Ce roman existait dans une vieille édition dans la maison de campagne de mes parents. Je l’ai lu étant enfant et j’en ai gardé un souvenir émerveillé et en même temps un sentiment de frustration car il manquait la fin (c’était une édition en deux tomes, je crois, et il n’y avait que le tome un). De l’histoire il ne me restait pas grand chose, seulement qu’il était question d’une enfant trouvée élevée par des paysans. Et voilà que j’apprends chez Pimpi qu’on peut encore lire La colline aux gentianes aujourd’hui et en entier en plus ! Je me suis ruée chez le libraire le plus proche et je l’ai pas regretté.
Donc Stella Sprigg est bien une enfant trouvée recueillie par de braves gens et élevée comme leur fille. Elle apprend cela à l’âge de dix ans. Après l’explosion d’un bateau on l’a retrouvée serrée étroitement dans les bras de sa mère morte, femme que personne n’a pu identifier. Au moment où Stella découvre ses origines elle fait aussi la connaissance de Zachary, un déserteur de quinze ans. Orphelin, descendant de la petite noblesse irlandaise, il s’est embarqué comme midship sur le vaisseau d’un oncle mais l’a fuit car les conditions de vie à bord étaient trop dures. Tout cela se passe dans le Devon au début du 19° siècle, à un moment où l’Angleterre redoute une invasion de Napoléon. Entre les deux enfant l’amitié est immédiate, comme la reconnaissance de deux âmes enfin réunies.
Dans ce roman il ne se passe pas grand chose en fait et en tout cas rien que de très attendu à part une ou deux péripéties. L’intérêt est ailleurs, dans la description de la nature et des joies simples de la vie campagnarde. Stella aime et respecte toute forme de vie, elle parle aux animaux et aux arbres de la ferme qu’elle a baptisés de prénoms généralement tirés de la Bible.
En effet toute l’histoire est très empreinte de la présence du divin car célébrer la nature, c’est célébrer son créateur. Les personnages sont tous de fervents chrétiens s’opposant parfois sur catholicisme ou anglicanisme mais on comprend que au fond ce ne sont pas ces différences qui sont importantes. Derrière le christianisme survit encore l’antique foi païenne, la croyance aux fées et au petit peuple. L’important c’est vraiment la communion de tout ce qui vit. Stella et Zachary sont eux-mêmes comme la réincarnation d’un couple d’amoureux légendaire qui renait à travers les temps. Personnellement je ne suis pas croyante mais cette religiosité ne me gêne pas car elle est aussi une morale de vie à laquelle je peux adhérer.
Je remarque enfin que si chacun à droit au respect certains sont quand même supérieurs aux autres. Stella la première n’est évidemment pas une fille de paysans. Son sérieux, sa soif d’instruction, son raffinement, son apparence physique même signent la haute naissance et lui attirent la sympathie de ses semblables. Je n’adhère absolument pas à ce genre de théorie mais finalement son côté daté participe aussi à l’intérêt du livre pour moi. Ca a, je dirais, un côté exotique. Pour toutes ces raisons La colline aux gentianes m’a beaucoup plu.
Oudemia le 5 janvier 2011 :
Je ne résiste pas à l’envie de laisser un mot ici aussi! Elisabeth G. est un auteur que je continue à apprécier depuis mon petite adolescence -j’avais recherché la citation exacte de Platon donnée dans La colline. Vous avez peut-être lu d’autres livres d’elle: l’homme y est souvent faible! Malgré des recherches approfondies je ne retrouve pas celui dans lequel une vieille dame collectionne du mobilier miniature de maison de poupée: si cela vous dit quelque chose…
Réponse :
Non, je crois que je ne connais rien d’autre d’Elizabeth Goudge.
Sara le 14 décembre 2014 :
Sortileges, le jardin de belmaray, la maison enfumee, la vallee qui chante, l’auberge du pelerin, l’appel du passé, le pays du dauphin vert, la cité des cloches. Le bonheur à l’état pur, dont je me sers quand je traverse des moments difficiles.
Réponse :
Voilà qui fait de quoi affronter de nombreux moments difficiles.
J le 27 septembre 2016 :
Je ne l’ai pas lu, mais j’ai lu La Citadelle des cloches, un vrai bijou littéraire…Ceux qui ne paient pas le prix pour lire ce genre d’écrivains ne savent pas ce qu’ils perdent…On baigne dans la magie et le spirituel…
Réponse :
Je n’ai rien lu d’autre de cette auteure mais ça pourrait être tentant d’y revenir.