En 2003 Guy Delisle a passé deux mois à Pyongyang pour raisons professionnelles. Il travaillait comme correcteur pour un studio qui réalise des dessins animés pour la France. Toujours accompagné de son guide ou de son interprète il expérimente la vie très surveillée des étrangers en Corée du nord. Les contacts avec des autochtones sont impossibles. Quant à ses guides ils sont bien embrigadés et les moments de spontanéité sont rarissimes.
Il a droit à des visites organisées et là j’ai l’impression de relire, en version illustrée, Au pays du grand mensonge de Philippe Grangereau. Ce sont les mêmes passages obligés, de la statue géante de Kim Il-Sung au musée de Kim Il-Sung. Je retrouve aussi la pénurie d’électricité. La ville est plongée dans le noir dès la tombée de la nuit.
Le résultat de tout cela c’est, en dehors du travail, beaucoup d’ennui. Les expatriés se retrouvent en soirée pour boire ou jouer au billard. Guy Delisle se distrait aux dépends de ses accompagnateurs : il exige d’aller à pied de son lieu de travail à son hôtel alors qu’il faudrait y aller en voiture, il prête 1984 de George Orwell à son traducteur. Ce sont aussi de petites résistances contre le régime.
J’ai apprécié cette BD où j’ai retrouvé le style documentaire et la dérision qui m’avaient déjà plus dans Chroniques birmanes (Pyongyang date d’avant).
Zarline le 1er septembre 2010 :
Ce Guy Delisle a définitivement vécu dans des endroits surprenants. J’avais déjà noté ton billet sur Chronique birmanes et je note également celui-ci. Deux BD qui m’ont vraiment l’air originales et intéressantes.
Réponse :
Il y a aussi une 3° BD sur un séjour à Shenzen (je ne suis pas sure de l’orthographe) en Chine.