
Un couple de Finlandais, Heidi et Jyrki, partent randonner en Nouvelle Zélande et Australie. Leur relation est récente, ils n’ont jamais vécu ensemble. Le programme, concocté par Jyrki, est de s’entraîner sur des parcours de difficulté moyenne avant de s’attaquer au South coast track, sentier côtier du sud de la Tasmanie, un trek sensé durer une douzaine de jours. C’est une excursion sans ravitaillement en route, sans refuges, sur un sentier abrupt, parfois dangereux, avec des étapes de huit heures de marche. Jyrki a tout calculé pour n’emporter que le strict nécessaire mais les sacs pèsent quand même douze kilos.
Jyrki souhaite fuir la société de consommation, s’éloigner au maximum des hommes qui détruisent la nature, laisser la plus petite empreinte possible sur son passage. Il a aussi la volonté de se surpasser physiquement et impose parfois à Heidi de faire en un jour le trajet prévu pour deux. Cette dernière n’est pas comme lui dans une quête d’absolu et prête, pour un peu de confort, à des entorses aux règles qu’il a édictées. La narration qui alterne récit de l’une et de l’autre des protagonistes montre bien les divergences dans la façon dont Heidi et Jyrki appréhendent les situations et le comportement du partenaire.
L’accroissement des difficultés et de la fatigue génère des tensions entre les deux personnages. Elles augmentent encore quand des objets commencent à disparaître au bivouac pour réapparaître (parfois) au suivant.
A travers le personnage de Jyrki, Johanna Sinisalo dénonce la société de consommation et la façon dont les habitants des pays riches détruisent la planète. même si je suis soucieuse de la crise écologique, Jyrki ne l’est pas vraiment sympathique. Je le trouve très convaincu de sa supériorité par rapport à ceux qui n’ont pas le même comportement extrême que lui.
Moi qui aime la randonnée tranquille j’ai cependant apprécié ce roman. La recherche d’exploit de Jyrki n’est pas du tout ma tasse de thé. Comme Heidi j’apprécie de terminer une journée de marche dans un refuge équipé de douches chaudes. Ces dernières conditions étaient celles de mon trek en Islande (nous avions en plus le portage des bagages) auquel ma lecture m’a souvent fait penser.
Johanna Sinisalo est Finlandaise. Cette lecture me permet de participer au défi Auteurs des pays scandinaves.

Il nous est difficile de nous défaire de nos habitudes de confort et c’est un des problèmes de la crise actuelle : sans changements drastiques, rien n’avancera dans le bon sens.
Je suis très pessimiste sur ce point. Je crois, au fond, que rien ne se fera.
Je le note tout de suite celui là. Je cherche justement des romans autour de la randonnée. Il n’est pas à la bibli et donc il faudra peut-être que j’attende la version poche…