Mère célibataire, Aurore occupe un emploi sans intérêt -bullshit job- à Paris. Quand son poste est supprimé et qu’elle est recasée sur du 100 % télétravail elle décide de s’installer dans le Lot, dans la maison de sa mère qui vient de mourir.
Acteur à succès, Alexis Zagner éprouve le besoin de prendre le large quand sa femme lui annonce qu’elle va lui faire payer ses liaisons. Il file vers le Lot où il a acheté une maison en viager dont la propriétaire vient de mourir…
Femme agressée, Aurore a développé une forme de compulsion sexuelle, cherchant -sans le trouver- l’homme qui saura la protéger.
Alexis interprète dans la vraie vie le même rôle de Dom Juan qu’au théâtre, séduisant les femmes les unes après les autres (ou en même temps), de façon compulsive lui aussi, puis les jetant sans remord.
Pendant toute ma lecture je me suis demandée comment l’autrice se positionnait. Il y a des passages où j’ai l’impression qu’elle se place du côté des femmes victimes, d’autres où il me semble qu’elle dédouane l’agresseur en le présentant comme agi par un contexte misogyne. Finalement j’arrive à la conclusion qu’elle nous dit que Aurore et Alexis sont tous les deux des victimes du patriarcat qui s’ignorent. Que les hommes soient eux aussi pris au piège de la société patriarcale, je suis d’accord avec ça cependant pas de la même façon que les femmes. Des femmes meurent de la façon dont elles sont traitées, ce n’est pas le cas de leurs agresseurs. Et si l’on veut que cela cesse, il faut bien dire stop à un moment. Cela passe par la justice. Et quand la justice ne fait pas son travail cela passe par un mouvement comme metoo ou par les médias, à mon avis, or j’ai l’impression que l’autrice critique ces réactions médiatiques.
Alors que la narration se concentre pendant longtemps sur la rencontre entre Aurore et Alexis, l’arrivée en fin de roman de l’histoire très détaillée -et pas inintéressante- de Chloé, maîtresse délaissée d’Alexis, me donne une impression de bric et de broc.
Tout du long Maria Pourchet file la métaphore avec le western, s’adressant à la lectrice pour analyser les situations qu’elle nous présente et nous dire ce qu’il devrait se passer selon les codes dudit western. Je n’ai pas trouvé que ce procédé, sans rapport avec le contenu, apporte quoi que ce soit d’intéressant.
C’est une lecture qui m’a agacée. J’ai trouvé le propos parfois confus et la réflexion pas toujours suffisamment approfondie. Mon agacement est renforcé par les commentaires élogieux de l’éditeur en quatrième de couverture : « écriture éblouissante », « profonde réflexion sur notre époque ». C’est en tout cas une lecture qui m’aura donné matière à écrire.
L’avis de Keisha.
Je n’ai pas lu ce roman mais je te rejoins dans ta vision du problème patriarcal : les deux genres en souffrent, mais clairement pas de la même façon ni dans les mêmes proportions ! Bref, il m’agacerait sûrement aussi.
J’ai trouvé le positionnement de l’autrice trop confus.
(tu sors du sommeil?)
Oui, tu sais que ce n’est pas du tout mon préféré, la quatrième dithyrambique l’était moins pour ses premiers romans, meilleurs à mon goût.
Mauvais choix alors, dommage.
Bon, je crois que je vais différer encore ma rencontre avec Maria Pourchet. Son précédent roman, Feu, ne m’attirait as non plus.
Ce que je lis de Feu me donne l’impression qu’elle y travaille les mêmes thèmes que dans Western.
depuis mon énorme déception de « Rome en un jour » je ne suis plus retournée vers cette écrivaine.
Décidément elle a déçu du monde.
J’ai commencé avec Avancer, plutôt marrant et sans prétention.
https://enlisantenvoyageant.blogspot.com/2013/03/avancer.html
Si ça se présente.
Les jeux de l’amour et du hasard…