Fille d’un pasteur anglican, Margaret Hale a 18 ans lorsque son père décide de renoncer à sa charge pour cause de désaccord avec son Eglise. La famille doit alors quitter le presbytère de Helstone, petit village bucolique du sud de l’Angleterre où elle résidait. Ils vont s’installer dans le nord -dans le Darkshire !- à Milton, ville industrielle en pleine expansion. Revenus, paysages, voisinage, tout change pour les Hale. Le père donne quelques leçons pour gagner sa vie. Il se lie ainsi d’amitié avec M. Thornton, un jeune industriel qui souhaite se cultiver. Si Thornton est très vite séduit par la beauté et le caractère de Margaret, celle-ci méprise en lui le « boutiquier » soucieux de gagner de l’argent sans tenir compte des conditions de vie de ses ouvriers.
Margaret est une fille décidée et courageuse. C’est ce qui plaît à John Thornton qui n’a pu compter que sur son propre travail pour parvenir à sa position. Après le déménagement c’est elle qui doit prendre en charge ses parents relativement déprimés par leur changement de statut. La volonté de Margaret s’allie à une empathie pour les souffrances d’autrui, elle fait connaissance avec des familles ouvrières du voisinage. Elle qui ne jurait que par la douceur du sud découvre un peuple fier qui lutte pour sa survie. Petit à petit son influence amène aussi John Thornton à modifier ses relations avec ses ouvriers.
Ecrit au milieu du 19° siècle, Nord et sud nous présente une Angleterre en pleine révolution industrielle. A Milton les syndicats jouent déjà un rôle important alors qu’ils sont encore interdits en France. Le personnage de Margaret porte aussi le message de l’indépendance féminine.
J’ai beaucoup aimé ce roman. Difficile de le lâcher une fois commencé. Certes la fin est bien pathétique avec tous les drames qui frappent Margaret et le dénouement entre les deux héros est expédié en deux pages après plus de 600 de péripéties. Mais ce qui compte en fait, plutôt que le résultat auquel on s’attendait, c’est comment on en arrive là. En ce sens cela me fait aussi penser à Jane Austen qui écrit à peu près à la même époque.
Dans la foulée j’ai aussi visionné l’adaptation qui a été faite par la BBC, avec Richard Armitage et Daniela Denby-Ashe. J’ai apprécié, c’est bien fait, mais je préfère le roman. Ce qui est vraiment bien c’est de voir les costumes. La bonne société de l’époque est corsetée dans ses vêtements. John Thornton particulièrement est cravaté jusqu’au menton ce qui lui donne encore plus de rigueur. Cela ne colle pas avec le fait que la série le présente comme capable de violence physique, ce qu’il n’est pas dans le livre.
Keisha le 9 avril 2011 :
Un bon roman, d’un bon auteur (tu peux lire Femmes et filles, ou Cranford). Je signale juste que ce n’est pas tout à fait l’époque de jane Austen (pas de trains…)
Réponse :
J’ai bien l’intention de lire d’autres oeuvres de cette auteure.
Kikine le 9 avril 2011 :
Ahhh oui, ça fait trop longtemps que je dois le lire celui-là !
Réponse :
Vas-y, c’est bien.
Oudemia le 11 avril 2011 :
Je m’aperçois que je ne laisse de commentaire que quand je connais le livre!
J’ai découvert Mrs Gaskell par un livre de David Lodge, où l’héroine donne un cours de littérature féminine! J’avais relevé les noms, que je connaissais pas tous, et lu ce qu’on trouvait à
l’époque, un moyen comme un autre d’élargir ses connaissances. Comme je l’avais pris en bibliothèque, je ne l’ai pas relu depuis, mes souvenirs sont donc un peu flous, je vais le relire.
Réponse :
Oui, moi aussi je laisse plus souvent des commentaires quand je connais les livres. Normal, on a plus à dire sur ce qu’on connaît.