Née à la fin du 19° siècle, orpheline toute petite, Olga a été élevée en Poméranie par une grand-mère qui ne l’aimait pas. Elle se lie d’amitié avec Herbert, le fils des riches propriétaires voisins, une relation qui évolue en amour quand les jeunes gens grandissent. Tandis qu’Olga se bat pour devenir institutrice, Herbert rêve de participer à l’élan expansionniste de l’Allemagne. Il combat dans la guerre contre les Herero (1904), voyage puis décide de rallier le pôle nord. Le personnage d’Herbert est inspiré d’Herbert Schröder-Stranz. Cette première partie court jusqu’au début des années 1950 quand, installée dans la région du Rhin, devenue sourde, retraitée de l’enseignement, Olga fait des travaux de couture dans la famille d’un pasteur pour arrondir ses fins de mois. Le style en est descriptif, sans fioritures et m’a semblé parfois un peu plat.
La deuxième partie est le récit par Ferdinand, le fils du pasteur chez qui Olga travaille, de sa relation avec celle-ci. Devenu vieux le narrateur raconte cette amitié précieuse qui a duré jusqu’à la mort d’Olga, une femme qui savait écouter malgré -ou peut-être du fait même de- sa surdité. J’ai trouvé cette deuxième partie touchante. Il me semble que les sentiments de Ferdinand, enfant, adolescent puis jeune adulte, pour Olga sont bien décrits.
La dernière partie laisse enfin la parole à Olga à travers des lettres écrites à Herbert. Alors, ce personnage qui pouvait paraître effacé jusqu’à là prend de l’envergure en faisant entendre sa voix propre. Elle est portée par son amour pour Herbert qui l’a accompagné toute sa vie.
J’ai lu rapidement ce roman dont j’ai particulièrement apprécié la construction intelligente.
L’avis d’Eva.
Je participe au mois des Feuilles allemandes organisé par Et si on bouquinait un peu et Livr’escapades.
Sacha le 7 novembre 2023 :
Décidément, il faudrait que je redonne sa chance à Bernhard Schlink. Ce roman et l’époque à laquelle il se déroule devraient me plaire.
Réponse :
C’est le premier de cet auteur que je lis.
Luocine le 7 novembre 2023 :
Un livre qui m’a marquée moi aussi.
Réponse :
Au début j’ai craint que ce ne soit un peu ennuyeux mais cette construction avec 3 points de vue différents est fort habile et fait tout le sel du roman, pour moi.
Je lis je blogue le 7 novembre 2023 :
Je trouve que Bernhard Schlink est très doué pour brosser les portraits de personnages complexes
Réponse :
Et plus complexes qu’ils peuvent ne le paraître au premier abord.
Eva le 8 novembre 2023 :
C’est un roman que j’ai vraiment beaucoup aimé – c’est intelligent, bien construit (comme tu le dis aussi) et touchant. On sent l’empathie de l’auteur pour ses personnages. Je trouve que la traduction est très bonne, la lecture est vraiment très agréable et fluide. Je l’ai même préféré à la Petite-fille où j’ai eu du mal à comprendre les personnages.
Merci beaucoup pour cette participation 🙂
Réponse :
Oui, j’ai l’impression que c’est un auteur qui a de l’empathie pour ses personnages, notamment féminins.
Livr’escapades le 8 novembre 2023 :
e n’ai pas encore lu « Olga » mais j’ai prévu de lire « La petite-fille » ce mois-ci. Merci pour cette première contribution, Agnès.
Réponse :
La petite fille était sortie à ma bibliothèque.
Dasola le 18 novembre 2023 :
Bonjour Agnès, un très beau portrait de femme. Je conseille et l’arrière-plan historique est très intéressant. Bonne journée.
Réponse :
Comme je venais juste de lire un livre sur la conquête du pôle nord j’ai trouvé intéressant ce que j’ai lu sur la mésaventure d’Herbert dans cette région.