
Le narrateur, Gaby Aspinall, est acheteur chez Arema, une grosse entreprise basée à Lyon. Son travail consiste à convaincre les fournisseurs de concéder des prix toujours pus serrés à Arema. Il sait quels arguments utiliser et tire un certain plaisir à humilier ses interlocuteurs.
Au moment de la rédaction de ce livre, Jacky Schwartzmann travaille à Lyon dans une multinationale, expérience dont il s’est inspiré, paraît-il, pour écrire son roman. C’est une plongée grinçante dans l’univers impitoyable de ces grandes boîtes mondialisées où les cadres gagnent des fortunes pendant que les sous-traitant sont pressurisés. Il s’agit de faire de l’argent au mépris des personnes. Le narrateur est un rouage de ce système, très lucide sur tout ce qu’il a de détestable mais y participant volontiers. L’intérêt du roman réside dans cette satire du capitalisme.
Comme les narrateurs des précédents romans de Jacky Schwartzmann que j’ai lus Gaby Aspinall a son franc-parler et est volontiers grossier. Il peut aussi être ordurier quand il parle des femmes. L’auteur nous balade un peu et on peut croire un moment que le personnage connaîtra une rédemption mais la fin est totalement immorale où le crime paie. Cette fin m’a déplu. Du même auteur mieux vaut lire Bastion ou Demain c’est loin.
Je note de laisser ce titre de côté. Je ferai peut-être une tentative avec ses autres romans mais sans certitude, j’ai du mal avec la grossièreté même assumée.
Disons qu’ici c’est le genre qui veut ça. Mais le féminicide récompensé, ça coince.
Bon, le ton semble très cynique mais le thème reste intéressant.
En ce qui me concerne le cynisme a nuit à l’intérêt.