
Angleterre, 1949. Huit ans auparavant, à l’instigation d’un groupe d’hommes politiques nommé le « Cercle de Farthing », le pays a signé avec l’Allemagne nazie une paix séparée, la « paix dans l’honneur ». Depuis, les frontières du Reich s’arrêtent à la Manche. Aujourd’hui, lady Eversley convie les membres du Cercle à un week-end dans la propriété familiale de Farthing. Parmi les invités, Lucy et David Kahn. Fille de lady Eversley Lucy a, au grand déplaisir de sa mère, épousé un Juif. Mais voici que sir James Thirkie, principal artisan de la paix avec Hitler, est retrouvé assassiné, une étoile en tissu jaune comme en portent les Juifs sur le continent, plantée sur sa poitrine à l’aide d’un poignard. Pour la plupart il ne fait aucun doute que seul un Juif peut être l’auteur de ce crime misérable. David Kahn fait donc un coupable tout trouvé. Chargé de l’enquête, l’inspecteur Carmichael de Scotland yard ne croit pas aux « indices » trop évidents que l’on sème sur son chemin. David peut aussi compter sur le soutien de sa femme.
J’ai apprécié la description de cette aristocratie britannique très imbue de sa classe. Pour en être issue, Lucy comprend de quoi ces gens sont capables pour préserver leurs privilèges. David, lui, croit qu’il peut se faire accepter dans ce monde en se montrant plus Anglais que les Anglais.
Dans cette uchronie la guerre se poursuit en URSS tandis que c’est Charles Lindbergh qui est le président des Etats-Unis. En Grande-Bretagne règne un antisémitisme d’atmosphère. Ainsi on ne parle pas de seconde guerre mondiale mais de « guerre des Juifs ».
En partant de faits historiques l’autrice a très habilement opéré un léger décalage avec la réalité et rendu fort crédible le cadre de son roman. La narration alterne un chapitre du journal de Lucy sur les événements et un chapitre de l’enquête de Carmichael en focalisation externe. Ce procédé bien mené permet au lecteur d’avoir accès à divers aspects de l’affaire.
Je découvre Jo Walton avec cet excellent roman. Nul doute que je reviendrai vers cette autrice en commençant par lire la suite de la trilogie du subtil changement dont Le Cercle de Farthing constitue le premier volet.
Sandrine le 2 décembre 2023 :
J’ai toujours eu du mal avec Jo Walton qui ne m’a jamais enthousiasmée malgré trois romans lus…
Je lis je blogue le 3 décembre 2023 :
Une uchronie sur le nazisme, pourquoi pas ? Par contre, le fait qu’il s’agisse d’une trilogie, me refroidie un peu.
Luocine le 3 décembre 2023 :
pas du tout tentée ni par le genre ni par le sujet, je trouve que la réalité en matière d’horreurs me suffit largement