
A Varsovie, au cours d’une thérapie de groupe du docteur Rudski, un patient est retrouvé assassiné, une broche à rôtir plantée dans l’oeil.C’est le procureur Teodore Szacki qui est chargé de mener l’enquête. Cela tombe bien car c’est cet aspect de son métier que Szacki préfère. Les inculpations et autres formalités administratives l’ennuient prodigieusement. Notre héros va découvrir que la présente affaire plonge ses racines dans le passé de totalitarisme communiste de la Pologne.
J’ai bien apprécié ce roman policier dont l’action ne se déroule pas très rapidement (mon rythme de lecture non plus n’est pas très rapide en ce moment) mais est néanmoins prenante. L’action est accompagnée de la description d’itinéraires dans Varsovie qui doivent être un plus pour ceux qui connaissent cette ville.
Chaque chapitre correspond à une journée de l’enquête et est précédé d’un résumé de l’actualité locale, nationale, voire internationale. Ainsi le lundi 6 juin 2005 : « Le père Hejmo, prêtre au Vatican, transmet un communiqué spécial depuis Rome : en des termes particulièrement complexes et hésitants, il nie avoir collaboré avec les services secrets communistes. A Rome toujours, le pape Benoît 16 exprime l’opposition de l’Eglise à l’avortement, au mariage homosexuel et aux manipulations génétiques. Catholique convaincu, candidat à l’élection présidentielle et maire de Varsovie, Lech Kaczynski interdit la Gay Pride et souligne que l’indignation des « milieux gauchisants » est bien évidemment liée aux échéances électorales… »
J’aime bien. Je trouve que cela ancre le roman dans la réalité polonaise.
Un mot sur le héros pour terminer. Je le trouve moyennement sympathique. Par moments il me plaît car c’est un homme intègre, souvent tenté (et parfois il le fait) de contourner les règles quand elles lui semblent devoir déboucher sur un résultat injuste. Mais par moments il m’agace aussi notamment quand il s’avise qu’à 35 ans, marié depuis 10 ans et père d’une petite fille, sa vie a pris une tournure routinière. Alors la responsable désignée de cet enlisement est sa femme : « La vie défilait, et lui restait coincé dans le cycle travail-femme-travail-fille-femme-travail. » On peut retirer la femme de cette litanie, il ne me semble pas que le résultat soit plus folichon.
On m’a aussi offert le deuxième épisode des aventures de Teodore Szacki, je le lirai prochainement.
L’avis de Jean-Marc.