
Près de Kiruna se trouve la plus grande mine de fer d’Europe, la première souterraine au monde. Exploitée dès le 17° siècle mais surtout depuis la fin du 19°, cette mine a permis au 20° siècle le décollage économique de la Suède au détriment des éleveurs samis qui ont été chassés de leurs pâturages ancestraux. Récemment on a découvert un important gisement de terres rares.
Alors que le marquage des faons se prépare, dans un court laps de temps et sur un espace resserré, un troupeau de rennes est percuté par un train de minerai, un loup et un glouton, espèces protégées, sont abattus, un éleveur est retrouvé mort d’une balle dans le coeur et une portion de voie ferrée détruite à l’explosif. Nina et Klemet mènent l’enquête tous azimuts. Et si ces affaires étaient liées ?
Ce cinquième épisode de la série de la police des rennes est l’occasion pour l’auteur de continuer à explorer l’histoire et la situation contemporaine des Samis. Ici l’exploitation prochaine d’un gisement de terres rares, nécessaires à la fabrication de batteries et donc à la transition énergétique, est présentée comme une évidence, utilisée comme argument pour priver les éleveurs de leurs droits d’usage. En avançant dans ma lecture je comprends que l’élevage des rennes est une profession très réglementée par l’État suédois. Il faut être d’origine samie pour l’exercer, être membre d’un sameby (un groupement d’éleveurs et son territoire) où le nombre de places et de rennes est limité, posséder une marque. Déposées à l’Office de gestion des rennes les marques sont le système d’encoches découpées dans les oreilles des faons qui permettent de reconnaître leur propriétaire. Ces règles sont génératrices de conflits entre éleveurs ou aspirants éleveurs. Je trouve très intéressant de découvrir tous ces aspects légaux qui sont un élément du contrôle et de la normalisation du mode de vie et de la culture samie.
Le personnage d’Anja, une jeune Samie marginalisée, rebelle à l’autorité patriarcale sur le sameby local, est le symbole d’une jeune génération qui cherche à reprendre en main son destin, nous dit Olivier Truc dans les remerciements. Ann-Helén Laestadieus est citée. L’auteur ne me convainc pas cependant quand il prête à Anja, chamane qui s’ignore, des propos peu compréhensibles qu’on veut nous faire passer pour profonds. L’arrivée d’un éleveur de brebis depuis les Alpes de Haute-Provence permet de faire un parallèle entre les difficultés des éleveurs en France et en Suède mais me paraît aussi un peu tirée par les cheveux. Malgré ces bémols c’est une lecture que j’ai globalement appréciée. J’ai fini les épisodes sortis, il ne reste plus qu’à attendre la parution d’un nouveau volume.
Les défauts de cet opus ne t’empêcheront visiblement pas de poursuivre. J’en déduis qu’il y a toujours plus de positif que de négatif quand même 😉.
Pour moi, oui.
Je ne sais même pas pourquoi je n’ai pas encore découvert cette série…
Parce qu’il y a tellement de sollicitations en matière de lecture ?
J’ai bien aimé ce que j’ai lu de cet auteur !
Moi aussi !