Les Bombes2Bal sont un groupe toulousain composé de quatre filles et de deux garçons et qui remet au goût du jour le bal occitan. Ils jouent de l’accordéon, du tambourin, ils chantent et ils font danser.
Jeudi 3 juillet le temps était maussade. Il faisait froid et dans l’après midi il a plu un peu. Je me demandais si nous pourrions sortir le soir. Heureusement, en fin de journée, le ciel s’est dégagé. Il faisait frais mais quand j’ai commencé à danser, ça n’a plus été un problème.
La musique est entraînante et joyeuse. Sur la place un couple montre les pas et incite les spectateurs à danser en couple ou en ronde. En invité surprise il y avait Claude Sicre des Fabulous Trobadors. J’ai trouvé ça très sympathique. Ca m’a rappelé les bals oc que j’avais fréquentés un peu quand j’étais étudiante à Toulouse. Ensuite je suis rentrée chez moi, juste à l’heure pour regarder K3G.
Ashok Pathak et Priyadarsini Govind
C’était semaine indienne près de chez moi. Une semaine qui ne durait que deux jours aussi je me suis précipitée et j’ai fait de belles découvertes.
Le premier soir j’ai vu et entendu Ashok Pathak jouer du surbahar. le surbahar est un gros instrument à cordes avec un long manche. En haut du manche est fixée une calebasse qui sert de caisse de résonance. En jouant le musicien imprime des mouvements circulaires à son instrument et on entend alors le son résonner en tournant. Ashok Pathak a joué des ragas d’Inde du nord. Il s’agit de bases musicales sur lesquelles il improvise de façon méthodique. Je répète ici, simplifié à l’extrême, ce qu’on nous a expliqué le soir de l’audition. Je n’ai pas l’oreille assez exercée pour l’entendre moi-même mais j’ai apprécié cette musique que j’ai trouvé apaisante.
Le lendemain c’était la danse au programme. le bhârata natyam précisément, dansé par Priyadarsini Govind. La danseuse est accompagnée d’un petit orchestre composé d’une chanteuse et de trois musiciens. Preethi Mahesh chante superbement. Elle a une voix grave, à la fois douce et puissante, c’est un régal. Les instruments sont un violon -et à l’entendre sans le voir j’aurais juré que le violon est un instrument indien- un /des (?) nattuvangam (petites percussions métalliques) et un mrivangam, sorte de tambour.
Priyadarsini Govind est équipée de bracelets de chevilles à clochettes et danse en tapant des pieds. Ces frappements sont rythmés par le nattuvangam de façon parfaitement synchronisée. La danse raconte une histoire mais là aussi c’est parce qu’on nous l’avait dit avant que je le sais. Je me suis simplement laissée porter par le plaisir esthétique, l’adéquation parfaite entre la musique et la danse. Par moments la danseuse était totalement immobile et faisait seulement bouger sa tête latéralement, mouvement typiquement indien que j’adore. Elle avait un sourire radieux et c’était positivement jubilatoire à regarder.
Bharati
Fin octobre j’ai assisté à une représentation de Bharati, une comédie musicale indienne actuellement en tournée en France. L’histoire des amours de la belle Bharati (Bharat = Inde en hindi) n’est qu’un prétexte au spectacle de danses, chants et musique.
Elevée selon les traditions indiennes Bharati tombe amoureuse (et vice-versa) d’un jeune ingénieur occidentalisé. Le père de la jeune fille refuse le mariage jusqu’au moment où le jeune homme comprend qu’il ne peut pas rejeter ses origines (Bharat tumhara desh hai aur Bharati tumhara prem : l’Inde est ton pays et Bharati ton amour). Le père donne alors son assentiment. Un canevas tout à fait digne d’un film de Bollywood. Je trouve que ça ressemble un peu à l’histoire du film Swades.
Sur la scène, près de 70 artistes nous présentent l’histoire. Une cinquantaine de danseurs et danseuses dans de grands ballets avec toujours de nouveaux costumes. Encore une fois, la comparaison qui s’impose c’est celle avec les films de Bollywood : couleurs, mouvement, tout y est pour plaire aux amateurs (dont je suis).
Ils sont accompagnés par un petit orchestre indien. Une dizaine de musiciens assis de part et d’autre en avant de la scène. D’un côté les percussions (tablas), de l’autre les vents et les cordes.
Comme dans les films précédemment cités ce ne sont pas les danseurs qui chantent. Ils sont doublés par trois chanteuses et deux chanteurs. Les femmes en saris, les hommes en kurtas se tiennent immobiles et droits et accompagnent leurs chants d’amples mouvements du bras droit. Ils reprennent des standards de Bollywood plus des chansons originales. J’ai particulièrement apprécié Silsila ye chahaat ka tiré du film Devdas. C’était parfait. La chanteuse était tout simplement excellente.
Et puis il y a les personnages principaux : Bharati, son père, son amoureux, son ami d’enfance (bien sur, il y a un ami d’enfance!) qui dansent des solos et enfin, le narrateur. Dans ce rôle Rahul Vohra (au cinéma vu dans Swades, dans le rôle de l’ami du héros, expatrié comme lui) est très bon. En fait c’est lui le personnage principal. il raconte l’histoire, explique l’Inde aux spectateurs, fait patienter entre deux grands ballets (quand les danseurs doivent aller se changer) en racontant de petites histoires humoristiques. Et tout cela dans un Français presque parfait.
Quand j’aurai dit qu’en plus de tout ce monde en action il y a un écran au fond de la scène qui montre des images de l’Inde, qui sert d’arrière-plan aux ballets, vous aurez compris que dans ce spectacle on ne sait pas où donner de l’oeil. A droite, à gauche, devant, derrière, il y a à voir de tous les côtés. Je n’ai pas regretté ma soirée.