Gyeongha, la narratrice, est chargée par son amie Inseon, hospitalisée, d’aller chez elle pour prendre soin de son perroquet blanc. Le trajet vers la maison isolée de l’île de Jeju prise dans une tempête de neige est une véritable épreuve pour Gyeongha. Elle se souvient d’épisodes antérieurs de son amitié avec Inseon et d’un projet artistique conçu ensemble et dont la réalisation est repoussée d’année en année : une installation commémorant les massacres de Jeju en 1948-1949. La description de la tempête de neige est particulièrement réaliste : j’ai eu froid pour la narratrice. J’ai trouvé par contre cette première partie un peu longue.
La narration de Gyeongha dans le temps présent du roman s’entrecroise avec ses souvenirs, ses cauchemars et, finalement, un long passage où Inseon lui apparaît et lui raconte son histoire familiale. Pas toujours évident de savoir si on est dans le rêve ou la réalité.
C’est ce que j’ai appris sur la répression « anti-communiste » à Jeju et en Corée du Sud à la fin des années 1940 et pendant la guerre de Corée qui m’a le plus intéressée. A Jeju on estime à 30 000 le nombre de civils de tous âges exécutés. Dans le reste du pays on a fiché des personnes classées à gauche, leurs familles et même des gens choisis au hasard pour atteindre les quotas, c’est la ligue Bodo. Pendant la guerre de Corée ils sont arrêtés et fusillés. Il y aurait eu 100 000 victimes. Je ne connaissais pas grand-chose de l’histoire de la Corée et je suis choquée par ce que j’apprends. C’est une répression aveugle qui n’a rien à envier à celle des régimes communistes. En Corée du Sud ce n’est que depuis le début du 21° siècle que la vérité est faite sur ces horreurs, attribuées pendant longtemps aux forces communistes.
J’ai apprécié la façon dont l’autrice croise informations historiques et histoire de la famille d’Inseon. Cela donne du corps aux événements. Elle fait bien ressentir le traumatisme des survivants et la façon dont il peut affecter une famille sur plusieurs générations.
Je ne connais pas grand-chose sur l’histoire de la Corée et ce sera donc très instructif pour moi. J’avais abandonné Le vieux jardin, autre roman coréen à forte composante historique. Celui-ci m’a l’air plus accessible.
L’aspect historique arrive un peu tardivement à mon goût au point que j’ai pensé que ça ne viendrait jamais et j’avais regardé sur Wikipédia. Je lirai ton commentaire avec intérêt.
J’ai très envie de découvrir ce dernier Nobel.. sans doute avec La végétarienne, pour commencer.
Impossibles adieux est son dernier, si j’ai bien compris.
J’avais réservé ce livre à la bibli quand l’autrice a reçu le Nobel mais l’attente était très longue. J’ai fini par me lasser et j’ai une PAL importante qui m’attend… peut-être plus tard.
Elle a trop de succès.
moi non plus je ne sais pas grand chose de l’histoire de la Coré mais ce que je sais c’est qu’aujourd’hui je préfèrerais vivre en Coré du sud qu’en Coré du nord !
Ca c’est sûr !