Ce livre m’a été offert à Noël par ma fille qui l’avait énormément apprécié. Je l’en remercie mais je dois dire que mon opinion est plus mitigée.
Née en 1940, Annie Ernaux nous trace là un panoramique de la vie en France depuis l’après-guerre. Elle part de photos d’elle aux différents âges de sa vie pour rappeler ses souvenirs mais elle se place en observatrice extérieure, parlant d’elle à la troisième personne.
Au début j’ai apprécié la peinture de la France des années 50, l’entrée progressive dans la société de consommation avec toutes ses merveilles. Beaucoup de descriptions me semblent très justes. Même si Annie Ernaux est plutôt de la génération de ma mère, j’ai aimé retrouver des souvenirs communs.
Puis assez vite, j’ai trouvé ça ennuyeux et c’est du à ce style qui a un côté impersonnel. Il me donne l’impression que l’auteure ne ressent rien, qu’elle subit sa vie plus qu’elle ne la vit. Par contre il fait bien ressentir l’accélération du temps. A la fin elle explique son choix d’une « autobiographie impersonnelle« , « pour, en retrouvant la mémoire de la mémoire collective dans une mémoire individuelle, rendre la dimension vécue de l’Histoire« . C’est à ce moment là que, de nouveau, je trouve la lecture intéressante.
Comme bilan je dirais que c’est un livre intelligent et travaillé. Elle dit, et je la crois, qu’il l’a hantée pendant des années. Elle fait une part large à l’évolution de la condition féminine. Ca aussi ça devrait me plaire. Et pourtant ça ne fonctionne pas vraiment.