Entre 1899 et 1947, l’histoire sur trois générations de la famille Dorai de Chevathar à l’extrême pointe sud de l’Inde. Le patriarche est Solomon Dorai, riche propriétaire et chef traditionnel de Chevathar. A la veille d’un nouveau siècle voilà que des violences agitent le village sur fond de guerre des castes et de rivalités personnelles. Le fils puis le petit-fils de Solomon reprendront à leur tour sa vision d’un lieu qui soit un havre pour la famille élargie.
On dit que la mangue bleue de Chevathar est la meilleure du monde. Elle l’est en tout cas pour ceux qui en sont originaires puisqu’elle a le goût des racines, de l’endroit d’où l’on vient et vers lequel on retourne toujours.
J’ai beaucoup aimé ce roman fort bien écrit. Il y a de l’action et de la réflexion. Chacun des trois personnages représentatif de sa génération (particulièrement le fils et le petit-fils) vit son histoire personnelle, recherche à sa façon le sens de sa vie, pas exactement dans la direction qu’aurait choisie son propre père. Mais finalement, par ces voies détournées, leur chemin les ramène l’un et l’autre vers Chevathar et leurs origines.
Moi qui ai été élevée en déménageant souvent je n’ai pas de lieu auquel je sois ainsi attachée et pourtant je me suis sentie concernée par le soucis des personnages de construire sur la durée et de s’inscrire dans un projet familial.
Suketu Mehta, Bombay maximum city, Buchet-Chastel
Suketu Mehta a grandi à Bombay jusqu’à l’âge de quatorze ans. Sa famille a alors émigré aux Etats-Unis où il s’est installé. En 1998, vingt-et-un ans après avoir quitté la ville de son enfance, il y revient pour y vivre pendant deux ans et enquêter afin d’écrire Bombay maximum city. Issu d’une famille aisée de diamantaires Suketu Mehta a, pendant ces deux ans, rencontré les exclus et les marginaux de Bombay. Il découvre et nous fait découvrir un monde fascinant où la violence extrême côtoie la solidarité entre miséreux.
Dans la première partie, Le pouvoir, Suketu Mehta rencontre divers protagonistes des émeutes de 1992-1993. La destruction de la mosquée d’Ayodhya par des fanatiques hindous en décembre 1992 a entraîné des violences inter-religieuses en Inde. A Bombay elles culminent en janvier 1993 avec le massacre de nombreux musulmans. Enfin, le 12 mars 1993, dix bombes déposées par des terroristes musulmans explosent en divers endroits de la ville. Elles font plus de trois cent victimes. Suketu Mehta interroge des hommes de main du Shiv sena (l’armée de Shiva), le parti politique xénophobe qui a déclenché ces émeutes. Il s’agit de tueurs qui racontent sans états d’âme comment ils ont brûlé vifs des musulmans mais qui parfois ont aussi sauvé du massacre des voisins et qui -quand leurs enfants sont malades- vont prier dans des lieux saints musulmans.
Les conditions de vie très rudes et l’absence d’espoir en leur avenir conduisent également de nombreux jeunes à se tourner vers le banditisme. La guerre des gangs fait rage dans les bas-fonds de Bombay. Il existe des gangs hindous et des gangs musulmans mais ici aussi la religion n’est qu’un prétexte. De l’autre côté de la barrière l’auteur nous présente Ajay, flic incorruptible qui pourchasse inlassablement les méchants mais n’hésite pas à provoquer des « rencontres » (=exécutions), seul moyen de régler leur compte aux plus dangereux car la justice est dépassée et corrompue.
La deuxième partie, Les plaisirs, tourne d’abord autour de Mona Lisa, une danseuse de bar et de sa collègue Honey qui est en fait un homme. Ce monde nocturne est étroitement lié avec la pègre et on y retrouve les protagonistes de la première partie. Ils sont également présents à Bollywood qui est pour les gangs une vache à lait (pratique courante de l’extorsion de fonds) et un moyen de blanchir l’argent sale par le financement des films.
Enfin la dernière partie, Passages, nous présente des personnes au moment où elles changent de vie. Une famille de sept personnes qui a toujours vécu dans une pièce dans un bidonville a enfin les moyens de s’acheter un appartement de deux pièces. De riches diamantaires renoncent à leurs richesses pour vivre en ascètes.
Suketu Mehta nous présente un visage passionnant de Bombay, à la fois repoussant et attirant. Venu y vivre pendant deux ans avec sa femme et ses deux jeunes enfants il est lui-même un de ses sujets d’étude. Il est arrivé ignorant de toutes les stratégies nécessaires à la survie dans la Maximum city, il a noué de nouvelles relations et il repart, comme ses personnages de Passages.
Satyajit Ray, La nuit de l’indigo, 10-18
La nuit de l’indigo est le titre d’une des onze nouvelles que comporte ce recueil. Il s’agit, pour la plupart d’entre elles, de petites histoires fantastiques. Les personnages croisent des animaux intelligents : un chien qui rit dans Le chien d’Ashamanja Babu ou un oiseau qui écrit dans Corvus ; ils rencontrent des revenants (La nuit de l’indigo, Le duel) ou sont confrontés à divers phénomènes surnaturels.
Les aventures du professeur Shonku (Corvus, Dimoi, Mystère au Sahara et L’expédition Licorne) mêlent science-fiction surannée (les personnages se nourrissent de pilules nutritives) et monde merveilleux. On retrouve là l’influence de Jules Verne dont Satyajit Ray nous dit dans la préface qu’il le lisait dans son enfance. L’ensemble est bien écrit et agréable à lire.
Shashi Tharoor, Show business, Points
Ashok Banjara, super-star de Bollywood est à l’hôpital, dans le coma, victime d’un accident de tournage. Sur recommandation de son médecin ses proches se relaient à son chevet pour lui parler. En fait chacun vient lui faire part de ses griefs à son encontre. Dans le même temps Ashok voit défiler dans son esprit le film de sa carrière depuis ses débuts hésitants jusqu’à sa tentative échouée de se lancer dans la politique.
Dans ce roman Shashi Tharoor présente le fonctionnement du cinéma de Bollywood et ce qui permet d’y faire carrière. Pas besoin d’être un bon acteur si on a un physique avantageux ou des relations. Ensuite, comme pour Ashok Banjara, les films s’enchaînent au rythme de plusieurs par an, la seule présence de son nom au générique garantissant le succès.
Mon amie Michèle qui m’a prêté cet ouvrage (ainsi que toute une série de livres sur l’Inde, merci Michèle) me dit que le personnage d’Ashok Banjara est en fait l’acteur Amitabh Bachchan. Il en est au moins inspiré en partie. Leurs initiales sont les mêmes et Ashok Banjara est surnommé « Le jeune homme affamé » (en Anglais « The hungry young man ») alors que Amitabh Bachchan à ses débuts était « Le jeune homme en colère » (« The angry young man »). La traduction en Français, dépourvue de notes, ne permet pas de goûter ce jeu de mots si on n’est pas un peu au courant.
J’ai trouvé la lecture de Show business souvent amusante et même très drôle quand Shashi Tharoor raconte les films imaginaires tournés par son héros. J’y ai retrouvé la veine de Bollywood. Cependant certains passages m’ont aussi semblé un peu longs.
Indu Sundaresan, Le festin de roses, Le livre de poche
Le festin de roses raconte l’histoire de Mehrunnisa alias Nur Jahan, la femme de l’empereur moghol Jahangir et la tante de Mumtaz Mahal pour qui fut construit le Taj Mahal. C’est donc dire que Le festin de roses se passe au même moment et met en scène les mêmes personnages (hormis Augustin Hiriart) que Le songe du Taj Mahal que j’avais lu il y a peu.
J’ai trouvé fort intéressant ce personnage de Mehrunnisa. Mumtaz Mahal est certes plus connue du fait de son mausolée mais c’est la tante le personnage important à cette époque (début du 17° siècle). Elle fut la 20° épouse de Jahangir (qui avait aussi de nombreuses concubines) mais ils tombèrent amoureux l’un de l’autre et il ne fréquenta plus que rarement ses autres femmes après son mariage avec Mehrunnisa. Elle ne voulut pas se contenter d’un rôle de potiche dans le zenana et elle obtint de gouverner avec son mari, jouant un rôle de plus en plus important jusqu’à détenir la totalité du pouvoir à la fin du règne de l’empereur qui était gravement malade.
Indu Sundaresan montre comment Mehrunnisa s’est imposée grâce à sa volonté et à son amour pour son mari. Elle a dû pour cela lutter en permanence contre les jalousies et les haines des nombreuses factions de la cour : les femmes précédentes qui redoutent de perdre la faveur de l’empereur, les ministres et favoris contrariés de voir de pouvoir leur échapper et de devoir obéir à une femme.
J’ai retrouvé tous les personnages historiques dont j’avais déjà fait la connaissance dans Le songe du Taj Mahal et je n’ai pu que constater que Indu Sundaresan était beaucoup plus douée pour raconter les histoires. L’intérêt historique est aussi plus important puisque ce sont les personnages historiques qui forment le coeur du récit. Indu Sundaresan a aussi écrit La 20° épouse qui raconte l’histoire de Mehrunnisa avant son mariage avec Jahangir et que j’envisage de lire prochainement.
Christian Petit, Le songe du Taj Mahal, Le livre de poche
Au début du 17° siècle Augustin Hiriart, jeune orfèvre, doit quitter la France pour des raisons abracadabrantes. Après plusieurs années de voyage, notre héros arrive enfin en Inde où il entre au service de l’empereur moghol Jahangir. Jahangir est le père de Shah Jahan qui épousa Mumtaz Mahal pour qui il fit construire le Taj Mahal.
Voici un livre bien médiocre. D’abord le Taj Mahal qui avait attiré mon œil sur la couverture n’apparaît (et encore à l’état de projet) qu’à la toute fin du livre. Ensuite et surtout on a là une histoire fort mal racontée. Les rebondissements succèdent aux coups de théâtre, souvent peu crédibles. Des innocents sont jetés en prison. Des amoureux sont séparés pendant des années. De perfides individus trempent dans des intrigues de palais. La peste frappe la ville où résident nos personnages. Et pourtant, malgré toutes ces péripéties, le récit n’a pas éveillé en moi les sentiments intenses qu’il aurait du : ça n’est pas palpitant, je ne me suis pas attachée aux personnages. Le héros lui-même apparaît comme sans épaisseur, plus souvent agi qu’agissant. Alors que reste-t-il et pourquoi ai-je lu le livre jusqu’au bout ? Le contexte historique car l’ouvrage est documenté (mais les informations sont dispensées de façon un peu didactique).
Amitav Gosh, Le chromosome de Calcutta, Points
Dans un futur non daté Antar, employé à domicile du Conseil international de l’eau, retrouve la trace de son collègue Murugan, disparu à Calcutta en 1995. Murugan était parti en Inde pour y enquêter sur Ronald Ross, prix Nobel de médecine en 1902 pour ses découvertes sur la transmission de la malaria. Murugan est convaincu que ses découvertes ont été soufflées à Ross (sans qu’il s’en rende compte) par des individus désireux de garder l’anonymat mais souhaitant aussi que la recherche avance pour pouvoir en profiter dans une toute autre optique que celle de soigner le paludisme.
Dans ce roman nous suivons différents personnages qui enquêtent en des époques et des lieux divers sur des sujets différents. Au 19° siècle, en Inde, Ross recherche le vecteur du paludisme. En 1995, en Inde, Murugan essaie de trouver ceux qui ont aidé Ross. Et, dans le temps présent du roman, à New-York, Antar est à la poursuite de son collègue. Les chapitres emmènent le lecteur alternativement sur les traces de ces différents personnages, plus d’autres encore qu’ils rencontrent dans leurs quêtes.
Il s’agit d’une histoire fantastique avec un complot, des individus mystérieux prêts à tout pour défendre leur secret, un secret incroyable bien sur, après lequel court l’humanité entière. Hélas, malgré tout cela je n’ai pas trouvé la lecture aussi palpitante qu’elle aurait pu. Il y a du suspens vers la fin mais il aboutit à une conclusion qui m’a déçue. Pas de révélation fracassante et je ne suis pas sure d’avoir tout bien compris. Il reste de bons passages sur la recherche scientifique au 19° siècle pour ceux que l’histoire de la médecine intéresse (c’est mon cas).
Ashok Pathak et Priyadarsini Govind
C’était semaine indienne près de chez moi. Une semaine qui ne durait que deux jours aussi je me suis précipitée et j’ai fait de belles découvertes.
Le premier soir j’ai vu et entendu Ashok Pathak jouer du surbahar. le surbahar est un gros instrument à cordes avec un long manche. En haut du manche est fixée une calebasse qui sert de caisse de résonance. En jouant le musicien imprime des mouvements circulaires à son instrument et on entend alors le son résonner en tournant. Ashok Pathak a joué des ragas d’Inde du nord. Il s’agit de bases musicales sur lesquelles il improvise de façon méthodique. Je répète ici, simplifié à l’extrême, ce qu’on nous a expliqué le soir de l’audition. Je n’ai pas l’oreille assez exercée pour l’entendre moi-même mais j’ai apprécié cette musique que j’ai trouvé apaisante.
Le lendemain c’était la danse au programme. le bhârata natyam précisément, dansé par Priyadarsini Govind. La danseuse est accompagnée d’un petit orchestre composé d’une chanteuse et de trois musiciens. Preethi Mahesh chante superbement. Elle a une voix grave, à la fois douce et puissante, c’est un régal. Les instruments sont un violon -et à l’entendre sans le voir j’aurais juré que le violon est un instrument indien- un /des (?) nattuvangam (petites percussions métalliques) et un mrivangam, sorte de tambour.
Priyadarsini Govind est équipée de bracelets de chevilles à clochettes et danse en tapant des pieds. Ces frappements sont rythmés par le nattuvangam de façon parfaitement synchronisée. La danse raconte une histoire mais là aussi c’est parce qu’on nous l’avait dit avant que je le sais. Je me suis simplement laissée porter par le plaisir esthétique, l’adéquation parfaite entre la musique et la danse. Par moments la danseuse était totalement immobile et faisait seulement bouger sa tête latéralement, mouvement typiquement indien que j’adore. Elle avait un sourire radieux et c’était positivement jubilatoire à regarder.
Pankaj Mishra, Désirs d’Occident, Buchet- Chastel
La modernité en Inde, au Pakistan, au Tibet et au-delà
Né en Inde en 1969, Pankaj Mishra vit aujourd’hui en Occident où il écrit pour des magazines littéraires. Les huit chapitres qui composent cet ouvrage ont, semble-t-il, été publiés préalablement dans la presse de façon séparée. Pour écrire ces reportages, l’auteur a voyagé à travers le sous-continent indien et dans les pays voisins. Il a rencontré divers responsables politiques, des membres de l’élite culturelle mais aussi de simples citoyens et les a interrogés sur l’évolution politique et économique de leur pays.
Cette façon de procéder m’a fait penser au travail de Naipaul (L’Inde, un million de révoltes) et je n’ai pas pu m’empêcher, tout au long de ma lecture, de faire des comparaisons. A ce jeu-là, c’est Naipaul qui gagne. Pankaj Mishra écoute et observe. A Allahabad, il rencontre une femme politique du Parti du Congrès qui prétend oeuvrer pour la promotion des pauvres paysans et qui lui parle surtout de ses séjours aux Etats-Unis. L’auteur transcrit les propos et les actes, parfois contradictoires mais ne pousse pas ses interlocuteurs dans leurs retranchements. Naipaul posait les questions justes qui obligent à réfléchir sur ses motivations et à ouvrir les yeux à ses propres incohérences. Il m’avait semblé en le lisant qu’être interrogé par Naipaul devait être un moyen de progresser pour une personne de bonne volonté.
Néanmoins Désirs d’Occident n’est pas sans intérêt. J’ai particulièrement apprécié la deuxième partie qui porte sur les progrès du fondamentalisme islamique en Inde (Cachemire), au Pakistan et en Afghanistan. Le chapitre sur le Cachemire venait à point nommé après ma lecture de Shalimar le clown (Salman Rushdie) pour mieux comprendre la difficile situation de cette région.
Dans cette partie, Pankaj Mishra montre bien comment le développement à deux vitesses qui permet à une minorité d’accéder à la consommation tandis qu’il laisse la majorité sur le bord de la route pousse les laissés-pour-compte de la croissance économique à se tourner vers des solutions extrémistes, islamisme dans les régions musulmanes mais aussi maoïsme au Népal (abordé dans la troisième partie). Le choix de l’islamisme est alors plus souvent l’expression d’un ressentiment social que d’une vraie conviction religieuse. D’autant plus que dans ces pays la modernisation s’est d’abord traduite par une généralisation de l’enseignement mais qu’ensuite la corruption omniprésente a réservé les postes correspondant aux diplômes obtenus aux enfants des dirigeants. On a donc ainsi créé une génération d’insatisfaits, enfants des classes modestes à qui on a permis de poursuivre des études sans leur offrir les débouchés correspondant à leurs aspirations.
Ce mal-développement qui précipite les pays dans la violence est d’ailleurs à mon sens beaucoup plus le sujet du livre que la modernité évoquée en couverture. En effet, le fil des Désirs d’Occident est parfois bien ténu, même en supposant que l’Occident se résume à la consommation.
Salman Rushdie, Shalimar le clown, Plon
En 1991, à Los Angeles, Maximilen Ophuls, ancien héros de la résistance française, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Inde, chef des services américains de lutte anti-terroriste est assassiné devant chez sa fille India par son chauffeur qui répond au pseudonyme de Shalimar le clown. Shalimar est connu pour être un terroriste islamiste international aussi on pense d’abord à un crime politique. La réalité est en fait toute autre.
Pour la découvrir, Salman Rushdie nous emmène sur les traces de quatre personnages dont il nous raconte les histoires : Maximilien Ophuls, Shalimar, India et Boonyi, la femme qui fait le lien entre eux tous. Derrière eux nous voyageons jusqu’au nord de l’Inde, au Cachemire, où se croisent tous les fils de l’existence des protagonistes de ce roman.
Nous découvrons ce paradis terrestre sans précédent que, dit un personnage « nous avons décidé, afin de ne pas avoir l’air de nous vanter devant des étrangers, d’appeler Cachemire ! » où musulmans et hindous vivaient en paix, les musulmans priant des saints et les hindous mangeant de la viande. Salman Rushdie nous montre comment, petit à petit, tout cela a disparu après la partition. Le Cachemire se retrouve déchiré entre l’Inde et le Pakistan; l’armée indienne s’installe pour maintenir l’ordre; le terrorisme islamiste se développe, soutenu par les services secrets pakistanais, alimenté par la guérilla afghane financée par les Etats-Unis. L’engrenage de la violence touche chaque village et chaque famille et bientôt tous ont de bonnes raisons de vouloir se venger. Au besoin les ressentiments et les haines personnels servent d’excuse.
L’imagination du romancier se greffe sur des situations historiques et politiques réelles ce qui rend le tout très convainquant. Salman Rushdie manie l’ironie et l’humour, de plus en plus noir à mesure qu’on avance. J’ai beaucoup aimé ce livre. Je crois que je vais relire du Salman Rushdie prochainement.