Anne et Jean Bloyé, couple d’avocats, sont à Chaumont dans la Haute-Marne pour y défendre Abdelkader Fournier, jugé pour le braquage d’une douzaine d’agences bancaires. Les faits se sont déroulés sans violences mais le procès s’annonce difficile car le président de la cour d’assises est le juge Anquetin, surnommé le Boucher pour le plaisir qu’il prend à punir lourdement les prévenus, surtout quand ils sont noirs ou arabes.
L’acteur Etienne Marsant est une légende du cinéma français. Il a arrêté de tourner pour des raisons de santé et il s’ennuie ferme. C’est pourquoi il a accepté de présider le festival Résistances de Colombey-les-deux-églises, dans la Haute-Marne. C’est le hasard qui met en contact Marsant et les Bloyé, logés au même hôtel. Anne est une fan de Marsant, lequel n’a jamais joué de rôle d’avocat. Mais après tout, peut-être qu’il n’est pas trop tard car plaider au tribunal, c’est bien un peu jouer un rôle, non ?
Après La daronne qui m’avait réjouie, j’ai apprécié de tomber à ma bibliothèque sur cet ouvrage plus ancien de Hannelore Cayre. J’y ai retrouvé avec plaisir son humour grinçant, la peinture caustique de la société contemporaine : « Les hommes avaient remplacé Dieu par des idoles pour les adorer. Lorsque celles-ci avaient commencé à étaler leur humanité, à poser en tablier dans leur cuisine ou à déballer leur vie sexuelle comme le tripier, ses produits, elles s’étaient fait piétiner à leur tour. Alors, comme aucune star ne voulait plus jouer l’accessibilité que moyennant monnaie sonnante et trébuchante, on avait créé des célébrités à la chaîne comme ces vedettes de la téléréalité, glorifiées juste pour être immolées. Un peu comme ces vaches-aliments élevées sans voir la lumière dont la vie n’avait de sens que pour être jetées à la poubelle par les enfants des cantines boudant leur viande dégueulasse ».
Il y a aussi une description critique du déroulement de la justice en la personne du juge Anquetin qui embobine les jurés pour les amener où il l’a décidé avant même le début du procès. L’auteure étant elle-même avocate pénaliste il est probable, hélas, qu’il y ait une part de vérité dans cela. Enfin, au milieu de toute cette noirceur, j’ai apprécié le regard tendre porté sur la plupart des personnages, notamment secondaires voire très secondaires qui ont droit à quelques précisions sur leur vie ou leurs pensées qui les rendent vivants.
L’avis de Keisha.
Keisha le 26 mai 2018 :
ha oui, ça dépote bien!!!
Réponse :
Tout à fait.
Maggie le 30 mai 2018 :
J’avais lu beaucoup de bien de la daronne. cA ne fait pas partie de mes priorités mais je pense que je lirai cet auteur et je note donc ce titre
Réponse :
A mon avis La daronne surpasse celui-ci. je te le recommande vivement.
tadloiducine le 11 juin 2023 :
Tien, j’ai déjà lu « La daronne » (et vu le film qui en a été tiré) ainsi que « Richesse oblige », mais pas encore ce « Comme au cinéma ». Je note!
(s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola.
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PS: si cet été vous avez en vue la lecture et la chronique d’un « gros » livre, Brize n’organise pas cet année son challenge Pavé de l’été, mais la suite a été prise par Sibylline et par moi, indépendamment…
Réponse :
Je me suis déjà inscrite chez Sibylline, merci de l’info en ce qui vous concerne. Si je vois que je peux atteindre les 600 pages, j’y penserai.