Raoul Thibaut de Mézières est conseiller du Président de la République Armand Fallières. Ce n’est pas que Raoul soit vraiment républicain mais dans la noblesse on sert la France. En cette année 1910 on parle de nommer Marie Curie membre de l’académie des sciences. Il est question aussi qu’elle reçoive un second prix Nobel. Ces éventualités contrarient beaucoup l’extrême-droite nationaliste. Car Marie Curie est femme, elle est étrangère. Et ne serait-elle pas juive aussi, un peu?
Alors certains commencent à murmurer que la mort accidentelle de Pierre Curie, quatre ans auparavant, pourrait bien ne pas être un accident. Et s’il avait été assassiné ? Et s’il avait été poussé au suicide ? En toute discrétion Raoul doit mener l’enquête. La République veut savoir si elle peut faire de Marie la sainte laïque dont elle a besoin ou si ce choix risque de se retourner contre elle.
Je n’ai pas beaucoup apprécié ce premier épisode d’une nouvelle série de la collection Grands détectives. Je n’ai pas trouvé le héros très attachant. D’un côté c’est un progressiste convaincu que les femmes sont aussi capables que les hommes et intéressé aux découvertes techniques sans s’aveugler sur leurs dangers potentiels. Ca devrait être plutôt sympathique. Mais c’est aussi quelqu’un d’un peu trop imbu de sa classe et qui regarde le peuple de haut. Chacun à sa place et c’est bien comme ça. Par ailleurs l’auteur s’amuse à mettre dans la bouche de ses personnages des prémonitions de ce que sera l’avenir. « Je fais et je défais les gouvernements, mais je n’en ferai jamais partie. » dit la cousine de Raoul. « Peut-être, un jour, sera-ce une fille de Marie Curie ! » J’ai trouvé ça plutôt agaçant. Ce qui m’a le plus intéressé c’est l’ambiance politique de cette époque, les intrigues de la presse d’extrême-droite.