L’écrivain écossais john Burnside est mort le 29 mai 2024, il était né en 1955. Il a vécu une enfance défavorisée auprès d’un père mythomane, affabulateur compulsif. Il en a parlé dans Un mensonge sur mon père. Si ce sont essentiellement ses romans qui sont traduits en français, il était aussi poète et a écrit de la non-fiction.
L’été des noyés. Au nord de la Norvège, dans une île proche du cercle polaire, vit Liv, la narratrice. Elle habite avec sa mère, une peintre dont la notoriété lui permet de vivre de son art, elle vient de finir le lycée et se demande ce qu’elle va faire ensuite. Liv est une jeune fille solitaire dont le seul ami est Kyrre Opdahl, un vieux voisin attaché aux légendes locales de trolls et autres créatures fantastiques. En ce début d’été, deux frères de l’âge de Liv se noient à quelques jours d’intervalle dans les mêmes circonstances insolites. Liv les avait vus quelques jours plus tôt en compagnie de Maia, une autre camarade de classe. Maia est-elle la huldra, une incarnation féminine du Malin qui séduit les hommes pour les attirer à la mort ?
Difficile de savoir en lisant ce roman si on a affaire à un récit traversé de fantastique ou si Liv est « juste » perturbée. Quelque en soit la cause elle est victime de crises d’angoisse et semble à plusieurs reprises proche de la folie. Elle-même, en tant que narratrice qui relate les faits dix ans après leur survenue, ne sait pas trop comment interpréter ce à quoi elle a assisté. Ces événements semblent d’ailleurs se dérouler comme hors du monde. La mort des deux frères a-t-elle déclenché une enquête ? On ne le sait pas. Les épisodes étranges qui ont eu lieu ensuite ont-ils agité quelqu’un d’autre que Liv ? Elle ne le dit pas. La jeune fille vit dans son espace familier et s’en satisfait, sans désir d’en sortir. Attentive à la nature et aux variations de la lumière, elle m’apparaît comme une contemplative.
Mon avis sur ce roman est mitigé. J’ai apprécié la belle écriture aux accents poétiques et la description des paysages, notamment les nuits blanches de l’été nordique. J’ai apprécié aussi la fine analyse psychologique car Liv a le don de percer à jour ses interlocuteurs, de comprendre en profondeur comment ils fonctionnent et ce qu’ils voudraient cacher. Par contre j’ai mis du temps à entrer dans ma lecture car le rythme est lent et il ne se passe, en fait, pas grand-chose. Mon principal bémol c’est qu’à la fin je me demande où tout cela nous mène et où veut en venir l’auteur. Je crains que ce roman ne me laisse pas un long souvenir.
L’avis d’Ingannmic.
Ce n’est donc pas un roman policier même si l’atmosphère a l’air plutôt pesante.
Non, je ne le pense pas même si on nous dit en quatrième de couverture que c’est un thriller.
De lui, j’ai lu Un mensonge sur mon père, il y a très longtemps. J’en ai un souvenir très sombre, mais aussi celui d’une superbe écriture. L’histoire ici me semble trop proche du fantastique pour me plaire.
Le côté autobiographique d’Un mensonge sur mon père me fait plus envie.
Oui, c’est lent, comme la plupart de ses romans, mais c’est en partie ce que j’aime chez Burnside. Et puis surtout, quelle plume !
C’est très bien écrit, je suis d’accord.
Je reviens, après avoir relu mon vieux billet, et m’être étonnée d’avoir comme toi déploré ses lenteurs !! Dans mes souvenirs je l’avais aimé sans bémol… du coup, ce serait dommage de s’arrêter à celui-là. Tu pourrais retenter avec La maison muette, qui est court.
Intéressant, ces souvenirs.
je retiens les réserves sur ce roman, je lirai plus volontiers « un mensonge sur mon père »
Très sombre, dit Sacha.