Vers 2004-2005, semble-t-il, Guy Delisle a vécu un an en Birmanie où sa compagne Nadège était employée par Médecins sans frontières-France. C’est cette année qu’il a mise en BD dans Chroniques birmanes. Guy et Nadège sont partis en Birmanie avec leur fils Louis, encore un bébé. A Rangoon Guy Delisle expérimente la vie de père au foyer. Il nous fait partager les joies et les angoisses des parents d’enfants en bas âge (ça rappelle des souvenirs). A l’étranger le fait d’être muni d’un petit enfant facilite les rencontres avec les autochtones.
La vie de Guy Delisle se partage entre plusieurs cercles. Celui des membres des différentes ONG qui se retrouvent pour des conversations souvent techniques qui dépassent un peu Guy. Celui des femmes d’expatriés, mères au foyer qui se réunissent avec leurs enfants en baby group. Et enfin il a aussi des contacts avec des Birmans, dessinateurs ou illustrateurs comme lui. Derrière cette vie quotidienne relativement tranquille apparaît toujours en filigrane la réalité de la dictature birmane : la presse censurée, l’internet surveillé, la police et l’armée omniprésentes.
J’ai beaucoup aimé Chroniques birmanes. Le dessin est faussement simple, très descriptif en fait, comme un documentaire. Guy Delisle décrit bien ses sentiments et ses découvertes et n’hésite pas à se moquer un peu de lui-même. Il y a beaucoup d’humour.