A travers l’histoire d’une famille L’Inde en héritage nous présente l’Inde contemporaine et les maux qui la rongent. Le personnage principal est un petit garçon maladif. Il habite avec ses parents, médecins généralistes, dans leur maison-dispensaire composée de quatre pièces dont trois à usage professionnel. La pièce d’habitation sert à la fois de chambre, cuisine, salle à manger… L’enfant et ses parents couchent dans le même lit.
Comme sa santé fragile l’empêche souvent d’aller à l’école, l’enfant reste à la maison et écoute les patientes de sa mère à travers la mince cloison. Il se constitue ainsi tout un bagage de mots techniques et de noms de maladies qu’il cherche dans le dictionnaire. Il entend aussi parler de femmes maltraitées par leur mari ou leur belle-mère, d’enfants qui disparaissent, de reins volés. C’est un petit garçon intelligent et ses parents discutent beaucoup avec lui, n’hésitant pas à lui expliquer la marche du monde.
La famille paternelle de l’enfant est aussi un des centres importants de sa vie. Ses oncle et tante Six-doigts attendent avec impatience la mort du grand-père dont ils espèrent détourner l’héritage. L’enfant est encore confronté à la corruption généralisée : la police qui ferme les yeux sur des crimes, des politiciens compromis avec un trafiquant d’armes, les dessous de table qu’il faut payer pour la moindre formalité administrative (l’enfant constate que la pratique est tellement admise que ce n’est plus sous mais sur la table qu’ils se paient, aux vues et sus de tout le personnel présent).
Au milieu de toutes ces magouilles les parents de l’enfant ont de solides principes moraux et s’y tiennent quelques soient les circonstances. J’ai trouvé très sympathique ce couple qui essaie de progresser honnêtement et ce n’est pas toujours la solution la plus facile. J’ai été touchée aussi par la façon dont ils élèvent leur fils en lui transmettant leurs valeurs. Elle s’oppose de façon radicale à l’éducation qu’ont reçue les deux cousins, un drogué et un jeune malfrat à qui leurs mères ont toujours tout passé. Malgré une description assez sombre de la société indienne Abha Dawesar montre donc qu’il y a matière à espérer. Un regard un peu détaché sur les événements et une note d’humour font aussi que j’ai beaucoup apprécié ce roman.
Joël le 26 septembre 2010 :
Cela me fait penser que je n’ai pas fini de lire les livres achetés lors de la rentrée littéraire 2009…
Réponse :
Tu veux dire que je ne suis pas vraiment en avance ?