« Je peux me permettre d’écrire la vérité, tous ceux à qui j’ai menti pendant ma vie sont morts. »
Une femme d’une quarantaine d’années, la narratrice, se retrouve seule au monde dans un chalet des Alpes autrichiennes. Le roman est paru en 1963, à une époque où on craignait une guerre atomique. Marlen Haushofer a imaginé qu’une arme nouvelle avait pétrifié tous les êtres vivants, hommes et bêtes, sauf à l’intérieur d’un assez vaste périmètre délimité par un mur invisible. C’est là que se trouvait la narratrice quand la catastrophe est survenue. L’événement s’est déroulé dans la nuit. Au matin elle constate la situation. L’objet du roman n’est pas comment on en est arrivé là mais comment elle va y faire face.
Deux ans et demi après le début de son enfermement, la narratrice décide de mettre par écrit son histoire. On ne saura jamais son nom. Elle raconte comment elle a organisé sa vie avec un chien, une vache et un chat. Le bois à couper pour la cuisine et le chauffage -à cette altitude, il peut neiger jusqu’en mai-, la recherche de nourriture : chasse, pêche, agriculture, cueillette. C’est un labeur quasi permanent et qu’elle apprécie car il l’empêche d’être trop tourmentée par ses pensées. Les soins aux animaux sont aussi un bon dérivatif. Des être vivants dépendent d’elle et cela l’oblige à aller de l’avant.
Si le roman est un récit de vie en Robinson c’est surtout une réflexion sur le sens de la vie, la condition humaine, la condition féminine, la relation des êtres humains à la nature et aux animaux.
Je comprends que cette femme s’est souvent sentie contrainte dans ses relations aux autres, aux hommes notamment et que la situation est, d’une certaine façon, une libération pour elle. Enfin elle peut cesser de se conformer à ce que la société attendait d’elle et devenir elle-même. La transformation est douloureuse mais au moment où elle se met à écrire, elle constate le changement et s’en satisfait.
J’ai beaucoup apprécié ce roman que j’ai trouvé excellent. Je suis très admirative du travail de Marlen Haushofer, une autrice que je ne connaissais pas. C’est une lecture pas toujours gaie mais qui donne vraiment à réfléchir.
L’avis de Keisha, celui de Lectrice en campagne.
Maggie le 6 octobre 2018 :
As-tu vu le film ? J’avais peur de m’ennuyer mais en fait, c’est très bien. Ca m’avait d’ailleurs donné envie de lire le roman. Ce n’est toujours pas fait mais je compte bien l’acheter !
Réponse :
Non, je ne l’ai pas vu. Mais je vais chercher ça.
Maggie le 7 octobre 2018 :
Regarde-le si tu peux. L’actrice est très bien et l’ensemble n’est pas ennuyeux alors qu’il ne passe pas grand chose. D’ailleurs le film a le bon goût de ne faire qu’une heure 30. ca passe vite 🙂
Réponse :
C’est comme le livre alors : il ne se passe pas grand chose et pourtant c’est très prenant.
Keisha le 8 octobre 2018 :
Un excellent livre, souvent imité je pense, mais jamais égalé.
Réponse :
Oui, je le mettrai dans mon palmarès de l’année.
Dasola le 28 octobre 2018 :
Bonsoir, ce roman atypique publié en 1963 est remarquable. Même si Marlen Haushofer en a écrit d’autres, on la connait en France pratiquement que pour celui-ci. L’adaptation cinéma qui date de 2012 est réussie. Bonne fin d’après-midi.
Réponse :
Une lecture que j’ai beaucoup appréciée.