Moïse Maïmonide est né au 12° siècle dans la Cordoue musulmane. Fils aîné du rabbin Maimon il aurait du se consacrer à la religion comme lui mais il s’oppose à son père et se tourne vers la médecine. Il est d’abord l’élève d’Ibn Roschd (Avéroès : « on disait de lui qu’il ne dormait que quatre heures par nuit, et qu’il avait déjà lu tous les livres »). Cordoue est prise par les Almohades intégristes, les non-musulmans ne sont plus tolérés, il faut se convertir ou partir. C’est le début pour la famille Maimon d’une errance qui les conduit à Tolède, Akko, le Caire, Fez.
Le médecin de Cordoue se présente comme une longue lettre que Maïmonide, au soir de sa vie, écrit à un disciple et ami et dans laquelle il expose ses pensées et essaye de démêler ses motivations. Par quelle voie atteindre dieu ? En se coupant des hommes ou en se mêlant à eux ?
J’en ai trouvé la lecture plaisante mais je regrette qu’il y ait assez peu d’informations sur la carrière de médecin de Maïmonide. Ca n’était pas le sujet en fait mais c’est ce que j’attendais.
En 2001 Henry Louis Gates jr., américain spécialiste en études afro-américaines, acquiert dans une vente aux enchères le manuscrit de l’Autobiographie d’une esclave. Ce document est une rareté pour plusieurs raisons. S’il s’avère qu’il a bien été écrit par une esclave évadée, comme l’auteure se présente, il serait le premier roman écrit par une ancienne esclave. Par ailleurs ce manuscrit n’ayant jamais été publié n’a pas été retouché par un éditeur à la différence des textes écrits par des anciens esclaves que l’on possédait jusqu’à présent. Il permet donc de juger du niveau d’alphabétisation et de culture de l’auteure, sans doute autodidacte. Henry Louis Gates jr. mène donc l’enquête pour authentifier le manuscrit. Analyse chimique du papier et de l’encre, graphologie, recherches historiques pour retrouver trace des personnages cités, toutes les pistes sont explorées. Le résultat est la conviction que l’auteure est bien celle qu’elle dit être même si elle écrit sans doute sous un pseudonyme. Tout ceci est présenté dans une longue préface très intéressante.
Contrairement à ce que son titre peut laisser penser Autobiographie d’une esclave est en fait un roman. Hannah Crafts s’appuie sur son expérience personnelle mais elle s’inspire aussi de ses lectures, notamment des romans gothiques, et le résultat est très romanesque. La narratrice, Hannah, raconte son histoire depuis son enfance (comment elle a appris à lire malgré l’interdiction) jusqu’à son évasion réussie en passant par ses différents propriétaires. C’est une esclave de la maison. Elle reste près de sa maîtresse, lui sert de femme de chambre et ne travaille pas aux champs. Ce sont des conditions de vie matériellement plus facile et c’est donc ce cadre qui est décrit.
Hannah est très pieuse et s’efforce en toutes circonstances d’être une bonne chrétienne. Dans les moments difficiles de sa vie elle est soutenue par l’idée que son dieu veille sur elle. A la fin du roman les méchants sont punis et les bons récompensés d’une façon qui doit prouver l’existence d’une justice divine.
Enfin l’auteure affirme un jugement très critique sur l’esclavage et ceux qui le soutiennent. A propos d’une jeune esclave qui vient de se suicider après avoir tué son nourrisson : « Un léger spasme, un frisson convulsif, et elle était morte. Morte, Votre Excellence, président de cette république. Morte, messieurs les sénateurs si graves, qui savez faire preuve d’une telle éloquence pour parler des pensions et des torts de l’armée. Morte, messieurs les ministres du culte, qui glosez sans fin parce que les pauvres qui n’ont pas un seul instant de loisir les autres jours osent lire le journal le dimanche, et qui pourtant soutenez ou approuvez les lois permettant de telles scènes de malheur. »
J’ai trouvé cette lecture très intéressante et ça m’a donné envie de relire des témoignages d’esclaves que j’avais déjà lus il y a bien longtemps.
Laila, une jeune afghane, est née à Kaboul le jour de la prise de pouvoir des communistes, en 1978. Elle grandit dans une famille traumatisée par le départ des deux fils aînés au djihad mais heureusement elle a son ami Tariq dont elle est inséparable. En grandissant l’amitié de Tariq et Laila se transforme en amour, cependant, à 14 ans, elle se voit obligée d’épouser un homme de 60 ans et qui a déjà une femme, Mariam, beaucoup, plus jeune que lui elle aussi. Au départ Mariam traite Laila avec rudesse puis les deux femmes découvrent qu’elles peuvent s’unir contre la violence de leur mari.
Après Les cerfs-volants de Kaboul c’est encore une histoire terrible que Khaled Hosseini nous raconte là. Les deux principaux personnages féminins sont les victimes de la violence masculine, encore amplifiée par l’arrivée au pouvoir des talibans. L’auteur montre aussi que quand les victimes cessent de se considérer comme telles, elles peuvent prendre en main leurs vies, même dans des circonstances dramatiques. Les bouleversements subis par l’Afghanistan depuis 30 ans forment la trame de ce roman. Les événements sont rappelés simplement, ce qui est bienvenu. J’ai bien aimé.
Ecrit en 1937 par Kurban Saïd alias Lev Nussimbaum dont je viens de lire la biographie, Ali et Nino est l’histoire d’amour de Ali, un musulman chiite et de Nino, une chrétienne géorgienne. Cela se passe à Bakou en Azerbaïdjan, avant, pendant et juste après la première guerre mondiale. Ali et Nino se connaissent et sont amoureux l’un de l’autre depuis leur adolescence. Bien sur ils ne sont pas de la même religion ce qui gêne un peu leurs proches mais ce n’est pas un obstacle majeur à leur union.
Ils connaissent les difficultés classiques des couples mixtes. Elle a eu une éducation européenne, lui orientale : elle mange à table avec une fourchette, lui par terre avec la main et chacun pense que ce sont ses façons qui sont les plus raffinées. Mais ils sont jeunes et ils s’aiment ce qui leur permet de surmonter beaucoup de choses. Par contre les événements qui frappent leur pays à la fin de la guerre et à cause de la révolution russe vont les toucher durement.
J’ai plutôt apprécié ce roman bien écrit et agréable à lire. Il y a de belles descriptions et une pointe d’humour pince sans rire. Après L’orientaliste, c’est un nouveau regard porté sur l’Azerbaïdjan, pays que je viens de découvrir, et son histoire mouvementée à cette époque.
Le narrateur est Amir, né en 1963, Afghan réfugié aux Etats-Unis, écrivain. Dans les années 1970 quand Amir était enfant, à Kaboul, son père était alors un riche commerçant, protecteur admiré de tout son entourage. Amir avait pour camarade de jeu Hassan, jeune serviteur Hazara. Les Hazaras sont une ethnie afghane d’origine mongole. Ils ont les yeux bridés et le nez plat. Ils sont par ailleurs chiites. Pour ces raisons ils sont méprisés et condamnés aux basses tâches. Hassan suivait partout Amir, l’aimait et le protégeait contre les méchants garçons du quartier. Mais quand Amir a la possibilité de rendre la pareille, il laisse Hassan se faire agresser puis met fin à leur relation. Des années plus tard la possibilité lui est donnée de se racheter.
J’ai beaucoup aimé ce roman, très mélodramatique, il faut le dire. Tous les malheurs qui peuvent frapper quelqu’un touchent Hassan et sa famille. En même temps cela se passe en Afghanistan, pays sur lequel d’immenses malheurs se sont abattus dans la période concernée (années 1970- 2001). Quand le narrateur retourne à Kaboul à l’été 2001, après 20 ans d’absence, il découvre une ville ravagée. Sous la violence délirante des talibans les valeurs ont changé. Un directeur d’orphelinat vend à l’occasion un enfant (à des talibans pédophiles) pour pouvoir nourrir les autres. Ses interlocuteurs sont d’abord choqués et horrifiés puis obligés d’admettre qu’il n’y a pas d’autre solution.
L’autre intérêt du roman ce sont les difficiles relations entre Amir et son père. Depuis son plus jeune âge Amir se sent mal aimé. Il a l’impression que le garçon timoré qu’il est déçoit son père qu’il voit comme un héros qui n’hésite jamais à affirmer ses convictions. Il cherche l’affection de celui-ci par tous les moyens. Devenu adulte il découvre finalement que son père avait ses failles comme tout être humain. Son retour à Kaboul est aussi l’occasion de regagner son estime de soi.
Un auteur que j’ai eu plaisir à découvrir. J’envisage de lire son autre roman très prochainement. J’ai vu qu’il était aussi à ma bibliothèque.
Paru en 1893, En famille est un des grands plaisirs de lecture de mon enfance. C’est un ouvrage que j’ai eu du mal à retrouver mais que j’ai finalement déniché chez des bouquinistes, les deux tomes chacun chez un éditeur différent. Et en plus ils se suivent, le dernier chapitre du tome un est le premier du tome deux. Moment de déception cependant quand je découvre à la première page du tome deux : « adaptation de Thérèse Lannes ». De quoi s’agit-il ? Le chapitre en double me permet d’y répondre : de supprimer un mot dans une énumération, une ou deux répliques dans un dialogue. Rien dont on ne peut se passer mais en même temps rien qu’un jeune lecteur n’aurait pu affronter. Je ne vois vraiment pas l’intérêt de ce genre de procédé.
Bon, de quoi ça parle ? Après la mort successive de ses deux parents à six mois d’intervalle, Perrine se retrouve orpheline à 12 ans. Seule à Paris elle doit gagner Maraucourt, au nord d’Amiens, pour y faire la connaissance de son grand-père, un riche industriel qui chassât autrefois son fils. Quel point de départ pathétique ! Mais Perrine est une battante et elle avance vers son but sans s’apitoyer sur elle-même. Voilà qui était bien pour plaire à la fillette que j’étais : une vraie héroïne féminine. Et puis, arrivée à Maraucourt, Perrine se loge dans une aumuche, une cabane de chasse délaissée située sur un îlot de la rivière locale. Elle franchit le bras d’eau en sautant à la perche, elle y vit comme un Robinson, elle se fabrique de la vaisselle avec de vieilles boîtes de conserve, des espadrilles en tressant des joncs. C’est tout cela qui m’a fait rêver et que je retrouve avec plaisir aujourd’hui.
Ce que je découvre maintenant c’est la peinture de certains aspects de la France de la fin du 19° siècle. Rapidement au début il y a la description des petits métiers de Paris : chiffonnier, chanteuse des rues, cordonnier. Ensuite, surtout, Hector Malot nous présente le tissu industriel de ce coin de la Picardie, les conditions de vie des ouvriers, le travail des enfants. Pour cela il a mené l’enquête sur place et s’est inspiré pour les usines de jute de Vulfran Paindavoine à Maraucourt des entreprises Saint Frères à Flixecourt.
Enfin il y a la morale de l’époque qui fait mon régal. Après avoir gagné le coeur de son grand-père Perrine le convainc que : « n’être que juste, c’est être injuste ». Il devient alors un bon patron paternaliste, fait construire pour ses ouvriers une crèche, un hôpital, des logements salubres et à bon marché, un jardin public.
Une lecture qui m’a fait autant plaisir aujourd’hui qu’il y a 35 ans.
Frédérique est professeure de collège, elle vit avec son fils et est séparée de son mari qu’elle voit souvent, pour une soirée, pour des vacances, pour une nuit. Frédérique n’est pas satisfaite de sa vie ou plutôt de l’image de sa vie, de ce qu’elle imagine que les autres peuvent penser d’elle. Elle se voudrait plus originale, plus riche, plus mystérieuse, qu’on se souvienne d’elle. Comme une sorte de Mme Bovary, Frédérique voudrait une vie différente. Quoi d’autre ? Elle ne sait pas. Elle semble insatisfaite par nature.
Un jour, par hasard, elle découvre le casino, la roulette. Elle croit qu’elle a trouvé ce qui lui permettra d’être moins banale. Elle va claquer son argent comme si elle n’en avait rien à faire, dans une volonté de flamber pour se sentir exister. C’est aussi à son éducation qu’elle dit merde : « Sa mère, de son vivant, avait l’habitude de compter en nouveaux francs ce qu’elle possédait, réservant l’usage des anciens, par goût de la jérémiade, à ce qu’on lui extorquait : elle se plaignait que la Sécurité sociale remboursât 400 francs une prothèse auditive qui lui en avait coûté 100 000. »
Un peu en panne de lecture depuis deux semaines, j’ai commencé et laissé tomber plusieurs ouvrages dont je ne sais pas si je les reprendrai. Emmanuel Carrère est une valeur sure pour moi, je pensais bien aller au bout. Ce n’est pas celui de ses livres que j’ai préféré mais je ne me suis pas ennuyée. En suivant Frédérique dans sa course vers quoi ? la tension augmente et on se demande bien comment cela va finir. En même temps c’est la question du sens de la vie qui est posée. Qu’est-ce qu’une vie réussie ? Et la mienne, qu’a-t-elle d’original, qu’en restera-t-il à la fin ? Quant à moi je crois que la trace qu’on peut laisser passe par les relations humaines. L’engagement pour progresser soi-même et aider les autres dans leur progression.
En janvier 1993 Jean-Claude Romand assassine sa femme, ses enfants, ses parents puis tente de se suicider. L’enquête montre rapidement que cet homme qui se présentait comme un chercheur à l’OMS mentait à tous depuis 18 ans. Quand il disait qu’il allait travailler à Genève il passait en fait ses journées dans un café, dans sa voiture sur un parking ou à errer dans les bois. Emmanuel Carrère décide d’approfondir cette histoire, il veut comprendre comment un tel drame a été possible. Il prend contact avec Romand, assiste à son procès, rencontre d’autres protagonistes.
Se pencher avec Emmanuel Carrère sur l’âme de Jean-Claude Romand c’est comme se retrouver au bord d’un gouffre sans fond : fascinant et effrayant. On pourrait craindre du voyeurisme dans l’intérêt pour cette affaire particulièrement douloureuse. Il n’en est rien. Emmanuel Carrère traite avec respect les personnes qu’il cite. Pas de jugement à l’emporte-pièce, il tâche de comprendre les motivations de chacun sans pour autant prendre pour argent comptant tout ce qu’on lui raconte. J’ai retrouvé ici la façon de procéder qu’il a utilisée ensuite dans D’autres vies que la mienne. Au final Emmanuel Carrère dresse un portrait fin et convainquant de l’assassin. Voilà un livre qui m’a impressionnée, par le personnage qu’il décrit et par la façon de le faire. Bravo !
Ce roman existait dans une vieille édition dans la maison de campagne de mes parents. Je l’ai lu étant enfant et j’en ai gardé un souvenir émerveillé et en même temps un sentiment de frustration car il manquait la fin (c’était une édition en deux tomes, je crois, et il n’y avait que le tome un). De l’histoire il ne me restait pas grand chose, seulement qu’il était question d’une enfant trouvée élevée par des paysans. Et voilà que j’apprends chez Pimpi qu’on peut encore lire La colline aux gentianes aujourd’hui et en entier en plus ! Je me suis ruée chez le libraire le plus proche et je l’ai pas regretté.
Donc Stella Sprigg est bien une enfant trouvée recueillie par de braves gens et élevée comme leur fille. Elle apprend cela à l’âge de dix ans. Après l’explosion d’un bateau on l’a retrouvée serrée étroitement dans les bras de sa mère morte, femme que personne n’a pu identifier. Au moment où Stella découvre ses origines elle fait aussi la connaissance de Zachary, un déserteur de quinze ans. Orphelin, descendant de la petite noblesse irlandaise, il s’est embarqué comme midship sur le vaisseau d’un oncle mais l’a fuit car les conditions de vie à bord étaient trop dures. Tout cela se passe dans le Devon au début du 19° siècle, à un moment où l’Angleterre redoute une invasion de Napoléon. Entre les deux enfant l’amitié est immédiate, comme la reconnaissance de deux âmes enfin réunies.
Dans ce roman il ne se passe pas grand chose en fait et en tout cas rien que de très attendu à part une ou deux péripéties. L’intérêt est ailleurs, dans la description de la nature et des joies simples de la vie campagnarde. Stella aime et respecte toute forme de vie, elle parle aux animaux et aux arbres de la ferme qu’elle a baptisés de prénoms généralement tirés de la Bible.
En effet toute l’histoire est très empreinte de la présence du divin car célébrer la nature, c’est célébrer son créateur. Les personnages sont tous de fervents chrétiens s’opposant parfois sur catholicisme ou anglicanisme mais on comprend que au fond ce ne sont pas ces différences qui sont importantes. Derrière le christianisme survit encore l’antique foi païenne, la croyance aux fées et au petit peuple. L’important c’est vraiment la communion de tout ce qui vit. Stella et Zachary sont eux-mêmes comme la réincarnation d’un couple d’amoureux légendaire qui renait à travers les temps. Personnellement je ne suis pas croyante mais cette religiosité ne me gêne pas car elle est aussi une morale de vie à laquelle je peux adhérer.
Je remarque enfin que si chacun à droit au respect certains sont quand même supérieurs aux autres. Stella la première n’est évidemment pas une fille de paysans. Son sérieux, sa soif d’instruction, son raffinement, son apparence physique même signent la haute naissance et lui attirent la sympathie de ses semblables. Je n’adhère absolument pas à ce genre de théorie mais finalement son côté daté participe aussi à l’intérêt du livre pour moi. Ca a, je dirais, un côté exotique. Pour toutes ces raisons La colline aux gentianes m’a beaucoup plu.
Le narrateur est un journaliste de Delhi qui tente de faire survivre le magazine d’investigation qu’il a monté avec un associé. Un jour, il apprend par la télé qu’on vient d’arrêter cinq hommes qui avaient été engagés pour l’assassiner. Petit à petit, sans l’avoir cherché, il découvre les existences de ces cinq hommes et les circonstances qui ont fait d’eux des repris de justice.
Tous ont connu la violence depuis leur enfance. Violences des propriétaires terriens à l’encontre des paysans de caste inférieure. Violences inter-religieuses et violences policières. Violence quotidienne de la vie des enfants des rues de la gare de Delhi qui retrouvent des souvenirs de chaleur familiale en sniffant du Tipp-Ex. Ce sont toutes les plaies de l’Inde contemporaine qui nous sont présentées là, couronnées par celle qui leur permet de s’épanouir : la corruption généralisée.
Le résultat est prenant, triste et noir. L’auteur ne laisse aucune place à l’espoir. Dans ce monde c’est chacun pour soi même chez les privilégiés : le narrateur est un personnage peu sympathique, très méprisant pour toutes les personnes qu’il fréquente, même ses proches. Le seul à trouver grâce à ses yeux est son guru sans l’avis duquel il ne prend aucune décision.