La journaliste et romancière Claire Gallois est morte le 18 novembre 2024. Elle était née en 1937. A sa naissance elle est placée en nourrice dans la Creuse auprès de Yaya qu’elle considère comme sa mère. Elle en est retirée brutalement à six ans. Elle a grandit ensuite dans sa famille où elle n’était pas aimée. Elle était membre du jury Femina depuis 1984.
Alias. La narratrice, une femme de 50 ans, a gardé Alias, le fils de ses voisins depuis sa naissance. Elle aime le petit garçon comme son fils, elle qui n’a pas d’enfant. Les parents, Chouchou et Maxime, divorcent rapidement. Quand Alias accuse sa mère de violences à son encontre Maxime demande que celle-ci soit privée de la garde. Le père et le fils vont devoir affronter les services maltraitants de la protection de l’enfance.
Le roman décrit bien comment la remise en question de sa parole et la menace de placement en foyer impactent le comportement et la scolarité d’Alias. Le sentiment d’impuissance et la colère de la narratrice sont crédibles. On entend en effet régulièrement parler des dysfonctionnement de l’Aide Sociale à L’Enfance et il semble que les choses se soient aggravées avec le COVID (le roman date de 2021). Les services manquent de moyens et peinent à recruter, le secteur n’attire pas.
Si je suis globalement d’accord avec le propos il y a cependant des choses qui me gênent dans ce roman. Claire Gallois s’est documentée pour l’écrire et cite des enquêtes de presse (le Monde, Libération), les déclarations de tel ministre. Mais elle prend également ses informations sur les réseaux sociaux, comptes Facebook de parents en conflit avec l’administration. C’est sans doute plus vivant mais c’est aussi complètement subjectif. Je déplore enfin que cette lamentable histoire soit l’occasion de taper sur le féminisme : les travailleuses sociales qui considèrent que quand il y a violences c’est toujours le fait du père sont dites « hyper-féministes ». Il me semble que cette accusation de féminisme mal placé a déjà été utilisée par des pères souhaitant punir leur femme de les avoir quittés.
Je suis donc très embarrassée pour donner un avis global sur ce livre.
Avec 125 pages, ce court roman participe au défi Bonnes nouvelles organisé par Je lis je blogue.
Merci pour cette nouvelle participation au challenge des bonnes nouvelles. Ton billet est maintenant répertorié dans le récapitulatif ici : https://jelisjeblogue.blogspot.com/p/bonnes-nouvelles-2025.html
Je comprends ton embarras par rapport à ce roman. Le sujet est délicat et il y a toujours des opportunistes pour profiter les failles du système et tirer la couverture à eux.
Dommage qu’elle soit partie d’un cas particulier non représentatif pour en tirer des conclusions générales.
Je serais mal à l’aise moi aussi avec cette approche, je pense. Mais ce sujet est toujours délicat, trouver un équilibre est très difficile. Tu l’as en tous cas fait connaître Claire Gallois!
Moi aussi je la découvre à l’occasion de sa mort.
je pense que je partagerai tes réserves .
Ca m’a agacée.