
En 1996 Luis Sepúlveda et son ami le photographe argentin Daniel Mordzinski voyagent ensemble en Patagonie, aux confins de l’Argentine et du Chili. L’un prend des notes et l’autre des photos. En 2011 Luis Sepúlveda s’avise que la culture populaire de cette région mythique est menacée par la mondialisation, le tourisme de masse et les privatisations. Ce que les deux amis ont découvert quinze ans plus tôt est en voie de disparition, il est temps de le mettre par écrit pour au moins en conserver le souvenir.
Chacun des onze chapitres de ce livre est un récit indépendant tournant autour de personnes rencontrées sur place. Dans cette région rude et isolée l’hospitalité apparaît comme naturelle. Partout on offre le maté aux voyageurs. Luis Sepúlveda rappelle les méfaits de la colonisation qui a fait disparaître des populations autochtones entières et qui aujourd’hui continue d’acculturer et de spolier les survivants.
L’essentiel du voyage se déroule en Argentine mais le dernier chapitre nous emmène à Porvenir près de Punta Arenas, au Chili. C’est là qu’au début du 20° siècle deux jeunes migrants, Antonio Radonic, un Croate, et José Böhr, un Allemand, ont ouvert Le cinéma du bout du monde et tourné des films pour l’alimenter. Mariage Yamaná est le premier documentaire chilien et l’unique témoignage sur les Yamanás, ethnie aujourd’hui disparue. Un billet de loterie est le premier film de fiction réalisé au Chili.
Les nombreuses photos en noir et blanc illustrent les belles rencontres faites par les deux amis. C’est une lecture plaisante et que j’ai appréciée.

Je participe au Printemps latino organisé par Je lis je blogue.
