L’écrivaine canadienne Alice Munro est morte le 14 mai 2024. Elle était née en 1931 dans l’Ontario. Elle écrivait des nouvelles et a été la première autrice de nouvelles à recevoir le prix Nobel pour son oeuvre, en 2013.
Rien que la vie. Les 14 nouvelles qui composent ce recueil sont autant de tranches de vie de leurs personnages ou de l’autrice, pour les quatre dernières qui sont présentées comme étant autobiographiques. Dans Rien que la vie Alice Munro décrit de façon émouvante sa relation à ses parents, la ferme familiale, son environnement et son attachement à ces lieux.
La plupart de ces nouvelles racontent un moment charnière dans une vie. Dans La gravière une enfant de sept ans est la protagoniste d’un drame familial. Devenue adulte, elle tente de comprendre l’événement et son propre comportement. Poignant.
La narratrice de Havre raconte comment sa tante a consacré sa vie à faire de son foyer un havre pour son mari. Jusqu’à l’erreur d’appréciation.
Dans Train un jeune homme qui revient de la guerre saute du train qui le ramenait chez lui. Il s’installe dans une ferme délabrée qu’il remet en état. C’est l’histoire d’un homme qui aime réparer des choses et qui souhaite demeurer sans attaches.
J’ai aimé le rythme lent de la vie quotidienne dont les principales péripéties sont les relations humaines sur le long terme, et les concessions qu’on fait :
« Je n’étais pas retournée chez nous pour la dernière maladie de ma mère ni pour son enterrement. J’avais deux jeunes enfants et personne à qui les confier à Vancouver. Nous n’avions guère les moyens de nous offrir le voyage et mon mari méprisait tout ce qui relevait des convenances, mais pourquoi lui faire porter la responsabilité ? Je partageais son sentiment. De certaines choses on dit qu’elles sont impardonnables, ou qu’on ne se les pardonnera jamais. Mais c’est ce qu’on fait -on le fait tout le temps. »
Les sentiments et les motivations des personnages sont analysées de façon fine, c’est une lecture que j’ai appréciée.
Voilà longtemps que j’ai lu des nouvelles d’Alice Munro (pas celles-ci) mais je me souviens les avoir aimées pour la finesse que tu as appréciée toi aussi.
Elle touche juste et on peut s’identifier.
Je pensais l’avoir lu, mais non.
En fait j’avais commencé à lire cette auteure avec un ouvrage regroupant ce recueil et un autre, intitulé « Trop de bonheur », regroupement sans doute motivé par la thématique commune de points de bascule qui viennent infléchir le cours d’existences ordinaires.
Or après avoir lu « Trop de bonheur », je n’ai pas souhaité poursuivre ayant été déçue… j’ai trouvé l’écriture de Munro très plate.
La qualité de l’écriture ne m’a pas frappée, ni dans un sens ni dans l’autre. J’ai surtout été sensible à l’ambiance.
Je la trouve superbe sur cette photo et j’aimerais lire ses nouvelles, ce que tu en dis me donne envie
Oui, belle photo qui m’a plu.
Plusieurs ouvrages de l’autrice sont disponibles dans ma bibli de quartier (malheureusement fermée pour travaux cet été). En tout cas, j’ajoute Alice Munro dans ma liste à lire;
J’espère qu’elle te plaira.