Après sa première enquête (Dans la gorge du dragon) Shan a quitté son camp de travaux forcés (ce n’est pas une libération officielle) pour aller vivre dans un monastère bouddhiste secret. Dans cette deuxième aventure il est chargé par les moines tibétaines avec qui il vit d’une périlleuse mission : un lama a disparu, l’institutrice Lau a été assassinée et les enfants dont elle avait la charge, des orphelins kazakhs, sont victimes d’un tueur l’un après l’autre.
Tout cela se passe au nord du Tibet, dans le Xinjiang, à la limite du désert du Taklamakan. Là vivent des peuples nomades, Kazahs et Ouighours, que le gouvernement de Pékin veut sédentariser par la force en leur confisquant leurs troupeaux. Shan découvre les refuges de ceux qui luttent encore pour défendre leur mode de vie traditionnel : cités englouties par les sables, anciennes étapes sur la route de la soie; monastères troglodytes. Car le sujet c’est d’abord la résistance contre les exactions chinoises. Résistance armée ou résistance spirituelle des moines tibétains.
J’ai trouvé ce livre très dense. La lecture ne coule pas facilement mais Eliot Pattison installe une ambiance prenante. Ici l’enquête policière s’efface derrière la philosophie bouddhiste et la description d’une culture en voie de disparition, au milieu des superbes paysages de l’Himalaya.