Une histoire des empereurs de Rome. Mary Beard est professeure émérite d’histoire romaine à Cambridge. Dans cet ouvrage elle nous présente les empereurs et la fonction impériale de 44 av. JC. (assassinat de Jules César) à 235 (fin du règne de Septime Sévère). Entre ces deux dates l’empire romain est d’une grande stabilité politique. Près de trente empereurs se succèdent sur cette période mais l’autrice ne nous les présente pas exhaustivement : elle procède de façon transversale, par thématiques, abordant, par exemple, les principes fondamentaux de l’autocratie et les modes de succession mais aussi les repas, la cour impériale et ceux qui la constituent, esclaves et proches de l’empereur, le travail et les loisirs de l’empereur, ses déplacements à l’étranger…
J’ai trouvé que c’était un ouvrage de vulgarisation très accessible. Parce qu’il est écrit dans une langue courante, utilisant parfois des expressions familières et que le propos est illustré de très nombreuses anecdotes où les faits et gestes des empereurs sont comparés à l’occasion à ceux de dirigeants contemporains, la lecture est plaisante. De par la distance chronologique qui nous en sépare, l’antiquité m’est toujours apparue comme une époque exotique. C’est le talent de Mary Beard de rendre ses personnages vivants et, de ce fait, plus humains. Mais les anecdotes sont aussi analysées, permettant un second niveau de lecture. En pointant les réputations qui émanent de la légende dorée ou noire, l’autrice montre comment cette légende a pu se construire et perdurer à travers le temps, ce que les rumeurs ou la propagande nous disent de l’image de l’empereur que pouvaient se faire les contemporains.
Le livre est illustré des photos des monuments ou statues évoquées. La description des lieux dont il est question a réveillé chez moi une vieille envie d’aller à Rome.
Enfin son travail a amené Mary Beard à s’interroger sur les régimes autoritaires de toutes les époques. Elle en tire la conclusion que « ce n’est pas la violence ou la police secrète, ce sont la collaboration et la coopération -consciente ou naïve, bien intentionnée ou non- qui permettent à l’autocratie de perdurer ».