
L’histoire folle de la collection Gurlitt
Un contrôle douanier dans un train en 2010 amène la police allemande à perquisitionner chez Cornelius Gurlitt à Munich. Là les agents découvrent une extraordinaire collection amassée par Hildebrand Gurlitt, le père de Cornelius, et composée de près de 1300 œuvres d‘art dont beaucoup, disparues pendant la seconde guerre mondiale, étaient supposées détruites.

Hildebrand Gurlitt (1895-1956) est issu d’une famille bourgeoise amatrice d’art. Il étudie l’histoire des arts et fréquente des artistes d’avant garde. Il commence une collection personnelle, devient directeur de musées et promeut la peinture expressionniste dans le cadre de son travail. Il apprécie particulièrement ce que les nazis qualifient d’art « dégénéré » ce qui lui vaut de perdre son emploi en 1933. Il s’établit alors comme marchand d’art et, à partir de 1938, travaille directement avec les nazis. Son rôle consiste à vendre à l’étranger des œuvres spoliées pour alimenter l’effort de guerre allemand. Au passage il poursuit sa propre collection en achetant des tableaux à des prix défiant toute concurrence.

La biographie de Hildebrand Gurlitt et l’histoire de sa collection sont l’occasion pour Dimitri Delmas de nous présenter des peintres parmi ceux fréquentés ou collectionnés par Gurlitt ; l’opération d’envergure de pillage d’oeuvres d’arts orchestrée par les nazis -avec la complicité de marchands d’art comme Gurlitt- notamment en France ou le travail des Monuments men américains pour retrouver après guerre une partie de ces œuvres.
Le livre au format A5 est écrit gros et illustré de nombreuses photos, dessins de l’auteur et planches de bande dessinée. Dimitri Delmas est en effet aussi illustrateur. Le résultat est un ouvrage fort intéressant, qui se lit facilement et vient compléter ma lecture de Deux filles nues. C’est d’ailleurs dans la bibliographie de ce dernier livre que j’ai trouvé le présent titre.

Je me souviens de cette affaire et de cette collection retrouvée! La forme du bouquin a l’air tout aussi intéressant que le fond, je le note !