
Georges-Arthur Goldschmidt est né près de Hambourg en 1928 d’une famille protestante d’origine juive. En 1938 les parents mettent leurs deux fils à l’abri des nazis en Italie puis, quand Mussolini installe des lois antisémites, en France. La France va devenir le pays d’adoption de Georges-Arthur Goldschmidt, le français sa deuxième langue.
Dans ce récit autobiographique l’auteur détaille son rapport à ses deux langues et ses deux cultures, l’allemande et la française. Il est question aussi de la judéité qui lui a été assignée par les nazis. Lui qui ne se savait pas Juif, qui était un protestant pratiquant, a intégré une nouvelle dimension à son identité.
Je retrouve dans ce texte ce que j’ai déjà lu dans d’autres récits d’exilés : le mal du pays perdu. Ici il est particulièrement torturé car l’Allemagne les a rejetés, lui et son frère, et la France cachés et sauvés. Parler allemand c’était à la fois parler la langue maternelle mais aussi celle du bourreau et, en France, de l’occupant. Ce conflit est marqué dans la façon dont l’auteur parle de lui-même alternativement à la première et à la troisième personne, parfois dans la même phrase.
Si je suis intéressée par l’histoire personnelle de l’auteur et sa réflexion sur l’exil, la langue et l’identité, je suis beaucoup plus réservée quand il s’aventure à aborder des questions contemporaine. Je pense particulièrement à un commentaire xénophobe concernant les migrants actuels qui rejetteraient de plus en plus l’État laïque. Il y a là une généralisation abusive qui me déplaît et qui est contredite plus loin par Georges-Arthur Goldschmidt lui-même :
« Chacun n’est jamais que ce qu’il est et qu’il est le seul à connaître, d’où le caractère sacré de l’existence humaine, l’unicité irremplaçable de chaque être humain qui, seul, n’est pourtant que celui qu’il est, et dont personne d’autre ne peut sentir comment il est, lui, lui-même ».
Ecoute, c’est tout à fait le genre de livres que j’aime découvrir, alors merci! Ce livre n’est pas à la bibli, mais deux autres, si, qui m’ont l’air bien intéressants, alors j’ai noté…
C’est le premier livre de cet auteur que je lis. A plusieurs reprises il fait référence à ses anciens livres en disant que tout ça a déjà été abordé précédemment. Je suppose donc qu’on doit retrouver ses thèmes de prédilection dans ses autres ouvrages.
je l’ai entendu et j’ai trouvé son parcours étonnant et intéressant : il est dans ma liste !!!
Je me rends compte qu’il y a des ouvrages de très bonne qualité chez Verdier. Je ne sais pas pourquoi je ne pense pas plus souvent à cet éditeur