
En 1860 l’Angleterre se passionne pour un crime choquant, le meurtre du jeune Saville Kent, trois ans, dans la maison de ses parents. Le petit garçon a été emporté de son lit en pleine nuit -sans que sa nurse qui dormait dans la même pièce n’entende rien- égorgé, puis son cadavre a été jeté dans les latrines. Le meurtrier est forcément quelqu’un de cette maisonnée bourgeoise, membre de la famille ou domestique. Dans un premier temps l’enquête est assez mal menée par la police locale du Wilthshire puis les autorités font appel à Jack Whicher, détective de Scotland Yard.
A partir des nombreuses sources de l’époque, notamment la presse qui a suivi toute l’affaire de très près, Kate Summerscale étudie, à travers cet exemple, les débuts de la police d’investigation en Grande-Bretagne. Elle analyse aussi la façon dont les protagonistes et les faits ont influencé les auteurs de l’époque comme Wilkie Collins et Charles Dickens.
Alors qu’on nous présente les Britanniques comme des gens très jaloux de leur intimité, qui considèrent leur foyer comme un lieu où chacun doit être libre de mener sa vie comme il l’entend, les premières intrusions de la police chez les Kent scandalisent la presse mais rapidement les scrupules tombent et presse et public ne se lassent pas d’imaginer des scénarios qui décortiquent la vie privée de la famille : c’est la mère, c’est la nurse, c’est le père -qui couchait avec la nurse, c’est la fille adolescente, enfant d’un premier lit et jalouse de son petit frère… Des détectives en herbe vont jusqu’à envoyer leurs déductions à la police ou aux journaux.
C’est cette presse si présente qui me frappe le plus. Le nombre de journaux à l’époque était beaucoup plus élevé qu’aujourd’hui. Il n’y avait pas la télévision.
Moi qui suis une lectrice assidue d’Anne Perry j’ai trouvé fort intéressant cette incursion dans un vrai crime de l’époque victorienne.
L’avis de Maggie.
Maggie le 13 mai 2014 :
Merci pour le lien ! Effectivement, on peut le rapprocher de la littérature victorienne, car comme le souligne summerscale, on retrouve la réalité de ce crime dans les romans…
Réponse :
Donc du coup j’ai attaqué La pierre de lune de Wilkie Collins.
Maggie le 17 mai 2014 :
J’en garde un excellent souvenir de pierre de lune ! Je ne me rappelle plus des détails mais j’adore tout ce que fait Collins ! ( J’avais même acheté un bijou en pierre de lune après !!!!)
Réponse :
C’est une relecture pour moi. J’en gardais un bon souvenir et pour l’instant je ne suis pas déçue.
Soie le 25 juin 2014 :
Comme je le disais juste au dessus, je l’ai noté, je pense qu’historiquement ce livre doit être une mine de renseignements.
Réponse :
En effet. Maintenant je regarde d’un autre oeil les personnages de policiers que je rencontre dans les romans dont l’action est située à cette époque.