
Sara Susanne Krog, arrière-grand-mère de Herbjørg Wassmo est née en 1842. Herbjørg Wassmo elle-même est née en 1942. Une ressemblance physique transmise de mère en fille est le prétexte à nous raconter l’histoire romancée des femmes de cette famille sur quatre générations. L’arrière-grand-mère, Sara Susanne, la grand-mère, Elida, la mère, Hjørdis et Herbjørg elle-même. Une famille de commerçants qui vit au nord de la Norvège, dans les îles Lofoten. Un pays rude où il neige parfois jusqu’en juillet, où l’on se déplace à ski ou en barque que les enfants, filles et garçons, apprennent à manier dès leur plus jeune âge.

Ce sont surtout les histoires de Sara Susanne et d’Elida qui sont développées. La mère et la fille ont en commun de ne pas vouloir se contenter de ce qui fait leur quotidien : les discussions sur la récolte des pommes de terre et la pêche au hareng, les naissances qui se succèdent sans répit (familles de 9 à 12 enfants). Leurs aspirations ne sont pas toujours bien comprises par leur entourage mais elles vont de l’avant malgré tout. Sara Susanne découvre et fait découvrir à sa famille le pouvoir de la lecture, Elida accompagne son mari malade à Kristiana, la capitale. Dans le sud c’est presque un autre monde, les gens du nord sont mal accueillis. Ainsi on peut lire dans l’annonce d’une maison à louer (en 1924) : « On n’accepte cependant ni Juifs ni ressortissants du Nord ». Mais je remarque que dans le nord ce sont les Lapons qui sont souvent considérés comme des sous-hommes.
Ce qui est dit des vies de Hjørdis et Herbjørg est beaucoup moins développé. Le personnage central en est le père de l’auteur, celui que la petite Herbjørg refuse de nommer, qui est « il » ou « lui ». Rien n’est dit précisément, ce sont plutôt des allusions mais je comprends bien que quelque chose de terrible essaie de sortir là.
Cette lecture est pour moi une belle découverte. J’ai été dès le début happée par le récit et à la fin je quitte à regret ses personnages attachants. Je ne connaissais pas du tout Herbjørg Wassmo mais je pense que je n’en ai pas fini avec cette auteure.
Les avis de Lilly et de Dominique.
