Nous sommes plus de deux cents ans après Un monde sans fin. L’histoire débute en 1558 à Kingsbridge, petite ville autour de laquelle se sont déroulés les deux précédents épisodes et dont est originaire Ned Willard, le héros, mais nous nous en éloignons vite car Ned entre au service d’Elisabeth Tudor, prétendante au trône d’Angleterre. C’est alors Marie Tudor qui est reine. Elisabeth est sa demi-soeur mais elle est illégitime et protestante. Ned souhaite vivre dans un pays où chacun pourrait pratiquer en paix la religion de son choix et c’est pour cela qu’il soutient Elisabeth car il pense qu’elle est la mieux à même de réaliser ce projet. Quand Elisabeth accède au pouvoir Ned joue un rôle de plus en plus important auprès d’elle et devient un membre influent et efficace de ses services secrets. Sa mission : déjouer les nombreux complots fomentés par les ultra-catholiques contre sa souveraine.
Un autre personnage important du roman est le Français Pierre Aumande. Lui attache son destin à la famille de Guise. Il se révèle vite prêt à tout pour permettre l’ascension de ses maîtres et protecteurs. Et la sienne en même temps. C’est un personnage très déplaisant. A une époque où se succèdent sur le trône de France des rois mineurs et faibles les Guise souhaitent profiter de la situation pour obtenir plus de pouvoir voire gouverner de fait et imposer un catholicisme intransigeant. Pierre est leur âme damnée, il est partout où il y a un mauvais coup à faire au nom de Dieu. On nous le présente même comme l’organisateur de la Saint Barthélémy !
S’il y a un point faible à ce roman, il est là : Pierre et le Britannique Rollo Fitzgerald sont de tous les complots, Ned toujours présent pour les déjouer. Cela permet à l’auteur de faire participer son lecteur à tous les grands événements de l’époque jusqu’au naufrage de l’invincible armada et à la conspiration des poudres. Je trouve cependant qu’à force cela manque de crédibilité. Ceci mis à part j’ai beaucoup apprécié cette lecture que j’ai trouvée très intéressante. Plus j’avançais plus j’étais accrochée et plus j’avais du mal à lâcher mon livre. Ken Follett plaide pour la tolérance religieuse. Il est convaincant quand il montre comment les peuples commerçants ont intérêt à un cadre religieux moins pesant et donc choisissent le protestantisme. Derrière ses personnages principaux il propose aussi de nombreux personnages secondaires qui lui permettent d’évoquer l’inquisition en Espagne, la condition des esclaves ou la vie des entrepreneurs anversois. Encore une grande fresque bien réussie comme il sait le faire.
Maggie le 10 juin 2019 :
Je sais que les piliers de la terre et visiblement ce livre-ci plaisent beaucoup mais j’ai lu deux Ken Follett décevant. Depuis, je l’évite !
Réponse :
La marque de Winfield ne m’avait pas plus non plus et pendant longtemps je suis restée sur une impression négative, jusqu’à ce que je découvre ses romans historiques.
Maggie le 10 juin 2019 :
Le code rebecca est aussi un livre historique et d’espionnage que j’avais pas aimé de cet auteur. Mais peut-être qu’il faudrait que je retente plus tard quand j’aurais un peu oublié mes déceptions…
Réponse :
J’ai apprécié les 2 séries que j’ai lues : Le siècle et Les piliers de la terre.