A Prague, sous l’occupation nazie, le narrateur, Josef Roubiček, Juif, ancien employé de banque, survit dans une mansarde en attendant la déportation. Il a brûlé tout ses meubles pour se chauffer et pour qu’Ils (l’occupant n’est jamais nommé) n’aient rien à lui prendre. Un acte de résistance à la mesure de ce doux. Seul, sans famille, sans amis, souffrant du froid et de la faim, soumis à des humiliations et à des interdictions toujours plus nombreuses il tient le coup en se réfugiant dans les rêves et les souvenirs de sa vie passée, particulièrement celui de Růžena, une femme mariée avec qui il eut une liaison. Malgré l’interdiction de posséder des animaux domestiques il se lie aussi d’amitié avec Thomas, un chat errant qu’il accueille dans sa chambre. Mais un jour, alors qu’il prend le soleil dans un terrain vague, Roubiček fait la connaissance de Materna, un ouvrier qui l’invite chez lui.
J’ai trouvé excellent ce roman, fort bien écrit, qui fait bien ressentir comment l’accumulation successive d’interdictions parfois contradictoires, sans signification, englue petit à petit les victimes et les amène à considérer la déportation comme une solution de facilité. Jiří Weil montre aussi les événements qui rattachent Roubiček et l’amènent à envisager la possibilité de s’en sortir : un inconnu croisé dans la rue qui lui suggère d’enlever son étoile pour pouvoir prendre le tram, un miracle qui lui permet d’échapper à une rafle, un morceau de musique écouté dans un sanatorium.
Keisha, Ingannmic et Passage à l’Est proposent aussi des lectures à l’occasion du 27 janvier, journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de la shoah.
Ingannmic le 30 janvier 2024 :
Une belle proposition de lecture.. je récupère ton lien (et celui de Passage à l’est!) pour l’ajouter à mon billet de demain, également en lien avec la thématique.
Réponse :
Merci.
Luocine le 30 janvier 2024 :
je viens de finir un livre consacré à René Blum et j’ai du mal à remettre un livre sur ce sujet dans mon programme pourtant celui-ci me tente
Réponse :
Il vaut le coup.
Keisha le 30 janvier 2024 :
Chic, on est plusieurs à proposer des lectures.
Ma bibli possède Mendelssohn est sur le toit, qui m’a l’air très bien pour cette thématique.
Réponse :
Maintenant j’ai envie de lire Mendelssohn est sur le toit. Il n’est pas à ma bibliothèque mais je vais voir si je peux le leur faire acheter.
Je lis je blogue le 30 janvier 2024 :
Je n’ai pas lu de livre sur la shoah cette année mais j’essaierai de ma rattraper l’an prochain. Cette « chaîne de lecture » sur le sujet est une belle idée.
Réponse :
Oui, une chaîne de lectures qui prend le relai des lectures autour de la shoah organisées précédemment.
Sacha le 5 février 2024 :
Le processus de déshumanisation a l’air très bien montré. Je le note !
Réponse :
Oui tout à fait, je confirme.
Passage à l’Est! le 8 février 2024 :
Un livre, et un auteur, qui sont sur ma liste depuis trop longtemps, et je vois en plus que ce roman date déjà de 1949. La préface de Philip Roth est-elle intéressante? Merci pour le lien!
(j’espère pouvoir envoyer ce commentaire sans les passages piétons, voitures, feux rouges etc que j’ai eus la dernière fois, pour le Huelle, quand j’ai fini par abandonner)
Réponse :
C’est un livre qui a été longtemps difficile à trouver (épuisé) et qui vient d’être réédité en 2023. Philip Roth présente la biographie de Weil et le compare à Isaac Babel. Désolée pour les images à cliquer, c’est indépendant de ma volonté. J’espère que cela n’a pas été trop fastidieux.
Patrice le 10 février 2024 :
Merci beaucoup, je note ce titre car j’avais beaucoup aimé « Mendelsohn est sur le toit » du même auteur (Jiří Weil – Mendelssohn est sur le toit – Et si on bouquinait un peu ?). Récemment, j’ai lu également un autre roman tchèque où le personnage principal a décider de se préparer à la déportation, un peu comme Roubiček
Réponse :
J’ai fait une suggestion d’achat à ma bibliothèque pour Mendelssohn est sur le toit.