L’histoire se passe entre la fin des années 1970 et le début des années 1980 à Colombo, capitale du Sri Lanka, dans une famille chrétienne de la minorité tamoule. Arjie, le narrateur, est un drôle de garçon. A sept ans, le dimanche chez ses grands-parents, il préfère tenir le rôle de la mariée dans les jeux de sa soeur et de ses cousines que disputer des parties de cricket en plein soleil avec son frère et ses cousins.
En grandissant Arjie prend d’abord conscience que sa différence gêne sa famille puis découvre son homosexualité dans un pays où la chose est niée ou considérée comme une monstruosité. Dans le même temps les tensions entre Tamouls et Cingalais s’exacerbent et donnent lieu à toujours plus de violence. Bientôt ont lieu des émeutes anti-Tamouls à Colombo et la famille d’Arjie est menacée.
J’ai beaucoup apprécié ce récit fort bien écrit. Les premiers souvenirs d’Arjie sont pleins d’une nostalgie qui renvoie à l’innocence de l’enfance.Le narrateur apparaît comme un petit garçon puis un adolescent intelligent et sensible. Shyam Selvadurai fait avancer en parallèle la découverte par Arjie de son homosexualité et des violences ethniques qui secouent son pays et menacent les personnes qui lui sont proches.
Zoli est une Tzigane de Tchécoslovaquie. Dans les années 30 sa famille a été massacrée par une milice fasciste et Zoli a ensuite été élevée par son grand-père. Celui-ci lui apprend à lire puis l’envoie à l’école. Elle doit cacher ses connaissances car frayer ainsi avec les gadze est très mal vu parmi les Tziganes. Elle-même sent que ce savoir la rend impure. Zoli a un don apprécié de tous : elle met en chansons la vie et les sentiments de son peuple.
Après la seconde guerre mondiale Zoli a une vingtaine d’années. Elle est dénichée par l’éditeur Martin Stransky qui veut publier ses oeuvres. Dans l’enthousiasme de la victoire et de l’avènement du communisme les Roms sont des citoyens à intégrer et Zoli un symbole des nouveaux lendemains où les masses prolétariennes accéderont à l’instruction. Elle fait la connaissance de Stephen Swann. Fils d’une mère irlandaise et d’un père slovaque l’Anglais est traducteur pour Stransky. Zoli et Stephen vont s’aimer. Il est attiré par son entrain et sa liberté, elle est plus partagée, craignant toujours le jugement de son peuple. Finalement elle souhaite s’éloigner de lui et lui, ne pouvant la retenir, va la couper de tout ce qui était sa vie.
J’ai moyennement apprécié ce roman. J’ai mieux aimé la fin, l’exil de Zoli et les péripéties qui lui permettent de rebondir et de se reconstruire. J’ai trouvé que Colum McCann montrait bien à la fois la liberté des Tziganes, détachés de tout lien matériel et au contraire l’enfermement que peuvent être des traditions trop rigides. Alors pourquoi ça ne m’a pas convaincue ? Difficile à dire et je me torture pour écrire ce billet. Le style est travaillé mais m’a parfois semblé un peu artificiel.
Dans ce livre Muhammad Yunus, économiste du Bangladesh, prix Nobel de la paix en 2006 raconte comment il a conçu et mis en oeuvre son projet de « banque pour les pauvres » et quels résultats ont d’ores et déjà été obtenus grâce à cette entreprise.
En 1974 le Bangladesh a été frappé par une terrible famine. A cette occasion le professeur Yunus et certains de ses étudiants se sont intéressés aux conditions de vie des habitants de Jobra, village voisin de leur université. Ils découvrent alors que les plus démunis sont contraints d’emprunter à des usuriers qui profitent de leur faiblesse et les maintiennent dans une situation de dépendance. Yunus est convaincu que si on leur prêtait à des conditions équitables, de petites sommes pourraient permettre à nombre d’entre eux de s’extraire de la plus grande misère. C’est à partir de là qu’il conçoit, petit à petit, le projet de la banque Grameen.
Je passe sur les étapes qui l’ont mené de l’expérimentation dans un village à la généralisation dans tout le pays puis à l’exportation vers le reste du monde pour aborder les deux points qui m’ont le plus intéressée dans cette lecture.
1) Ca marche ! La banque Grameen travaille aujourd’hui avec 36 000 villages soit plus de la moitié des communes rurales du Bangladesh. Les prêts sont en moyenne de 150$ par emprunteur. En dix ans la moitié des emprunteurs se sont hissés au dessus du seuil de pauvreté et 25% sont prêts à le franchir. « En abordant la lutte contre la pauvreté dans une optique de marché on a permis à des millions d’individus de s’en sortir dans la dignité. »
2) La découverte de la société villageoise bengalie, corsetée par les archaïsmes, l’obscurantisme, l’islamisme. La place des femmes y est particulièrement dépendante et pourtant c’est à elles que Yunus s’est d’abord adressé (94% des emprunteurs de Grameen sont des femmes). Pour cela il a fallu lutter contre tous ces -ismes avec beaucoup de patience mais le résultat est probant. « Etre pauvre au Bangladesh est dur pour tout le monde, mais ce l’est davantage encore quand on est une femme. Et lorsque les femmes se voient offrir une possibilité de s’en sortir, si modeste soit-elle, elles s’avèrent plus combatives que les hommes. » De plus elles sont plus attentives à assurer l’avenir de leurs enfants. « L’argent, quand il est utilisé par une femme dans un ménage, profite davantage à l’ensemble de la famille que lorsqu’il est utilisé par un homme. » J’avais déjà lu ailleurs que partout le développement passait mieux par les femmes.
En terminant ce livre je suis surtout surprise que Muhammad Yunus ne soit pas plus connu que ça. Il me semble qu’on a un peu parlé de lui à l’occasion de la remise de son prix Nobel mais c’est tout. C’est un personnage aux idées peu conventionnelles. Il raconte qu’un professeur communiste lui a dit un jour : « En fait, vous donnez de petites doses d’opium aux pauvres pour qu’ils se désintéressent des problèmes globaux. Avec vos prêts solidaires ils dorment sur leurs deux oreilles et ne font aucun bruit. Leur zèle révolutionnaire se tarit. Grameen est l’ennemi de la révolution. » Comme si la révolution était un but en soi ! Avec Grameen Yunus réalise une révolution au quotidien et obtient des résultats.
Au Nouvel Ararat, un monastère de l’évêché de Zavoljsk, plusieurs témoins dignes de foi ont vu Saint Basile revenu sur terre, marchant sur l’eau et criant des avertissements inquiétants. Mais l’apparition est-elle envoyée par Dieu ou par le Diable ? Ou s’agit-il d’une mystification ? Pour enquêter l’évêque Mitrophane envoie tour à tour des émissaires de choix. Mais voila qu’ils sont victimes du revenant. Les nonnes étant interdites sur le territoire du Nouvel Ararat, soeur Pélagie doit se faire passer pour une laïque pour intervenir.
Le premier épisode de la série (Pélagie et le bouledogue blanc) m’avait moyennement plu. J’ai bien fait de persévérer avec le deuxième qui m’a réjouie. Sous son déguisement, Pélagie rencontre en effet des personnages hauts en couleur. Il faut dire que l’île sur laquelle se trouve le monastère abrite aussi une maison de fous et notre soeur est à un moment en grand danger de tomber amoureuse d’un histrion séduisant. Il y a aussi une femme fatale prête à tout pour se débarrasser d’une éventuelle rivale.
Boris Akounine fait preuve de beaucoup d’imagination ce qui lui permet de fouiller ses personnages et d’avoir une histoire à raconter sur chacun d’entre eux. Le supérieur du monastère, le père Vitali, est ainsi un efficace homme d’affaire qui a fait du Nouvel Ararat un centre de pèlerinage couru par toute la bonne société russe. Menant ses moines d’une main de maître, il rentabilise au mieux leur activité. Tout ceci est écrit dans un style léger et fort amusant. Il m’est venu à l’esprit en le lisant que les traducteurs avaient bien fait leur travail.
Un ministre du gouvernement de sa majesté et sa maîtresse égyptienne ont été pris en pleine nuit, transportant un cadavre dans une brouette. Thomas Pitt, toujours à la special branch, est mis sur l’affaire. Sa mission : innocenter le ministre. Pour cela notre héros devra aller jusqu’en Egypte, fouiller dans le passé de certains protagonistes. Pendant ce temps Charlotte mène aussi l’enquête de son côté : le frère d’une jeune domestique du quartier n’a plus donné signe de vie depuis plusieurs jours. Dans la maison où il était employé on ne veut donner aucune explication. Quel secret cherche-t-on à cacher ? Notre héroïne devra s’enfoncer jusque dans le quartier sordide de Seven dial pour trouver les réponses.
J’ai retrouvé dans cette palpitante aventure de Thomas Pitt tous les ingrédients qui font pour moi le talent de Anne Perry. Des personnages secondaires fouillés : la tante Vespasia, toujours en forme malgré son grand âge; Gracie la jeune bonne des Pitt dont la romance avec l’inspecteur Tellman progresse à grands pas; Victor Narraway le nouveau supérieur de Pitt qui laisse échapper un peu de son passé. Tout cela allant de pair avec une analyse psychologique fine.
Au 19° siècle, dans une province un peu reculée de Russie, Pélagie, une jeune religieuse orthodoxe, est dépêchée par son évêque, le bon Mitrophane, pour mener l’enquête sur des événements qui agitent les alentours. La tante de l’évêque, qui a consacré une bonne partie de sa vie à créer une nouvelle race de chiens (le bouledogue blanc) est au plus mal : on a assassiné l’un de ses spécimens et le choc est terrible pour la vieille femme. Sur sa route Pélagie croise deux cadavres décapités. A Zavoljsk, chef-lieu du comté, Mitrophane est aux prises avec le perfide Tintinov, inspecteur du synode. Bien sur toutes ces affaires se rejoindront pour la plus grande gloire de Mitrophane et pour la sauvegarde des âmes de Zavoljsk.
Pélagie et le bouledogue blanc est le premier épisode d’une trilogie par l’auteur des aventures de Fandorine. J’étais toute contente de mettre la main sur cette nouvelle série et j’ai été un peu déçue. La mise en place de l’action est un peu lente et la lecture ne devient palpitante que dans la deuxième partie. La quatrième de couverture informe le lecteur qu’il trouvera dans le style « de subtils pastiches des grands prosateurs russes du 19° siècle. » Je dois avouer que c’est un aspect de l’oeuvre qui m’échappe, ne connaissant pas cette littérature. Il reste quand même l’humour de Boris Akounine.
Le narrateur est un instructeur soviétique qui, entre les années 1970 et la chute de l’URSS, a parcouru l’Afrique pour en former les peuples à la révolution. Révolution contre le colonisateur encore en place, révolution contre les régimes à la solde des Etats-Unis. Un jour, prisonnier d’une faction adverse, il rencontre Elias Almeida, un Angolais, prisonnier avec lui, acquis à la cause communiste. Les deux hommes deviennent amis. Leur existence aventureuse va les amener à se croiser régulièrement sur leurs terrains de combat.
C’est la quête d’Elias que nous raconte L’amour humain. Marqué par la mort de sa mère (victime de la répression portugaise en Angola) Elias se bat pour un monde plus juste. Ce qui l’anime aussi c’est le souvenir de son amour pour Anna -une femme qu’il a rencontrée lors d’un stage de formation à Moscou- et du voyage qu’il fit avec elle vers son village natal de Sibérie. L’histoire d’Elias s’entrecroise avec celle du narrateur sur fond d’interventions soviétiques, de guerres civiles et de grande violence.
« Sans l’amour qu’il portait à cette femme, la vie n’aurait été qu’une interminable nuit, dans les forêts du Lunda Norte, à la frontière entre l’Angola et le Zaïre. » Il est ici question du sens de la vie qui va avec la connaissance de l’amour vrai. Un amour dans lequel il n’y a pas de place pour les mensonges ou les faux-semblant, où l’on se présente sans masque, tel qu’on est devant l’autre. Et tout le reste n’est qu’accouplements. Il y a quelque chose de très romantique dans cette conception des choses. D’un côté une humanité qui geint, qui souffre, qui baise, qui n’est que morceaux de viande ; de l’autre côté Elias et son amour sublime mais qui ne peut pas vivre avec la femme qu’il aime.
Je n’adhère pas à une telle division et je termine ce livre avec un sentiment très mitigé. J’avais découvert Andreï Makine avec Le testament français qui m’avait emballée. J’ai lu dans la foulée ses romans précédents : La fille d’un héros de l’Union soviétique, Confession d’un porte-drapeau déchu et Au temps du fleuve Amour qui ont confirmé ma première impression et m’ont fait placer Andreï Makine au rang de mes auteurs favoris. J’ai lu ensuite ceux qui ont suivi mais depuis La musique d’une vie je suis moins convaincue. J’ai le projet depuis un bout de temps de relire tout ça pour savoir si cet engouement se maintient ou s’il a correspondu à un moment de ma vie. Quoi qu’il en soit je reste une admiratrice de M. Makine ne serait-ce que pour sa maîtrise parfaite du Français qui n’est pas sa langue maternelle.
Tandis qu’il passe ses journées dans les bas-fonds de Moscou pour trouver l’auteur de crimes horribles (cf L’amant de la mort) Fandorine, en soirée, cherche à résoudre le mystère d’une vague de suicides. Les victimes sont les membres d’une société secrète, sorte de secte où on adore la Mort comme la maîtresse suprême (ou l’amant pour les femmes). Les recrues écrivent (avec plus ou moins de talent) des poèmes qui célèbrent l’union avec la Mort et attendent avec impatience le moment où cette dernière leur fera signe de la rejoindre. Mais la Mort ne disposerait-elle pas d’un complice bien vivant ? Fandorine devra se faire passer pour un candidat au suicide convaincant afin de le démasquer.
Comme indiqué en quatrième de couverture La maîtresse de la mort complète L’amant de la mort que j’avais lu avant. Ceci dit, bien que les deux aventures se déroulent simultanément elles sont cependant indépendantes l’une de l’autre. Fandorine évolue dans des milieux bien différents. Dans La maîtresse de la mort ce n’est pas un gamin des rues qu’il a pris sous son aile mais une jeune fille de la petite bourgeoisie qui cherche à mettre un peu de piment dans sa vie. Je n’ai relevé que trois moments où les deux scénarios se croisent, s’effleurent devrais-je dire tellement c’est léger. L’intérêt de cet exercice de style est donc plutôt théorique. Pour moi je retiens surtout les qualités habituelles de Boris Akounine : une enquête palpitante, de l’humour, un héros sympathique et séduisant.
Le jeune Senka est un orphelin qui vit d’expédients à Moscou à la fin du 19° siècle. Avec d’autres gamins des rues il dérobe leurs biens aux passants inattentifs. C’est ainsi qu’il met la main sur un chapelet de jade. Il se trouve cependant que ce chapelet appartient au héros de la série, Eraste Petrovitch Fandorine, qui y est sentimentalement attaché.
Fandorine récupère facilement son chapelet mais sa rencontre avec Senka l’entraîne dans une nouvelle aventure et l’emmène à faire connaissance avec la pègre de Moscou. Un assassin sans pitié est à la recherche d’un trésor caché et n’hésite pas à torturer ou à tuer des enfants pour parvenir à son but. Une mystérieuse jeune femme d’une grande beauté affole tous les hommes. On la surnomme la Mort. Comment ce joli-coeur de Fandorine pourrait-il lui résister ?
Ce huitième épisode des aventures de Fandorine est aussi réjouissant à lire que les précédents. Ici, l’histoire est racontée du point de vue du jeune Senka et ses commentaires sont généralement truffés de mots d’argot. On descend dans les bas-fonds de Moscou qui ressemblent beaucoup à ceux de Londres décrits par Anne Perry.
L’amant de la mort est accompagné d’un deuxième tome, La maîtresse de la mort. Boris Akounine nous informe que « quoique absolument distincts, ces deux romans créent, ensemble, un effet stéréo que seul le lecteur qui les lira tous les deux, dans l’ordre qu’il souhaite, entendra. » Appétissant, non ? Je m’attèle donc à La maîtresse de la mort ayant eu la chance de mettre la main sur les deux en même temps à la bibliothèque.
Une fois n’est pas coutume, je ne résiste pas au plaisir de recopier la quatrième de couverture :
« Lorsque le célèbre aviateur Charles Lindberg battit le président Roosevelt aux élections présidentielles de 1940, la peur s’empara des Juifs américains. Non seulement Lindberg avait, dans son discours radiophonique à la nation, reproché aux Juifs de pousser l’Amérique à entreprendre une guerre inutile avec l’Allemagne nazie, mais, en devenant trente-troisième président des Etats-Unis, il s’empressa de signer un pacte de non-agression avec Hitler. Alors la terreur pénétra dans les foyers juifs, notamment dans celui de la famille Roth. Ce contexte sert de décor historique au Complot contre l’Amérique, un roman où Philip Roth, qui avait sept ans à cette époque, raconte ce que vécut et ressentit sa famille -et des millions de familles semblables dans tout le pays- lors des lourdes années où s’exerça la présidence de Lindberg, quand les citoyens américains qui étaient aussi des Juifs avaient de bonnes raisons de craindre le pire. Ce faisant, il nous offre un nouveau chef-d’oeuvre. »
Voici dit l’essentiel de cet excellent roman qui se fait passer de façon très convaincante pour un recueil de souvenirs. Dans le rôle du narrateur, Philip Roth soi-même qui se présente en enfant précoce et anxieux. A travers ses yeux le lecteur assiste à la montée de l’antisémitisme aux Etats-Unis au début des années 1940 et aux réactions qu’elle a suscitées. L’opinion se divise alors entre ceux qui croient que le pire est à venir, que la situation ne peut que s’aggraver, à l’image de ce qui s’est passé en Allemagne nazie, aujourd’hui alliée avec les Etats-Unis; et ceux qui traitent les premiers de catastrophistes, qui les accusent de faire des procès d’intention au président Lindberg dont le grand mérite est quand même d’avoir réussi à tenir les Etats-Unis à l’écart de la guerre qui déchire le reste du monde.
La famille Roth elle-même est touchée par ces divisions. Proie du bourrage de crâne orchestré par l’équipe présidentielle le frère de Philip, de cinq ans son aîné, tient ses parents pour des Juifs obtus, refermés sur leurs préjugés ancestraux et incapables de s’ouvrir aux vraies valeurs américaines. Au milieu de ce tourbillon le petit Philip observe, comprend beaucoup de choses et grandit plus vite qu’il ne l’aurait souhaité :
« C’était la première fois que je voyais mon père pleurer. C’est un tournant, dans une enfance, le jour où les larmes de quelqu’un d’autre vous paraissent plus insupportables que les vôtres. »
« Je ne pus que la regarder pleurer toutes les larmes de son corps, jusqu’à l’épuisement, sur quoi l’idée que je me faisait d’elle changea du tout au tout : ma mère était un être humain comme moi. Cette révélation fut un choc, et j’étais trop jeune pour comprendre que c’était le lien le plus fort de tous. »
(Oui, on pleure pas mal dans ce livre, normal vu les circonstances.)
Pour rendre particulièrement crédible son récit l’auteur Philip Roth s’est appuyé sur des personnalités politiques réelles et sur les prises de position qu’elles ont eu à l’époque. Oui, l’aviateur Charles Lindberg a bien eu des sympathies pour les nazis et il a bien tenu des propos antisémites. Il a été une des figures de l’extrême-droite américaine à la fin des années 1930 mais a refusé de se présenter à la présidence des Etats-Unis. Philip Roth fait suivre son roman d’un post-scriptum dans lequel il présente la chronologie véritable des personnages historiques figurant dans le livre.
J’ai beaucoup apprécié ce roman que j’ai dévoré d’une traite. C’est bien écrit et, en ne négligeant pas une pointe d’humour, Philip Roth aborde un sujet qui donne à réfléchir. Le résultat est prenant et deux jours après l’avoir terminé j’ai encore le sentiment de tenir compagnie à cette famille attachante.
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