Un film de Jacques Audiard.
Mexique. Rita Moro Castro (Zoe Saldaña) est une avocate talentueuse exploitée par son patron. Elle est contactée par Manitas del Monte (Karla Sofia Gascón), chef d’un cartel de la drogue qui l’engage pour gérer sa transition de genre. Il s’agit de mettre sa femme (Jessi – Selena Gomez) et ses enfants à l’abri en Suisse, de faire croire à son assassinat et de lui procurer une nouvelle identité, celle de la femme qu’elle a toujours été : Emilia Pérez. Cette transition est aussi une rédemption pour Emilia qui utilise sa fortune mal acquise pour racheter, d’une certaine façon, les crimes de Manitas.
Ce film comporte des parties chantées et/ou dansées. Certains passages sont doux, entre la parole et le chant, pour exprimer les sentiments des personnages (moment émouvant quand le fils de Manitas se souvient de l’odeur de son père), d’autres plus dynamiques quand Jessi ou Rita crient leur colère. Car ce film qui met en scène des femmes en recherche d’émancipation est aussi une occasion de dénoncer les violences dont souffre le Mexique : violences des cartels de la drogue et des nombreux disparus victimes de règlements de compte, violences contre les femmes, corruption de la justice et des dirigeants. Le fait que cette dénonciation passe par le chant la rend à la fois efficace et supportable -en tout cas supportable pour moi qui n’aime pas la représentation de la violence physique.
J’ai trouvé ce film excellent à tous points de vue, je dirais que c’est le meilleur que j’ai vu depuis le début de l’année, au moins. J’ai grandement apprécié le jeu des actrices, particulièrement Zoe Saldaña et Karla Sofia Gascón, la musique, les chorégraphies, le message…