
Ca commence fort :
« Ceux qui pensaient que cette guerre finirait bientôt étaient tous morts de puis longtemps. De la guerre, justement. Aussi, en octobre, Albert reçut-il avec pas mal de scepticisme les rumeurs annonçant un armistice. Il ne leur prêta pas plus de crédit qu’à la propagande du début qui soutenait, par exemple, que les balles boches étaient tellement molles qu’elles s’écrasaient comme des poires blettes sur les uniformes, faisant hurler de rire les régiments français. En quatre ans, Albert en avait vu un paquet, des types morts de rire en recevant une balle allemande. »

Mais elle se termine quand même cette guerre et il faut envisager de reprendre le cours d’une vie normale. D’autant plus qu’Alfred est maintenant lié à Edouard qui a été très grièvement mutilé en lui sauvant la vie.
« Pour le commerce, la guerre présente beaucoup d’avantages, même après. »
C’est ce dont s’avisent différents escrocs de plus ou moins grande envergure. Plus grande quand il s’agit de profiter de ses relations pour obtenir le marché du transfert des corps des soldats morts depuis les champs de bataille jusqu’aux nécropoles de guerre et détourner l’argent public. En postface Pierre Lemaitre indique qu’il s’est inspiré pour ces malversations du « scandale des exhumations » qui éclata en 1922. Dans son roman on rencontre aussi une escroquerie plus artisanale de vente de monuments aux morts fictifs.

Voilà une lecture que j’ai appréciée. C’est bien écrit et sur un sujet fait pour m’intéresser. Je suis en effet une collectionneuse de monuments aux morts que je prends en photos au hasard de mes rencontres à travers la France. J’en mets quelques uns en illustration de mon article. Je découvre cet aspects de la mise en place des lieux de mémoire de la Grande Guerre.
