En 1876, Loti, un jeune officier de marine britannique vit à Istanbul une histoire d’amour avec Aziyadé, une toute jeune femme, dernière épouse d’un vieil homme riche. Pour s’installer avec elle sans attirer l’attention, Loti a quitté le quartier de Péra où vivent les Européens et est allé habiter à Eyoub, lieu de pèlerinage pour les musulmans. Il a pris le costume turc, appris la langue et s’y fait passer pour Arif-Effendi. Il s’est lié à Samuel, un Grec et Achmet, un jeune Stambouliote qui sont à la fois ses amis et ses domestiques. Ayant beaucoup voyagé, Loti est à 27 ans un personnage désabusé qui affirme ne croire ni en l’amitié ni en l’amour. Commencée par désoeuvrement, par attrait du risque et rejet des convenances, sa relation avec Aziyadé le mènera beaucoup plus loin qu’il ne l’avait imaginé.
J’ai bien aimé cette histoire au rythme lent qui fait bien ressentir l’état d’esprit du narrateur. Elle se présente sous forme de paragraphes généralement courts qui sont des souvenirs de Loti, parfois un peu disparates. Il y a aussi des lettres que Loti échange avec sa soeur ou des amis. Ce que j’ai a reprocher à l’auteur c’est le conformisme de Loti quant il s’agit de juger ses inférieurs et sa facilité à verser dans le racisme : un juif prêt à vendre son fils, une négresse comparée à un macaque.
Aziyadé est en fait en grande partie autobiographique. Pierre Loti s’inspire fortement de sa relation avec une femme turque pour écrire ce roman. Comme je l’ai lu durant mon séjour en Turquie j’en ai profité pour aller faire un tour à Eyüp, le quartier où vivait Pierre Loti et où il situe l’action d’Aziyadé.