L’action de ce roman se déroule de 1792 à 1824 à Kingsbridge, gros bourg du sud de l’Angleterre où se situait aussi l’action de Le crépuscule et l’aube, Les piliers de la terre, Un monde sans fin et Une colonne de feu. Au tournant des 18° et 19° siècles, les habitants de Kingsbridge voient leurs modes de vie transformés par la Révolution industrielle. L’industrie textile, filage et tissage, se mécanise de plus en plus, entraînant un accroissement des inégalités. Pendant ce temps, en France, c’est la fin de la Révolution puis l’Empire, des événements qui ont des conséquences pour les Britanniques. Elles sont politiques : par crainte d’une contagion révolutionnaire les députés interdisent les syndicats ; économiques avec la crise provoquée par le blocus continental mis en place par Napoléon et militaires quand le pays s’engage dans la coalition contre la France. Il y a alors des enrôlements forcés. Je trouve intéressant d’avoir un regard britannique sur des événements français.
A son habitude, Ken Follett place dans ce cadre historique des personnages très tranchés, vrais méchants ou vrais gentils. Le principal protagoniste négatif est l’échevin Joseph Hornbeam. Patron du textile, il est prêt à tout pour s’enrichir et acquérir plus de pouvoir : mépris pour les faibles, corruption, violence. Il est associé dans ses projets néfastes avec Will Riddick, le seigneur du coin. Tous les deux sont opposés à l’héroïne Sal Clitheroe, devenue veuve au début du roman suite à un accident du travail provoqué par Will Riddick. Fileuse, Sal se positionne bientôt comme porte-parole des ouvriers. Son fils Kit doit travailler dès six ans, après la mort de son père, pour subvenir aux besoins de la famille.
On fait aussi la connaissance de Amos Barrowfield, marchand drapier. Avec Elsie Latimer, fille de l’évêque, ils ont monté une école du dimanche pour instruire les enfants (des) ouvriers. Une initiative qui n’est pas du goût de tous mais qui est soutenue par les méthodistes, des dissidents de l’Église anglicane qui prônent la modération et ont des préoccupation sociales.
Grâce aux nombreux rebondissements romanesques, le résultat est un ouvrage qui se lit très facilement malgré ses 785 pages, parfaite lecture d’été. Vu son épaisseur, il me permet de participer aux Pavés et aux Epais de l’été. Pour les conditions de vie et de travail des ouvriers du textile au début de la Révolution industrielle, il entre aussi dans le défi Monde ouvrier et monde du travail. D’une pierre trois coups !
Bonjour Anne-yès
Bravo pour la lecture de ce gros bouquin. Si j’ai bien compris ce que j’ai vu en cherchant un peu, ce titre-là constitue bien le cinquième tome de la saga commencée avec Les piliers de la terre… que je n’ai toujours pas lus (alors que je m’étais fixé cet objectif pour cet été). J’ai juste lu le premier-er tome de son adaptation en bande dessinée… Et, oui, s’il y a des affrontements (qui peuvent rappeler ceux des canuts en France, et les bris de métiers à tisser mécaniques par les compagnons, lorsqu’ils ont commencé à être introduits), ça a aussi sa place pour le challenge sur le monde ouvrier. Mais du coup, je me demande si les « bâtisseurs de cathédrales » du premier tome y seraient éligibles aussi?
(s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola
Oui, les briseurs de métiers ce sont les luddistes ici. Les piliers de la terre ça fait plus de dix ans que je l’ai lu, je ne me rappelle plus ce qui est dit de la construction des cathédrales et du travail fourni.
J’ai adoré Les piliers de la terre. L’écriture de Ken Follett est enlevée, on a pas envie de lâcher ses romans avant de les avoir terminé
Ce sont en effet de véritables page turner.
Ne ris pas : j’étais persuadée que Les piliers de la terre était une saga se déroulant à la Préhistoire (après vérification, je confondais avec celle de Auel, ne me demande pas pourquoi !!)…
Le pire, c’est qu’il me semble que plusieurs personnes m’ont recommandé la lecture de Follett. Un jour peut-être, je suis déjà en train de me constituer toute la série des Dune, en vue de ma future retraite (qui n’est pas pour demain) ! 🙂
Merci pour cette participation, et bravo pour le triplé !
Peut être qu’un jour Follett fera le prequel à l’époque préhistorique, va savoir ? Bon courage en attendant la retraite !
Dans mon souvenir, le travail des architectes et de tous les corps de métier est central dans la plus grande partie des Piliers de la terre (et c’est passionnant, je n’ai plus jamais vu une église ou une cathédrale avec le même œil depuis!), donc je dirai que cela s’inscrit parfaitement dans le thème d’Ingannmic. Comme ça m’arrive souvent avec les gros pavés américains, je l’ai dévoré mais j’ai saturé sur la fin (je devrais me freiner pour ne pas arriver à cette sorte d’indigestion mais je n’y arrive généralement pas). C’est quand même un très bon bouquin et un très joli triplé estival !
Il fait faire (j’ai lu quelque part qu’il avait toute une équipe derrière lui) un bon travail de documentation.
je connais des fans absolus de Ken Follet , moi un peu moins mais ce que j’en ai lu m’a plu (sans plus)
J’aime bien.
Quand Ken Follet s’est fait connaitre en France, je lisais tout! Mais j’avoue que ça fait un moment que je l’ai perdu de vue…
Quand Ken Follet s’est fait connaitre en France, je lisais tout! Mais j’avoue que ça fait un moment que je l’ai perdu de vue…