Quand Tahir Shah était enfant, en Angleterre, un étrange visiteur se présenta un jour à la porte de la maison familiale. C’était Hafiz Jan, gardien héréditaire de la tombe de l’arrière-arrière-arrière-grand-père de Tahir Shah, Jan Fishan Khan. Hafiz Jan était versé en art de l’illusion et, avant de s’en retourner en Inde, il en enseigna les rudiments au jeune Tahir Shah.
Vingt ans plus tard, à la fin des années 1990, Tahir Shah décide de poursuivre cet enseignement et part à la rencontre de Hafiz Jan, au nord de Delhi. Mais Hafiz Jan a, depuis leur précédente rencontre, renoncé à exercer la magie et adresse Tahir Shah à celui qui fut son maître et qui habite à calcutta : Hakim Feroze. Auprès de ce dernier Tahir Shah va entamer une formation particulièrement difficile. A l’issue de celle-ci il va partir pour un voyage d’études vers le sud de l’Inde à la rencontre des sadhus, des mages et des sages. C’est aussi l’occasion pour lui de croiser les gens du peuple des villes et des campagnes.
Ainsi à la gare d’Howrah à Calcutta : « Elle n’a peut-être pas la bizarre splendeur indo-gothique du terminus Victoria de Bombay, mais l’incroyable marée humaine qui l’occupe en permanence ne peut qu’engendrer une fascination immédiate -et persistante. Dans cette cohue où ceux qui l’oseraient pourraient à peine bouger -mais où, comme dans un gigantesque jeu de chaises musicales sans musique ni chaises, les centaines de personnes assises sur le sol s’efforcent de ne pas se lever sous peine de perdre immédiatement leur place- se pressent épaule contre épaule des personnages de tous les genres, exerçant toutes les sortes d’activité -ou d’inactivité. Il y a là des marchands de fleurs brandissant d’épais bouquets de lys, un dentiste armé du davier qui constitue son matériel unique et éminemment transportable, un groupe de pèlerins Jains avec des masques de carton blanc, cinquante écoliers faisant la chasse aux mégots abandonnés, une portée de chatons délaissés par leur mère, soixante porteurs en turban, un mendiant aveugle accompagné d’un singe infirme, un sadhu adorateur de Kali avec un sabre trempé dans la peinture rouge… »
Tahir Shah écrit dans un style facile à lire, vivant et plein d’humour. J’ai bien aimé.
Anita Nair, Les neuf visages du coeur, Picquier
Radha et Shyam sont mariés mais ne sont pas heureux ensemble. Malentendus, non-dits et ressentiments se sont installés entre eux. Elle qui a toujours vécu dans le confort méprise son goût pour l’argent et son désir d’arriver. Lui croit qu’en la couvrant de cadeaux elle l’aimera enfin.
Arrivent Chris et son violoncelle. C’est un Anglais qui vient séjourner dans ce coin du Kérala pour interviewer l’oncle de Radha, un célèbre danseur de kathakali. Entre Chris et Radha, l’attirance est immédiate.
Le quatrième personnage c’est Koman, l’oncle, qui observe l’échec du mariage de sa nièce et qui raconte sa vie à Chris et Radha, se livrant plus qu’il ne l’avait jamais fait auparavant.
Le roman est divisé en neuf chapitres représentant chacun un des neuf rasas, sentiments que l’acteur de kathakali fait naître chez le spectateur par ses expressions. Chaque chapitre est lui-même découpé en quatre parties. D’abord une suite de narrateurs, Radha, Shyam et Koman qui se succèdent pour décrire les événements qu’ils traversent tels qu’ils les ressentent. Puis Koman qui raconte un épisode de sa vie passée.
Je n’ai pas été enthousiasmée. J’avais beaucoup mieux aimé Compartiment pour dames. Néanmoins cela m’a donné envie de voir un spectacle de kathakali.
Sarat Chandra Chatterjee, Devdas, Les belles lettres
L’histoire de l’amour impossible de Devdas et de Parvati. Devdas est un enfant gâté, habitué à avoir tout ce qu’il veut. Il est le fils du chef du village. C’est un galopin qui sèche l’école et tape sur sa petite voisine, Parvati, de sept ans sa cadette. Ils grandissent ensemble. Parvati est issue d’une famille plus modeste que celle de Devdas, bien que de haute caste elle aussi.
Quand Parvati atteint l’âge de treize ans il devient urgent de la marier. Pour elle, il ne fait aucun doute qu’elle est destinée à Devdas mais la mère de celui-ci refuse cette mésalliance et Devdas ne veut pas s’opposer aux souhaits de ses parents. Par dépit, Parvati accepte d’épouser un riche veuf de plus de quarante ans. C’est au moment où il la perd que Devdas comprend qu’il aime Parvati. Il tente alors de noyer son chagrin dans la boisson.
Ce roman écrit en 1917 est traduit du Bengali. De tous les livres que j’ai lu sur l’Inde, c’est le premier à avoir été écrit dans une langue indienne. Les auteurs contemporains écrivent souvent en Anglais. Sarat Chandra Chatterjee est un auteur classique en Inde et le premier écrivain indien à avoir vécu de ses oeuvres.
Devdas est facile à lire, écrit dans un style simple. L’auteur nous montre des personnages dont toutes les actions sont guidées par « ce qui se fait » et la crainte du qu’en-dira-t-on. Plus que l’amour, la honte est le sentiment qui revient fréquemment et on sent tout le poids d’une société traditionnelle sur les individus.
Depuis sa parution en Inde, Devdas a été adapté neuf fois au cinéma dont la denière en 2002 avec Shahrukh Khan et Aishwarya Rai dans les rôles principaux. C’est un film de Sanjay Leela Bhansali.
Etant donné qu’il ne se passe pratiquement rien dans le livre il a bien fallu, pour durer trois heures, trouver un peu d’action. Aussi les péripéties ont été dramatisées, ce qui donne un résultat furieusement romantique. L’accent est mis sur l’amour qui ne meurt jamais.
Ce que j’apprécie particulièrement dans le film c’est la musique de qualité, les chants et les danses. Je ne me lasse pas de me repasser la bande originale. Enfin je dirai que les costumes sont superbes et qu’avec Shahrukh Khan dans le rôle du héros on en arriverait presque à trouver sympathique cet enfant gâté de Devdas.
Catherine clément, Promenade avec les dieux de l’Inde, Editions du Panama
Catherine Clément a fréquenté régulièrement l’Inde, elle y a vécu cinq ans et elle nous raconte ici quelques unes des aventures des 300 millions de dieux de ce pays.
Un exemple : Shiva a une femme dans les cheveux. C’est Ganga, la déesse du Gange. Voici son histoire : un roi avait deux femmes et pas d’enfant. Il prie Shiva de lui en accorder. La première femme a un fils et la deuxième 60 000. Quand ces 60 000 fils sont grands le roi les charge de surveiller un cheval sacré mais ils le perdent. Quand ils retrouvent le cheval celui-ci est en train de paître près d’un sage en méditation. Les 60 000 frères insultent le sage. Hélas, c’était Vishnou qui les carbonise aussitôt d’un seul coup d’oeil.
Le fils du premier fils obtient la promesse de faire renaître ses oncles. Pour cela il faut purifier leurs cendres dans un fleuve sacré. C’est là que Ganga accepte de descendre sur terre et, pour éviter qu’elle ne fasse trop de dégâts dans sa chute, Shiva la fait glisser dans sa chevelure.
Au cours de cette promenade nous rencontrons des dieux qui se battent entre eux, des enfants qui poussent comme des plantes, un dieu vivant… et plein d’autres choses merveilleuses. Catherine Clément résume aussi le Mahabharata et le Ramayana, ces deux grands mythes indiens.
C’est amusant et la lecture est facile. Ce livre est adapté d’une série d’émissions diffusées sur France Culture en 2004 et rédigé dans un style parlé, vivant. La petite critique que j’ai à faire c’est que Catherine Clément pose beaucoup de questions, n’y répond pas toujours et m’a laissée parfois sur ma faim. Pour dire vrai elle ne prétend pas faire oeuvre de spécialiste mais plutôt se comporter comme une Indienne : être de parti pris et annoncer ouvertement ses préférences.
Vikas Swarup, Les fabuleuses aventures d’un Indien malchanceux qui devint milliardaire, Belfond
Le jeune Ram Mohammad Thomas, serveur de restaurant de 18 ans, a gagné au jeu télévisé Qui Va Gagner un Milliard (de roupies) ? Il a répondu juste aux douze questions posées. La production soupçonne aussitôt une tricherie : comment un enfant des rues qui n’est jamais allé à l’école pourrait-il avoir une telle culture générale ? Ram est arrêté par la police et torturé pour lui faire avouer son truc. Heureusement pour lui, il est tiré de ce mauvais pas par l’avocate Smita Shah qui l’emmène chez elle. Là Ram lui raconte sa vie et lui explique comment il a pu gagner.
Au cours de son existence mouvementée entre Delhi et Bombay en passant par Agra, il a exercé de nombreux métiers et rencontré de nombreuses personnes. Il a été domestique chez une actrice vieillissante de Bollywood et chez l’attaché militaire d’Australie en inde. Il a travaillé comme barman et comme guide pour les touristes du Taj Mahal. Il a habité le plus grand bidonville de toute l’Asie. Il a échappé de justesse à un trafiquant d’enfants qui voulait lui crever les yeux. Il est tombé amoureux d’une prostistuée.
Ram Mohammad Thomas raconte à Smita comment toutes ces rencontres et toutes ces expériences lui ont permit de répondre aux questions posées.
A travers la vie aventureuse de son personnage Vikas Swarup nous présente l’Inde pauvre et misérable, celle des enfants abandonnés, celle des petits métiers, celle où survivre est un combat. C’est plutôt plaisant et facile à lire mais je n’ai pas vraiment été accrochée. J’ai trouvé que cela manquait d’épaisseur.
Lavanya Sankaran, Le tapis rouge, Mercure de France
Dans ce recueil de huit nouvelles nous rencontrons la bourgeoisie de Bangalore. Bangalore est connue comme la Silicon valley indienne. Là vivent des jeunes gens issus de familles riches ou plus moyennes mais qui ont pu leur payer des études aux Etats-Unis. Ils sont informaticiens, sortent avec leurs amis, boivent et fument. Ils sont tiraillés entre leur désir de modernité et la tradition à laquelle les rattachent leurs parents.
Dans Alphabet, Priyamvada une jeune fille élevée aux Etats-unis retourne en Inde pour la première fois depuis son enfance alors qu’elle a une vingtaine d’années. C’est l’occasion pour elle de réviser ses idées reçues sur le pays de ses parents et d’enfin comprendre les choix de son père.
Café de Mysore nous raconte un épisode important de la vie de Sita. Profondément perturbée depuis son enfance par le suicide de son père, Sita est une jeune femme introvertie, brillante professionnellement mais n’osant pas se mettre en avant. La trahison d’un collègue la décide enfin à ne plus se laisser marcher sur les pieds.
Tara, l’héroïne de Birdie num-num, est revenue en Inde, chez ses parents pour les besoins de ses études. A 27 ans elle se sent bien éloignée des préoccupations de sa mère qui a hâte de la marier. Les relations sont tendues entre les deux femmes qui se retrouveront pourtant autour d’un sari dans un chassé-croisé des générations :
« Tara enlève son jean, et sa mère drape le sari autour d’elle et entre ses jambes, et pour finir arrange le thaleippu, le bout décoratif, autour de sa taille. Sa longue chevelure est ramenée en arrière et nouée prestement sur sa nuque. Elle s’approche lentement du miroir en pied, la réticence le disputant à la curiosité en elle.
Soixante-dix années se sont volatilisées, et elle contemple fascinée son reflet. Elle a été métamorphosée en sa grand-mère.
Sa paati, dans tout l’éclat de sa jeunesse et pleine de vie, lui sourit gaiement dans le miroir.
Et derrière elle, sa mère, sa fille, sourit aussi. »
C’est finement observé et bien écrit. On est souvent à la croisée entre l’envie d’aller de l’avant et la nostalgie du passé. Il y a aussi de l’humour. Lavanya Sankaran jette un regard tendre sur ses personnages.
Anne Perry, Le voyageur de Noël, 10-18
Noël 1850. Judah Dreghorn, juge respecté dans la région des lacs en Angleterre est accusé de corruption par Ashton Gower qui sort de prison après onze ans d’incarcération. Gower prétend que Judah Dreghorn a fabriqué de faux documents et l’a envoyé en prison pour pouvoir s’approprier son domaine. Quelques jours après ces premières accusations Judah Dreghorn est retrouvé mort, victime d’un accident troublant. N’aurait-il pas été assassiné ?
La veuve de Judah, Antonia, fait venir auprès d’elle son parrain, Henry Rathbone. Dans la propriété qu’on les accuse d’avoir usurpée sont attendus aussi pour les fêtes Benjamin et Ephraïm, les frères de Judah et Naomi, veuve de Nathaniel, le quatrième frère Dreghorn. Ensemble ils vont mener l’enquête pour comprendre ce qu’il s’est passé et laver la réputation de Judah.
Ce petit roman policier se lit rapidement et est plutôt bien ficelé. Il m’a plus convaincu que le précédent paru l’an dernier à la même époque (La disparue de Noël). Comme d’habitude chez Anne Perry il est le prétexte à une réflexion sur les sentiments et les motivations humaines, ici le sens de l’honneur et l’intégrité.
Alaa el Aswany, L’immeuble Yacoubian, Actes sud
Rue Soliman Pacha, au Caire, se trouve l’immeuble Yacoubian. L’auteur nous présente les destinées de plusieurs des habitants de cet immeuble. Taha Chazli, le fils du concierge de l’immeuble, jeune homme brillant, a dû renoncer à son rêve d’intégrer l’école de police car il n’avait pas les moyens de payer les dessous de table nécessaires pour y accéder. Amer, il se lie d’amitié avec un étudiant islamiste.
Boussaïra doit travailler pour faire vivre sa mère veuve et ses jeunes frères et soeurs. Pour arrondir ses fins de mois elle est obligée d’accepter les attouchements de ses patrons. Sa route croise celle de Zaki Dessouki, âgé de 65 ans et héritier d’une riche famille. Il vit de ses rentes dans la nostalgie de l’Egypte de sa jeunesse où la bonne société occidentalisée parlait Français et profitait ouvertement des plaisirs de la vie.
Hatem Rachid est plus jeune mais issu du même milieu. Homosexuel il courtise le conscrit Abd Rabo et essaie de se l’attacher par des cadeaux.
Le hadj Azzam est un homme d’affaires qui désire maintenant se lancer dans la politique. Alors que ses enfants sont des adultes il envisage de prendre une seconde épouse plus jeune que la première qui ne veut plus l’accueillir dans son lit.
Nous sommes à l’époque de la première guerre du Golfe et Alaa el Aswany nous décrit une société gangrenée par la corruption, l’injustice sociale et l’absence de démocratie. Dans cette société profondément inégalitaire les plus modestes ne peuvent espérer s’élever socialement (voire même survivre) que par les magouilles petites ou grandes ou le mariage pour les femmes. La corruption est généralisée et on comprend alors que l’islamisme attire des jeunes qui voient leur avenir entièrement bouché. D’autant plus que Dieu est mis à toute les sauces dans la bouche même des corrompus.
Je relève ce dialogue entre le hadj Azzam et Kamel el-Fawli, un fonctionnaire qui s’est engagé à lui faire gagner les élections moyennant un million de livres: « C’est à dire Kamel bey, que si je paie cette somme je suis sûr d’être élu, avec la permission de Dieu.
– Vous n’avez pas honte, hadj ? Vous parlez à Kamel el-Fawli. Une expérience de trente ans au parlement! Oh! Egypte, il n’y a pas un seul de tes candidats qui puisse gagner si nous ne le désirons pas. Par la volonté de Dieu. »
Ce mélange de prévarication et de bigoterie hypocrite est bien représentatif de l’ambiance générale. Au total c’est une ouverture intéressante mais bien triste sur une société sans espoir. On en ressort avec le sentiment que l’Egypte est mal partie.
Stefanie Zweig, Le bonheur est ailleurs, Editions du Rocher
C’est l’histoire de la famille Procter dans les années 70, au moment où leurs enfants adolescents commencent à vouloir prendre leur indépendance. Seulement les Procter sont une famille qui a une histoire douloureuse. Les grands-parents ont traversé les persécutions antisémites des nazis et tous ne sont pas revenus. Les parents sont des survivants et leurs enfants portent cet héritage difficile.
Les parents de Liesel, la mère, ont fui l’Allemagne pour le Kenya avec leur fille dès les années 30. Après la guerre, ils se sont installés à Londres. C’est là que la jeune fille a rencontré son mari, Emil, envoyé en Angleterre par ses parents qui eux n’ont pas survécu à la déportation. Juifs libéraux mais attachés à leurs origines, Liesel et Emil ont deux enfants, Rose et David.
Le départ des enfants est toujours un moment difficile dans une famille unie. L’auteur nous montre qu’il l’est encore plus quand cette famille a connu des séparations définitives. Le talent de Stefanie Zweig est d’avoir dépeint tout en finesse les sentiments de ces parents aimants. On est dans l’introspection qui pousse à s’interroger sur ses propres pratiques.
Claude Izner, Le talisman de la Villette, 10-18
Ce volume est le sixième épisode des enquêtes de Victor Legris, libraire parisien de la fin du 19° siècle.
1894, en Bretagne. Corentin Jourdan, marin retiré après un accident du travail qui l’a laissé boiteux, sauve de la noyade une jeune femme dont le bateau avait fait naufrage. Il est ému par cette belle inconnue qui lui rappelle Clélia, une femme qu’il aimât jadis et qui est morte. Après son départ il découvre qu’elle a oublié son journal intime. Ce qu’il y lit le pousse à suivre à Paris celle qui s’appelle Sophie Clairsange.
A Paris, peu de temps après, on retrouve le corps d’une femme étranglée. C’est Loulou, une amie de Sophie Clairsange et de Mireille Lestocart. Connaissant le goût de Victor Legris pour les enquêtes, Mireille le charge de retrouver l’assassin de son amie. Victor sera aidé de Joseph Pignot, son commis, devenu son beau-frère depuis qu’il a épousé Iris, la demie-soeur de Victor.
Car le roman fourmille de personnages. Il y a aussi Kenji Mori, un Japonais, père d’Iris et associé de Victor. Tasha Kherson, la femme de Victor et la mère de Tasha, Djina, après qui soupire Kenji. Nous suivons tout ce petit monde dans le Paris de la fin du 19° siècle dont nous découvrons les petits métiers.
Derrière le pseudonyme de Claude Izner se cachent deux soeurs qui écrivent fort bien ma foi et nous proposent une bonne série de la collection Grands détectives chez 10-18.