« Un pays est à l’image de ses animaux. De la protection qu’on leur accorde. Si les gens ont un comportement bestial envers les animaux, aucune démocratie ne pourra leur venir en aide. Pas plus qu’autre chose d’ailleurs. »
Janina Doucheyko, la narratrice, vit dans un hameau isolé de Pologne, à la frontière avec la République tchèque. Cette retraitée est l’une des rares habitantes à l’année sur ce plateau où l’hiver dure sept mois.Les deux autres sont Matoga et Grand Pied -des surnoms qu’elle leur a donnés- également vieux célibataires. Quand Grand Pied est retrouvé mort, étouffé par un os de la biche qu’il était en train de manger, Janina ne regrette guère ce voisin déplaisant, grossier et braconnier. Mais voilà que d’autres hommes de la ville voisine sont retrouvés morts. Tous étaient chasseurs et il semblerait que des animaux étaient présents sur le lieu de chacune des morts. Les victimes ne sont certes pas des personnages positifs dans ce roman : ils sont violents et peu respectueux de la loi. Qu’ils se présentent en défenseurs de la culture et protecteurs des animaux excède Janina.
J’ai trouvé sympathique la narratrice, personnage excentrique qui place les êtres vivants à égalité, animaux ou humains et qui se passionne pour l’astrologie. Elle se procure les dates de naissance des victimes, dresse leur thème astral et en conclu qu’ils ont été tués par des animaux qui se vengeaient de ces chasseurs. Elle écrit de nombreuses lettres à la police pour lui signaler ses conclusions et passe bientôt pour une vieille folle. Elle a heureusement des amis fidèles qui savent la femme intelligente et attentive aux autres qu’elle est et sur lesquels elle peut compter.
J’ai apprécié la description de la nature dans laquelle vit Janina. Sa solitude face aux éléments me fait parfois penser à l’héroïne du Mur invisible. J’ai apprécié le regard ironique et intelligent que la narratrice porte sur elle-même. Il y a une réflexion sur les souvenirs et le vieillissement qui me touche. J’ai apprécié l’intérêt porté aux animaux et à la préservation de l’environnement. C’est donc un roman que j’ai apprécié.