôle du sang. Les hypothèses fusent, mélange d’intuitions géniales et de croyances naïves.
Le deuxième témoin est Jack Prestcott. Le père de ce jeune homme, intransigeant soutien du parti royaliste pendant la guerre civile (1642-1648) et la république de Cromwell (1649-1659) est mort en exil, accusé d’avoir trahit les siens. Jack, persuadé que son père a été calomnié, mène l’enquête pour prouver son innocence et trouver le véritable traître. Avec lui on découvre qu’une légère épuration a suivi la restauration monarchique de 1660 mais que certains qui avaient servi fidèlement Cromwell sont restés aux affaires sous Charles 2 tandis que des nobles qui s’étaient battus pour le roi ont été bien mal récompensés de leurs sacrifices. Les événements sont frais et les rancoeurs encore vivaces.
Le troisième témoin est le docteur John Wallis. Mathématicien psycho-rigide, fasciné par les chiffres, il joue aussi le rôle d’espion du gouvernement, décryptant les messages codés. Voyant des complots partout, il est persuadé que Cola est venu en Angleterre pour y accomplir de funestes desseins et cherche à percer son secret.
Arrivé aux trois-quarts du livre le lecteur ne sait plus trop que penser : on lui a présenté trois coupables potentiels et aucun n’est vraiment très convaincant. Surtout, chaque témoin analyse les événements auxquels il a assisté à l’aune de ses marottes et du coup les mêmes situations sont décrites différemment par chacun.
Enfin arrive le quatrième témoin, l’historien John Wood qui vient éclaircir tout cela et en même temps amener de nouveaux sujets de questions.
En plus de tout ce que nous apprenons sur l’Angleterre de cette époque, le talent de Iain Pears réside dans sa capacité à se mettre dans la peau de ses personnages. Chacun des quatre récits est rédigé à la première personne et sur un ton propre qui fait passer le mode de pensée et de fonctionnement de chaque personnage. Ce qui frappe c’est, malgré leurs différends et leurs différences, l’emprise de la religion sur ces esprits. Même les plus rationnels ne peuvent pas trouver d’argument plus irréfutable que : « C’est écrit dans la Bible ».
Un passionnant éclairage sur une époque et une société en train d’évoluer mais encore bien plongées dans les ténèbres.
Amit Chaudhuri, Une étrange et sublime adresse, Picquier
Un jeune garçon de Bombay, Sandeep, passe ses vacances à Calcutta chez son oncle et sa tante et ses cousins Abhi et Babla. L’étrange et sublime adresse du titre c’est celle de la maison de Calcutta que Sandeep découvre ainsi écrite dans un livre de classe de son cousin Abhi :
« Abhijit Das
17 Vivekananda Road
Calcutta (Sud)
Bengale Ouest
Inde
Asie
Terre
Système Solaire
Univers »
Dans cette maison où se retrouvent les membres de la famille élargie le temps coule doucement. Les adultes discutent et font la sieste, les enfants jouent entre eux. Le soir on monte sur la terrasse prendre le frais et observer les voisins :
« Un bambin apprenait à marcher : il avançait un pied hésitant et prudent puis effectuait un pas avec une conviction mélodramatique; l’autre jambe oubliait qu’elle était jambe et l’enfant, dérouté par son propre corps, s’affaissait comme un petit tas. Alors il se mettait à pleurer et ses larmes faisaient sourire sa grande soeur. Elle se penchait vers lui et le soulevait dans ses longs bras adorables. »
Il ne se passe rien de particulier mais tout le livre est empreint de poésie et de la nostalgie d’une enfance paisible et insouciante. C’est particulièrement bien écrit, les descriptions sont travaillées, utilisant des comparaisons imagées :
« Au démarrage, le moteur et la carrosserie déglinguée unissaient leurs voix en un grincement caverneux, comme un vieux qui balance une plaisanterie obscène en dialecte guttural tout en continuant de s’esclaffer. »
En bref c’est un régal à lire et c’est pourquoi je ne résiste pas au plaisir de citer un dernier passage :
« Calcutta est une ville de poussière. Quand on se promène dans ses rues, on voit sur les trottoirs des monticules de poussière hauts comme des dunes, où chiens et enfants restent assis à ne rien faire, tandis que des ouvriers en sueur défoncent le macadam à coup de pioches et de marteaux-piqueurs. Sans cesse on démolit les routes, soit pour la construction du nouveau métro soit pour tout autre raison obscure, comme le remplacement d’une canalisation qui ne marche pas par une autre qui ne marche pas mieux. Calcutta se met alors à ressembler à une oeuvre d’art contemporain dénuée de sens et de fonction, mais qui continue d’exister pour quelque raison esthético-ésotérique. Partout des tranchées et des tas de poussière donnent à la ville l’air d’avoir été pilonnée. Les vieilles maisons aux murs apaisés s’effritent en lente poussière, leurs portails jadis rutilants sont désormais rouillés. Du plafond des bureaux s’écaille la poussière; les bâtiments tombent en poussière, les routes se font poussière. Sans cesse, sous l’action arbitraire du vent, la poussière s’érige en formes nouvelles surprenantes, des formes sur lesquelles les chiens et les enfants restent assis à ne rien faire. Jour après jour, sans un murmure, Calcutta part en poussière, et jour après jour, Calcutta renait de sa poussière. »
Radhika Jha, L’odeur, Picquier
D’origine indienne Lîla est née et a grandi au Kenya. Quand le père de famille est tué, victime d’une émeute, la famille doit se disperser. Sa mère et ses deux jeunes frères sont accueillis chez un parent en Grande-Bretagne. Quant à Lîla, âgée de 18 ans, elle est envoyée chez le frère de son père, en banlieue parisienne.
Une période difficile commence alors pour Lîla. Sur le chemin de l’émancipation elle doit couper les liens avec sa famille, son oncle et sa tante qui l’utilisent comme domestique, sa mère qui l’oublie pour se remarier. Elle découvre l’attrait qu’elle exerce sur les hommes, des hommes pas toujours désintéressés.
Sa particularité est d’avoir un odorat particulièrement développé. Cette faculté est une bénédiction ou une malédiction. Bénédiction quand elle se met à la cuisine car les épices et les ingrédients lui parlent par l’odeur et elle sait sans goûter ce qu’il faut pour obtenir le plat parfait.
Malédiction dans ses périodes difficiles car alors elle ne peut littéralement plus se sentir. Elle a l’impression qu’elle pue et que tout le monde s’éloigne d’elle, dégoûté par cette odeur infecte :
« Mon odeur de pourri m’enrobe comme un linceul et fermente avec suavité. Je décide que mon corps pue plus fort qu’une benne à ordures. A l’inverse du camion à ciel ouvert où s’accrochent chaque jour les éboueurs, mon odeur reste bouclée à l’intérieur, en un lieu privé d’air et de lumière et filtre par tous mes pores comme un redoutable déchet chimique auquel personne ne veut toucher. Je sens ses relents d’épices tout autour de moi, agglutinés à l’air humide, et la puanteur d’aliments pourris s’accentue chaque fois que je prends une inspiration. »
Il faudra à Lîla rencontrer enfin des personnes qui l’apprécient pour elle-même pour comprendre que cette puanteur n’était qu’une barrière qu’elle érigeait entre elle et le monde et accepter de prendre en main sa vie.
Je pense que L’odeur retranscrit bien les sentiments et l’état d’esprit dans lequel peut se trouver une jeune fille de 18 ans, livrée à elle-même dans un pays étranger. Radhika Jha montre bien la difficulté d’accéder à l’indépendance quand on n’est pas entouré par des personnes bienveillantes.
Anne Pery, Half moon street, 10-18
Le cadavre d’un homme vêtu d’une robe verte et menotté est retrouvé dans une barque sur la Tamise. La mise en scène a été réalisée après la mort. Qui en voulait à Delbert Cathcart, un photographe talentueux au point de l’installer dans cette posture scandaleuse qui choque tous les témoins ?
En l’absence de sa femme en vacances en France, Thomas Pitt enquête avec le sergent Tellman dans le milieu du théâtre ou il croise des acteurs désireux de s’opposer à la censure qui menace leurs pièces.
La liberté d’expression doit-elle être totale s’interroge Anne Perry à travers ce roman ? Pour faire avancer les idées, peut-on tout dire et tout montrer, même la pornographie ou faut-il protéger les personnes les plus vulnérables par la censure ? Le dénouement apporte un élément de réponse brutal à ces questions.
Iain Pears, Le songe de Scipion, Pocket
En Provence, à trois époques différentes, trois hommes assistent à la chute de leur civilisation.
Manlius Hippomanes à la veille de la chute de l’empire romain, au moment où la Gaule est envahie par les barbares.
Olivier de Noyen, au début du 14° siècle ravagé par la peste noire.
Et Julien Barneuve en 1940, dans la France vaincue et occupée par les Allemands.
A ces trois périodes les Juifs sont persécutés, jugés responsables des malheurs du temps. Face au triomphe de la barbarie et des instincts bestiaux comment l’intellectuel doit-il réagir ? Peut-on pactiser avec l’ennemi dans le but de le civiliser ? Ce sont les questions que se posent ces trois hommes et auxquelles ils répondent en s’engageant avec plus ou moins de succès.
Dans ce roman où Iain Pears entrelace les destins de ses trois personnages l’humour qui m’avait réjouie dans la série des aventures de Jonathan Argyll et Flavia di Stephano fait défaut. Il faut dire que le sujet s’y prête moins sans doute. Le résultat en est une lecture parfois un peu rébarbative. Il faut s’accrocher au début pour entrer dans l’action qui est rarement trépidante. Cependant j’ai apprécié la description des conditions de vie à la fin de l’empire romain. Iain Pears sait de quoi il parle et cela donne envie d’en apprendre plus sur cette époque.
Javier Moro, Une passion indienne, Robert Laffont
La véritable histoire de la princesse de Kapurthala
1906 : le maharajah de Kapurthala, un état du nord de l’Inde, vient à Madrid pour y assister au mariage du roi Alphonse XIII. Dans un cabaret il remarque Anita Delgado Briones, une jeune danseuse de seize ans. Ebloui par sa beauté il commence une offensive de charme auprès de la famille à coup de cadeaux couteux. Les parents sont pauvres et se laissent impressionner, Anita est « vendue ». Elle même, intimidée par les attention d’un homme habitué à obtenir ce qu’il veut, de 18 ans son aîné, se convainc qu’elle est amoureuse.
Après un mariage civil rapide elle embarque pour l’Inde où elle va découvrir les quatre autres épouses de son mari et leurs enfants dont certains ont le même âge qu’elle. En plus de la jalousie des coépouses il lui faudra affronter le rejet du colonisateur britannique qui refuse de cautionner le mariage du rajah avec une Européenne. Anita est donc considérée comme une concubine et à peine tolérée aux réceptions officielles.
Petit à petit elle s’adapte cependant à cette vie globalement facile où elle joue le rôle de la favorite, évoluant dans un luxe inouï. En 1925 Anita quitte l’Inde de façon définitive, renvoyée par son mari à la suite d’un scandale.
A travers cette biographie Javier Moro retrace aussi l’histoire des derniers maharajah. Officiellement ils dirigent leurs états mais ceux-ci sont en fait des protectorats britanniques. Dépossédés de tout réel pouvoir ces princes immensément riches se consolent en menant un train de vie fastueux. Le mari d’Anita fait construire un château à la française sur ses terres. Eduqués dans des pensionnats anglais dès leur plus jeune âge ils se voient en despotes éclairés, capables de faire le lien entre l’orient et l’occident, d’apporter à leur peuple les bienfaits du 20° siècle mais ils continuent d’entretenir nombre d’épouses et de concubines dans la zenana.
Javier Moro évoque aussi les débuts de la colonisation britannique quand des Anglais, conquis par la civilisation indienne adoptaient les modes de vie locaux. A partir du début du 19° siècle les autorités britanniques mirent fin à ces pratiques, craignant qu’elles ne soient nuisibles à la consolidation de l’empire. Alors Indiens et Anglais ne se fréquentèrent plus que de loin.
C’est intéressant et cela donne envie d’en savoir plus sur cette période.
L’ensemble se lit facilement.
Iain Pears, Le jugement dernier, 10-18
Quatrième épisode des aventures de Flavia di Stephano et Jonathan Argyll à la poursuite des trafiquants d’oeuvres d’art.
Jonathan a accepté de convoyer de Paris à Rome un tableau qu’il doit apporter à son acheteur. Mais celui-ci, Arthur Muller, semble déçu par l’oeuvre et propose à Jonathan de le revendre pour lui. Le lendemain Muller est retrouvé assassiné après avoir été torturé. A la poursuite des meurtriers Flavia et Jonathan vont découvrir que cette affaire prend ses racines à l’époque de l’occupation allemande de la France, des persécutions antisémites et de la résistance. 50 ans après certains ont encore des choses à cacher et le bras long ce que montre l’insistance de la police française à mettre des bâtons dans les roues de nos héros.
Iain Pears, L’affaire Bernini, 10-18
Ce troisième épisode des enquêtes de Jonathan Argyll et Flavia di Stephano se déroule aux Etats-Unis où Jonathan qui travaille pour le marchand d’art Edward Byrnes a accompagné un tableau vendu à un millionnaire californien. Hélas le client est assassiné et un buste en marbre attribué au Bernin disparaît. Comme il y a tout lieu de croire que le buste était sorti en fraude d’Italie, Flavia est dépêchée sur place pour participer à l’enquête.
On retrouve tous les éléments qui font la qualité de cette série : humour, rebondissements, découverte du milieu de l’art et de ses magouilles. Conservateurs de musées, marchands d’arts et collectionneurs semblent souvent prêts à fermer les yeux sur des irrégularités pour acquérir l’oeuvre convoitée.
Stefanie Zweig, Une enfance africaine, J’ai lu
En 1938 la famille Redlich, des Juifs allemands, fuient leur pays pour se réfugier au Kénya. Pour les parents, Walter, ancien avocat et sa femme Jettel, le changement d’habitudes est rude. Ils ont quitté une vie facile pour s’occuper d’une ferme isolée. Contraints à de trop fréquents tête à tête, travaillés par l’angoisse quant au sort de leurs parents restés en Allemagne, ils se réfugient dans la nostalgie et les souvenirs d’un passé forcément plus heureux.
Par contre, pour leur fille Regina, âgée de six ans à son arrivée au Kénya, la rencontre avec l’Afrique et le boy Owuor est une révélation:
« La peau d’Owuor exhalait un parfum merveilleux, une senteur de miel qui chassait la peur et qui métamorphosa d’un coup une petite fille en grande personne. Regina ouvrit grand la bouche pour mieux absorber cette odeur magique qui débarassait le corps de la fatigue et des douleurs. Elle sentit soudain qu’elle devenait forte dans les bras d’Owuor et elle s’aperçut que sa langue avait appris à voler. »
Regina qui était jusque là une enfant timide et réservée s’épanouit en liberté à la ferme. Elle apprend les langues des peuples des environs : Swahili, Jaluo, Kikuyu. Owuor lui enseigne le mode de pensée de son peuple. Elle mûrit rapidement, devenant celle qui doit soutenir et consoler ses parents.
L’auteur est partie de sa propre enfance pour écrire ce bon roman autobiographique. On découvre ainsi qu’il existait une petite communauté de Juifs réfugiés au Kénya dans les années 30. La plupart d’entre aux étaient des intellectuels qui avaient du se reconvertir dans des métiers manuels et les conditions d’existence n’étaient pas roses. Dix ans après leur arrivée très peu maîtrisaient correctement l’Anglais alors que leurs enfants, scolarisés dans les établissements de la colonie britannique, avaient désappris l’Allemand.
Stefanie Sweig écrit dans un style vivant et imagé. Les descriptions des paysages et des sentiments utilisent des comparaisons originales et bien vues.