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Isidor Geller était l’arrière-grand-oncle de Shelly Kupferberg. Il est né à la fin du 19° siècle dans une famille juive pauvre de Galicie. Le père se consacrait à l’étude des textes religieux. Rapidement Isidor -il s’appelle à l’époque Israël- est désireux d’une autre vie. Il est attiré par les études profanes. En 1908 il s’installe à Vienne. La première guerre mondiale permet à Isidor de s’enrichir énormément. Dans les années 20 et 30 il mène une existence mondaine, organise de grands dîners, s’adonne à sa passion de l’opéra. L’Anschluss met une fin brutale à cette vie facile.
Pour raconter l’histoire d’Isidor, mais aussi celle des frères et soeur de celui-ci, de son tailleur, de sa compagne… Shelly Kupferberg s’est appuyée sur des archives publiques, notamment au sujet de la spoliation des biens juifs à partir de 1938, mais aussi sur la mémoire et les archives familiales. Le grand-père de l’autrice, Walter, a été un proche d’Isidor avant la seconde guerre mondiale. Le résultat est cependant un ouvrage d’aspect très romancé et qui, à mon goût, manque parfois un peu de précisions (dates, noms). C’est pourquoi, si j’ai apprécié cette lecture qui m’a fait penser au Lièvre au yeux d’ambre, j’ai préféré ce dernier.
Isidor vit à Vienne à la même époque et dans le même milieu que Viktor von Ephrussi. Il n’est pas question de lui ici mais il est probable que les deux hommes se soient croisés dans la vraie vie. Ils subissent en tout cas les mêmes violences antisémites en 1938 et encore une fois je suis sidérée par la façon dont les Viennois, qui donnaient l’apparence de gens ouverts, ont adhéré en masse aux idées nazies. Ce n’est pas très plaisant à lire parce que ça me fait penser à la situation politique actuelle et que je me demande ce qu’il se passerait dans la rue si l’extrême droite arrivait au pouvoir.
Que vient faire ce chevreuil sur la -fort belle- couverture ? La réponse à l’avant-dernière page du livre.
Et maintenant je lirais bien un ouvrage historique sur l’Autriche et le nazisme.
L’avis d’Eva.
J’aime beaucoup ce genre d’enquête familiale et historique
Oui, ça rend l’histoire plus vivante.
Je lis beaucoup sur le sujet et à chaque fois la barbarie nazie me serre le cœur , j’ai beaucoup apprécie la vie des Ephrussi que j’ai lu dans sous le titre « la mémoire retrouvée »
Ça fait froid dans le dos. Je découvre depuis l’été dernier le cas de l’Autriche nazie. En matière de barbarie ils n’ont rien à envier à l’Allemagne.
J’ai noté ce livre après le billet d’Eva. J’ajoute Le lièvre aux yeux d’ambre, et La mémoire retrouvée !
Le lièvre aux yeux d’ambre et La mémoire retrouvée c’est le même livre paru sous deux titres différents. Comme ça ça en fait un de moins à lire !